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Devine qui vient dîner ?
Révélé à Lille après avoir squatté les bancs de la formation troyenne, Djibril Sidibé va retrouver le Nord avec Monaco, ce vendredi. Le néo-international a changé de statut depuis son départ du LOSC, cet été, mais n’en reste pas moins un mec carré et plutôt rangé. Tout le contraire de la mobylette qui évolue sur le pré.
À Monaco, les latéraux sont là pour apporter le danger en permanence. Certains le font publiquement comme Benjamin Mendy via son compte Snapchat, où le gaucher invite les jeunes demoiselles à venir lui parler en privé. Djibril Sidibé, lui, préfère s’envoyer avec l’équipe de France de football en soirée. En direct et en 16/9. C’est donc en tant qu’international tricolore que le latéral droit monégasque va retrouver le Nord où il a joué pendant quatre ans. À vingt-quatre piges, Sidibé a franchi un palier cet été. Réserviste pour l’Euro 2016, le Franco-Malien a profité de sa soudaine mise en lumière pour rallier le Rocher. L’homme sortait d’une énorme saison – 36 matchs, 4 buts et 3 passes décisives en Ligue 1 – à un poste qui n’était pas le sien. Sébastien Corchia oblige, Sidibé jouait à gauche, sur son mauvais pied, mais ne pipait mot. Performant, il l’était. Régulier, aussi. Et puis la polyvalence est inscrite sur sa carte de visite. À Troyes, où il a commencé le football à six ans, il a joué partout : milieu défensif, défenseur central puis latéral. C’est Jean-Marc Furlan, décidément dans tous les bons coups de l’ESTAC, qui replace le jeune garçon à droite de son back four peu après sa majorité. Cannes de feu, grosse capacité de centre, doué en un contre un et capacité physique au-dessus de la moyenne, Sidibé est fait pour le football 2.0. En trois ans, il passe du National à la Ligue 1 en quittant Troyes pour Lille. Quatre saisons chez les Dogues plus tard, voilà le garçon à Monaco contre un chèque de 16 millions d’euros et, donc, en équipe de France. De quoi faire tourner les têtes. Pas du tout.
« Pas prêt pour Arsenal » , selon lui
« C’est mon éducation. Et puis, la vitesse des événements, je ne la maîtrise pas. C’est plutôt l’extérieur et le regard des gens qui ont changé. Il y a toujours un certain engouement quand on est transféré pour un certain prix » , lâchait-il dans les colonnes de L’Équipe avant sa première cape contre l’Italie, la semaine dernière. Il aurait pu ne pas rejoindre la Principauté, puisqu’Arsenal s’est invité dans la danse du mercato au dernier moment. Mais l’homme a décliné l’invitation. « Quelque part, je pense que je n’étais pas prêt » , explique-t-il, toujours à L’Équipe. À Londres, l’homme aurait sans doute évolué à gauche pour ne pas gêner la montée en puissance de Bellerín.
À Monaco, dans un stade moins clinquant, moins rempli et avec une fiche de paie moins conséquente, Sidibé a fait un choix qui n’est pas dans les mœurs actuelles : celui de la stabilité sportive. Assuré de jouer à son poste de prédilection et de pouvoir bénéficier d’un couloir rien qu’à lui pour se dégourdir les jambes, Sidibé a été séduit par le projet monégasque. À savoir un 4-4-2 remasterisé, une volonté d’envoyer du jeu sur les côtés avec deux latéraux jeunes et dopés à la vitesse, Mendy étant son penchant à gauche. Contre Fenerbahçe, pour le premier rendez-vous de l’été, il a bluffé tout le monde. Contre Villarreal et le PSG, il est partout et très bon. Alors après une petite semaine à Clairefontaine, le revoilà prêt à en découdre sur la pelouse du stade Pierre-Mauroy qu’il connaît bien. L’an dernier, Monaco était venu prendre une petite fessée dans le Nord : 4-1. Sidibé avait marqué.
Par Mathieu Faure