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Deux surprises et des attaquants
Avare de surprise, Didier Deschamps a quand même réussi à étonner (un peu) son monde. Au détriment d'Adrien Rabiot, d'Alexandre Lacazette ou de Lucas Digne, et pour le plus grand bonheur de Steven Nzonzi, d'Adil Rami ou de Lucas Hernandez.
Gardiens : RAS
Areola – Mandanda – Lloris
Aucune surprise. Certains attendaient Stéphane Ruffier ou Benoît Costil ? Ceux-là vivent dans un autre monde. Ou ne connaissent pas Didier Deschamps. Ou sont des grands naïfs. Ou les trois.
Défenseurs : Les blessés de retour, la surprise Hernandez
Hernandez – Kimpembe – Mendy – Pavard – Rami – Sidibé – Umtiti – Varane
Et les gagnants du jour sont… Adil Rami et Lucas Hernandez ! Le premier profite du forfait de Laurent Koscielny pour choper la quatrième place de défenseur central derrière Presnel Kimpembe, Samuel Umtiti et Raphaël Varane, les trois incontournables. Le second coiffe le malheureux Lucas Digne sur la ligne et sera la doublure (voire mieux…) de Benjamin Mendy, revenu sur le gong après son gros pépin au genou subi en début de saison. À droite, Djibril Sidibé, lui aussi de retour juste à temps, voit l’étonnant Benjamin Pavard, désormais bien ancré dans le groupe, garder sa place dans les 23. Pourquoi pas. Et tant pis pour Layvin Kurzawa ou Mathieu Debuchy.
Milieux de terrain : Le tremblement de terre Nzonzi
Kanté – Matuidi – Nzonzi – Pogba – Tolisso
Doit-on être heureux pour Steven Nzonzi ou triste pour Adrien Rabiot ? À chacun sa réponse. Toujours est-il que si les principaux attendus sont là (Paul Pogba, N’Golo Kanté, Blaise Matuidi et Corentin Tolisso), le Parisien va sûrement passer une bien mauvaise nuit. Titulaire dans le onze du champion de France qui roule sur l’Hexagone, l’enfant de la capitale a très peu de chance de voir la Russie. Nzonzi lui dérobe numériquement la place, et est récompensé de ses deux énormes dernières saisons avec Séville. Un profil plus travailleur et robuste que son concurrent qui compense peut-être une liste très offensive. Même si d’autres explications entourant l’état d’esprit du petit Adrien existent sûrement.
Attaquants : Les satisfactions de Thauvin et Fekir
Dembélé – Fekir – Griezmann – Giroud – Lemar – Mbappé – Thauvin
Quelle densité ! Il y en a pour tous les goûts. Sauf pour les amateurs de véritable numéro neuf, seul poste non doublé si on envisage un 4-2-3-1 (même si Kylian Mbappé, voire Antoine Griezmann peuvent y dépanner). Du coup, c’est Alexandre Lacazette (et, dans une moindre mesure, Wissam Ben Yedder) qui paye cette stratégie décidée par Didier Deschamps. Lequel a préféré Florian Thauvin, Thomas Lemar et Ousmane Dembélé à Kingsley Coman (qui n’a pas encore totalement récupéré de sa blessure) et Anthony Martial (qui paye son temps de jeu irrégulier avec Manchester United). Bien entendu, les noms d’Olivier Giroud et d’Antoine Griezmann ont été écrits dès le départ, quand celui de Nabil Fekir fait sa réapparition grâce à un exercice plein en Ligue 1 (présence dans l’équipe type). Pas la peine de revenir sur les cas Karim Benzema et Franck Ribéry, évidemment.
Suppléants : Quelques heureux, beaucoup de déçus
Costil – Zouma – Sakho – Rabiot – Ben Yedder – Coman – Debuchy – Digne – Lacazette – Martial – Sissoko
Certains s’y attendaient. Si on leur avait demandé un pronostic objectif, Costil, Ben Yedder, Debuchy et Moussa Sissoko – jamais totalement oublié par le sélectionneur – auraient sûrement mis, à contre-cœur, un billet pour leur présence dans cette catégorie. Mais quand DD a déclaré qu’il y aurait « des déçus, même s’il y aura aussi une liste de réservistes » , le technicien français pensait certainement davantage à Rabiot, le grand perdant, Digne, le deuxième principal loser et à Lacazette. Un peu aussi à Coman et Martial. En revanche, pas sûr que Kurt Zouma, relégué en deuxième division anglaise, et Mamadou Sakho, pas appelé depuis belle lurette, s’attendaient à avoir une petite chance de participer au Mondial 2018. « Ce seront des hommes assis entre deux chaises. Il leur faudra repousser l’heure des vacances, se préparer pour démarrer le stage à Clairefontaine, puis s’entretenir un minimum quand viendra l’heure de les renvoyer chez eux début juin » , a prévenu coach Didier. Certains le feront avec le sourire, d’autres avec des larmes.
Le regret : Payet, saleté d’absence
Tes joues ne sont pas les seules à être mouillées, Dimitri.
Par Florian Cadu