- Ligue 1
- 1ere journée
- Reims/OM
Devaux: « L’OM, c’est un gros match de gala »
Pour l’OM, la rentrée des classes commence à Reims, ce dimanche soir au Stade Auguste-Delaune. Pour son grand retour dans l’élite après trente-trois ans d’absence, le promu voudra frapper fort devant son public. Mais la préparation estivale du club rémois n’incite pas à l’optimisme. Arrivé cet été en provenance de Toulouse, Antoine Devaux se veut pourtant rassurant.
Les vacances étaient-elles nécessaires après cette saison compliquée à Toulouse ?
Oui, je me suis bien reposé. Ça fait du bien. J’ai vécu une fin de saison compliquée. Un peu de déception de ne pas avoir accroché une place européenne et le fait d’être en fin de contrat fait qu’on se pose toujours quelques questions. Tout le monde voulait me prolonger sauf le président et c’est lui qui signe les chèques. Mais je le savais déjà depuis un petit moment.
Tu as reçu d’autres propositions en dehors de celle de Reims ?
Il y a eu des contacts avancés avec des gros clubs qui n’avaient finalement pas la capacité de me recruter. Après il y a eu Valenciennes, Nice, Brest, le Chievo Verone…
Et c’est donc l’offre de Reims qui t’a le plus séduit…
Côté sportif et côté humain, oui. Je sais que ça va être une saison difficile mais le côté historique du club, le retour en Ligue 1… Je veux créer une histoire avec ce grand club. Et puis je connaissais déjà quelques mecs comme mon ami Fofana, qui venait de signer quelques jours avant. Ce sera aussi une belle aventure humaine et c’est ce que j’avais envie de retrouver.
Quel bilan tires-tu de la préparation de Reims ?
Elle a été bonne malgré tout. On connaît maintenant les problèmes qu’on va rencontrer et sur quoi il va falloir énormément bosser. Ce ne sera peut-être pas parfait dès le début, mais on sait qu’on a une belle petite équipe avec de la qualité. Pour ce que j’ai vu, on n’a rien à envier aux douze ou treize équipes avec lesquelles on va lutter pour le maintien. Ça se jouera sur des détails. Le résultat de ce week-end contre Nancy (défaite 1-3) est dû à quelques pertes de balle qu’on ne doit pas avoir.
Sur quoi exactement allez-vous devoir bosser ?
Sur le fait d’être concentrés 90 minutes. On sait qu’on sera capables de marquer des buts, mais il va falloir être méfiants défensivement. On a une équipe joueuse mais il ne faut surtout pas oublier de défendre. Ce sont des petits détails, les replacements, la réaction à la perte de balle… Tous ces petits trucs qui vous font soit récupérer le ballon rapidement, soit éviter de perdre le ballon rapidement.
Trois défaites, un nul et une victoire, ce n’est quand même pas très rassurant…
Moi je ne fais pas trop attention aux résultats, même si c’est toujours plus intéressant de gagner. Mais ce n’est pas l’assurance de faire une belle saison. On a bien joué. Contre l’UNFP (défaite 1-4), c’est vraiment un accident. L’équipe a pas mal changé, et il y a des matches comme ça où tout est à l’envers. Le coach adverse l’a souligné, ils ont eu, malheureusement pour nous, un maximum de réussite, ce qui fait que c’est un score assez large. Sincèrement je pense que ça aurait pu se finir sur un score de 4-3 ou 5-4. A la limite ce n’est pas plus mal, ça nous fait prendre conscience qu’il y a encore énormément de boulot.
Comme tu l’as souligné, il y a eu beaucoup de changements dans l’effectif cet été. Cela peut-il être un problème en début de saison ?
Non au contraire, ça va créer pas mal de concurrence. Il y a des joueurs qui ont fait toute la saison l’année dernière qui n’ont peut-être pas eu assez de concurrence. Là il y a quand même quelques mecs qui ont des matches derrière eux en Ligue 1, donc ça va créer une nouvelle émulation. C’est une bonne chose. Le groupe n’a pas non plus été trop chamboulé. Il n’y a pas eu de grosses stars recrutées mais on a une petite expérience qui peut faire la différence. J’espère qu’on va s’en servir.
