- D1 Arkéma
- J8
- Lyon-PSG (6-1)
Deux ans après, Ada Hegerberg retrouve le sourire
Entrée pour le dernier quart d’heure du choc face au PSG, Ada Hegerberg a planté un doublé en huit minutes. Ses deux premiers pions depuis son retour de blessure, elle qui a vécu un calvaire pendant deux ans.
Lorsqu’elle foule la pelouse du Groupama Stadium lors de son entrée en jeu à la place de Danielle van de Donk ce dimanche face au PSG (6-1), Ada Hegerberg a ce regard qui la caractérise tant : celui de la tueuse, prête à tout pour mordre dans chaque ballon. Comme depuis son retour sur les terrains le 5 octobre dernier face à Häcken en Ligue des champions, la Norvégienne s’est arrachée, malgré le score déjà sévère (4-1), pour enfin retrouver le chemin des filets. Il ne lui a fallu que sept minutes pour faire chavirer les 13 000 supporters de l’enceinte lyonnaise. Après un gros travail d’Ellie Carpenter côté droit, le Ballon d’or 2018 est à l’affût pour placer son ballon entre le poteau droit et Votikova, complètement impuissante. Une réalisation remplie d’émotion pour l’une des chouchoutes du Groupama, qui n’a pas caché ses larmes entre deux embrassades de blason, et qui a été félicitée par toutes ses copines.
Libérée par ce premier but, Ada Hegerberg a ensuite fait du Ada Hegerberg : être efficace devant le but. Trois minutes plus tard, la Norvégienne a remis ça sur un coup de casque au second poteau, bien servie par Perle Morroni. Ses deux premiers pions depuis décembre 2019 et un triplé face à Metz. 707 jours, soit une éternité pour une joueuse de son calibre. En quinze minutes, l’attaquante a effacé une grosse partie des doutes accumulés ces deux dernières années. « C’est une adrénaline difficile à décrire. Les sensations de buteuse, c’est quelque chose d’exceptionnel. J’étais concentrée dès mon entrée, les filles avaient fait le job avant. Ce n’est pas du soulagement, mais de la joie pure. Le fait que tout le monde soit content, c’est bien. On n’en parlait pas avec les filles. Je n’étais pas inquiète, c’était juste une question de temps. Le contexte y fait aussi : marquer contre le PSG et gagner de cette manière, c’est bien. Mais il n’est pas question de s’enflammer », expliquait-elle après la rencontre.
Un bonheur collectif
Une libération pour toute une équipe, tout un club et tout un stade. Au coup de sifflet final, le numéro 14 de l’OL n’a pas manqué de haranguer les ultras lyonnais avant de longuement congratuler ses coéquipières une à une. Des images à des années-lumière du calvaire enduré par la joueuse lors des 18 derniers mois : « Ce que j’ai vécu avec mes blessures, ça m’a donné le temps de travailler et de réfléchir différemment. On ne remet pas le compteur à zéro, mais presque. Maintenant, je regarde vers l’avant. L’an dernier était difficile pour le club, où cela a été un échec sportivement. Il était important de prendre du recul, de se regarder dans le miroir. »
Freinée par une rupture des ligaments croisés en janvier 2020 puis une fracture de fatigue du tibia qui lui aura valu trois opérations, Ada Hegerberg revient au meilleur des moments pour les Fenottes, à la reconquête du championnat et de la Ligue des champions, perdue l’an dernier. Épaulée par la jeunesse lyonnaise, incarnée par Melvine Malard et Catarina Macario, la joueuse de 26 ans veut de nouveau briller dans son « club de cœur ». « Je suis contente pour l’équipe et pour Ada. Elle a traversé des moments difficiles. C’est une buteuse, elle travaille depuis des semaines pour marquer. On sait l’investissement qu’elle a et c’est bien pour le collectif », a complété Sonia Bompastor. Un collectif qui veut désormais tout emporter sur son passage, avec Ada Hegerberg prête à affoler les compteurs. Bienvenue dans le monde d’avant.
Par Analie Simon, au Groupama Stadium