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Di María marche sur l’Allemagne
Avec un but et trois passes, le nouveau numéro 7 de Manchester United a sorti une performance exceptionnelle pour offrir à l'Argentine un beau succès sur le champion du monde allemand (4-2).
A. Schürrle (52′), M. Götze (78′) pour Allemagne , S. Agüero (20′), E. Lamela (40′), F. Fernández (47′), Á. Di María (50′) pour Argentine.
Quatre étoiles sur le maillot, quatre pions dans la besace. Pour sa première réapparition, l’Allemagne championne du monde a pris une belle claque devant ses fans (4-2), face à sa victime du Maracanã. À Düsseldorf, l’Argentine du Tata Martino ne s’est pas consolée, mais elle a tourné la page. Et trouvé un nouveau leader en l’absence de Lionel Messi : Ángel Di María, le feuilleton de l’été sur le marché des transferts. Éblouissant, la belle – chère – pioche de Manchester United a, avec un but et trois passes décisives, régné sans partage sur l’Esprit Arena. Et confirmé sa très belle Coupe du monde, bien qu’inachevée. Trop diminuée pour rivaliser, la Nationalmannschaft, menée par un bon Reus, a quand même sauvé les meubles avec deux buts qui épargnent le tableau d’affichage.
Di María, des miracles et des regrets
À l’heure du coup d’envoi, après les chaleureux hommages pour le trio de jeunes retraités Klose-Lahm-Mertesacker et la minute de silence pour Grondona, la compo la plus impressionnante est celle des absents : Hummels, Boateng, Özil, Khedira, Schweinsteiger, Messi, Lavezzi, Garay, Maxi Rodríguez et Palacio. Du coup, Löw présente une jeune défense 75% Dortmund (Durm, Ginter, Großkreutz) et Martino donne sa chance à Lamela au côté du Kun et de Fideo. Frustré par sa déchirure au Brésil et son interminable mercato, Di María est – de loin – l’Argentin le plus actif. Raids solitaires, tirs dans tous les sens : le Rosarino a du feu dans les jambes. D’un délicieux exter’ gauche, la recrue folle de MU offre un caviar à Agüero, son nouveau coloc’ de Manchester, pour l’ouverture du score (20e). L’avantage argentin est logique. D’un face-à-face en contre, Gómez s’est bien procuré la meilleure occasion du début de soirée, mais la performance collective albiceleste est la plus intéressante : récupération rapide, possession de balle, jeu au sol, verticalité dans la zone de finition. La patte Martino. Problème : individuellement, il y a des failles. Deux grosses boulettes de Demichelis et Biglia auraient dû permettre à l’Allemagne de revenir, mais Romero veillait. Et alors que les champions du monde se montrent de plus en plus dangereux, l’Argentine fait le break au meilleur moment : récupération de « Masche » , encore Di María à la passe, et volée plat du pied de Lamela dans la lunette (40e). Propre et efficace.
Messi oublié
La performance cinq étoiles du « presque Parisien » donne autant d’espoir que de regrets au peuple argentin. On ne refait pas l’histoire, mais avec ce numéro 7, le destin du Maracanã aurait pu être tout autre. Le jeu a à peine repris que Di María s’offre une troisième assist, un coup franc que Fede Fernandez claque au fond (47e), profitant de la sortie aléatoire de Weidenfeller, qui venait juste de prendre la place de Neuer. Et le festival continue : joliment lancé en profondeur, Angelito sort son geste favori, le petit ballon piqué, pour le 4 à 0 (50e). Le bonhomme est intenable. Sur une autre planète, comme Messi, dont l’absence passe presque inaperçue, dans ses plus belles heures. Abasourdie, l’Esprit Arena a quand même droit à une petite consolation, avec la réduction du score laborieuse de Schürrle (52e), puis avec l’entrée en piste de deux de ses héros brésiliens : Müller et Götze. Mais rien ne change. Au milieu, Kroos, dépassé, est nerveux. Le nouveau joueur du Real se permet un gros croche-patte sur Rojo et une altercation avec l’arbitre, avant de laisser sa place à Rudy. Comme tout match amical qui se respecte, le rythme chute après l’heure de jeu suite aux changements à répétition. Devant les leurs, les locaux mettent quand même un dernier coup d’accélérateur, touchent le poteau par Götze et sauvent l’honneur sur un CSC de Fede Fernandez (77e). L’Argentine a retrouvé le sourire. Tata Martino, lui, a réussi ses grands débuts.
Par Léo Ruiz