Et dimanche, c’est Marseille qui se présente au Stade Auguste-Delaune…
Oui, gros match de gala. C’est un sacré début, et ça fait un rappel historique. On est à domicile et le maintien va passer par nos matches à domicile. Il va falloir commencer à engranger des points dès dimanche. On n’est peut-être pas encore prêts mais on va tout donner pour prendre les trois points contre Marseille.
Le match sera d’ailleurs à guichets fermés…
C’est positif. Ça fait partie du match de gala, du premier match de Reims en Ligue 1 (depuis 33 ans, ndlr). Les gens vont être super heureux, ça va être une super ambiance. Ils seront tous derrière nous pour nous booster. C’est pour ça que je pense qu’il y a un bon coup à faire pour un premier match. On a une équipe assez jeune donc le mot d’ordre, c’est aussi de prendre beaucoup de plaisir. On sait la chance qu’on a de jouer au football et ces matches-là nous procurent énormément de plaisir donc à nous d’en profiter un maximum.
Partages-tu l’idée selon laquelle le début de saison est décisif pour un promu ?
Oui et non. C’est vrai que c’est toujours plus facile d’engranger des points au début et de maintenir la cadence que d’être tout de suite à la rue et d’avoir déjà le couteau sous la gorge, donc c’est important de bien débuter. On n’a pas un début de championnat facile. On reçoit Marseille, on va à Bastia, on reçoit Sochaux, on va à Toulouse. Prendre le maximum de points pour bien lancer la saison, c’est important, mais rien ne sera perdu, on a vu Ajaccio la saison dernière.
Que penses-tu de l’OM qu’on dit malade ?
Ça fait quelques mois, voire quelques années, que c’est un peu tendu, malgré tous les titres qu’ils ont pu engranger dernièrement. Je pense qu’il faut se méfier cette année. Il y a beaucoup de joueurs qui ont fait une ou deux saisons à l’envers et qui vont avoir envie de tout donner et de prouver à tout le monde qu’ils ont le niveau pour être à Marseille. Il faut se méfier de cette équipe. Après c’est toujours pareil, s’il n’y a que des individualités, ça ne marchera pas, mais s’ils jouent en équipe, ils redeviendront très dangereux.
Comment aborde-t-on un premier match dans l’élite après plus de trente ans d’absence ?
Pour moi, c’est difficile de répondre vu que j’étais à Toulouse donc c’est simplement une nouvelle saison de Ligue 1 qui commence. Là les gens sont encore en vacances donc on ne ressent pas encore vraiment l’engouement populaire qu’il va y avoir du fait de retrouver la Ligue 1. On sait qu’il va y avoir énormément d’attente. Il y a un peu d’excitation pendant les séances d’entraînement, peut-être un peu d’énervement. Il y a beaucoup de joueurs qui n’ont pas encore connu la Ligue 1. Ils sont au club depuis plusieurs années donc ils en entendent parler depuis plusieurs mois. On n’a rien à perdre, on nous voit déjà dans la charrette. J’espère qu’on va surfer sur l’effet de surprise et sur la confiance engrangée l’année dernière.
Ton expérience peut-elle être utile pour encadrer les jeunes qui découvrent la Ligue 1 ?
Les jeunes doivent garder leur enthousiasme, leur folie, et nous, on va être là pour calmer le truc, surtout ne pas paniquer si ça se passe mal au début. Se servir de notre expérience, savoir que rien n’est jamais acquis. On est quand même douze ou treize équipes à lutter pour le maintien donc il y a énormément de points à prendre. Notre rôle à nous, c’est surtout d’être là quand ça va aller mal.
Un petit pronostic pour dimanche ?
Un petit 2-1 pour nous. Je connais Dédé (Gignac) donc je vais le mettre dans les buteurs. Apparemment il a fait une bonne préparation. Pour nous, je dirais Fauvergue et moi. J’ai envie de marquer.
Propos recueillis par Quentin Moynet