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«Devenir le Arsenal mexicain»

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«Devenir le Arsenal mexicain»

L'Etat de Tamaulipas a accédé à la renommée mondiale au mois d'août dernier après la découverte d'un charnier de 72 migrants, victimes présumées du crime organisé. C'est dans cette entité que Joris Menzildjian, 43 ans, préside aux destinées d'Altamira, club de D2 mexicaine.

Comment devient-on président d’un club de deuxième division mexicaine ?

Un peu par hasard. En fait, je suis arrivé il y a sept ans au Mexique. En France, j’étais surtout impliqué dans le rugby, j’ai été international junior et militaire. J’appartenais à la génération de Philippe Saint-André et Thierry Lacroix. J’ai joué en première division pendant douze ans avec Bourgoin, Grenoble et Biarritz. Au terme de ma carrière, je me suis reconverti dans le marketing sportif, et avec Saint-André, on a monté à Lyon la société Couleurs Voyages. Lors d’un de mes voyages en Italie, le hasard m’a fait rencontrer une Mexicaine. Une fois installé à Mexico, j’ai monté une société de marketing sportif. J’ai travaillé comme consultant pour plusieurs clubs et sur divers évènements. Enfin, il y a quelques mois, j’ai rencontré, par relation, les patrons de l’équipe d’Altamira. Ils venaient d’accéder en Liga de Ascenso, la deuxième division mexicaine et je leur ai proposé une stratégie pour monter sur deux ans en première division. Je mise avant tout sur la professionnalisation des structures.

C’est à dire ?

En fait, au Mexique, les équipes sont professionnelles au niveau du sportif mais au niveau de l’infrastructure, on en est encore parfois à l’âge de pierre. Quand je suis arrivé, le club n’avait pas de sponsor sur le maillot et aucun annonceur ne s’affichait autour du stade. J’ai donc créé un club d’entreprise, cherché les sponsors au niveau national et nous avons déjà vingt-cinq entreprises qui nous soutiennent. J’ai misé sur la communication : l’affichage, les spots. On fait du merchandising, on a ouvert un restaurant et des séminaires se tiennent dans le stade. On applique les recettes des plus grands clubs du monde, sauf qu’on les tropicalisent dans une petite structure.

Et quels sont les résultats ?

Plutôt encourageants, puisqu’avec le budget le plus faible de la division (un million d’euros), on est neuvièmes du classement et toujours en course pour participer à la Liguilla, le tournoi final qui désignera un champion… Altamira insiste sur la formation, un tiers de l’effectif en est issu. On vient aussi de recruter un jeune Français, Romain Parizon, le fils de Patrick Parizon, l’ex de Saint-Étienne, entre autres.

Il doit s’agir du premier Français à évoluer dans un championnat mexicain : comment l’as-tu convaincu ?

En fait, c’est là aussi une question de relation. Je connais son frère qui est entrepreneur ici et qui m’a informé que son cadet passait des tests à Cruz Azul (Mexico). Je l’ai alors récupéré. C’est un joueur de vingt ans qui évoluait à Montceau-les-Mines. J’ai déjà le projet de faire venir d’autres compatriotes qui vivotent dans les divisions inférieures, entre primes de matches et petits boulots. Vu la qualité de la formation française, ici ils peuvent s’imposer et gagner dix à quinze fois ce qu’ils touchaient en France. Pour la boutade, j’explique qu’on veut devenir le Arsenal mexicain (rires).

La violence qui ensanglante l’État de Tamaulipas touche-t-elle le club ?

Pas directement. Ce n’est évidemment pas agréable d’être entouré d’un tel contexte, mais la psychose est surtout créée par l’impact des titres des journaux. Dans la rue, on ne voit rien, si ce n’est les barrages de policiers et de militaires. Reste que l’ambiance de la région est morose et cela a forcément un impact sur le club. Ce n’est jamais agréable de te réveiller en apprenant que dix personnes ont été lynchées dans ta ville. Les gens sortent moins, font davantage la fête à la maison. La paranoïa empêche certains supporters d’aller au stade. On tourne à 4000 spectateurs de moyenne et à 9000 pour les matches importants, ce qui nous situe dans la moyenne haute de la Liga de Ascenso. Mais on peut attirer plus de monde, on a de la marge. L’agglomération Tampico-Altamira-Madero regroupe tout de même un million d’habitants. Et depuis le début de l’année, 3000 ou 4000 personnes ont quitté la ville. Des populations à risque : des propriétaires de grands magasins, des directeurs de grandes entreprises… Comme président de club de foot, je ne pense pas faire partie de la cible qui les intéresse. Je touche du bois.

Propos recueillis par Thomas Goubin

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