- Match amical
- France/Uruguay (0-0)
Deschamps démarre en douceur
Contre une Celeste attentiste, les Bleus n’ont pas su trouver la faille (0-0). Pas grave, Didier Deschamps saura retenir pas mal de choses de ce premier test.
France/Uruguay : 0-0
0-0, un de plus, comme d’habitude contre l’Uruguay. Pas grave, pour son premier match en tant que sélectionneur, Deschamps a eu un premier test contre une Celeste limitée. Et on a vu le début de sa réflexion sur l’équipe de France. Au final, au-delà du score, c’est l’association Giroud–Benzema pas au top, une bonne défense et un milieu qui taquine pas mal le ballon. Il y a du boulot, mais des bases.
Circulation et déchet
Contre une Celeste privée de Suarez ou Cavani et qui évolue à 5 derrière, la France prend directement l’initiative. Les Bleus dominent sans problème dans l’entrejeu, et mettent directement le pied sur le ballon. Cependant, les 70% de possession ne font pas les occasions. Du moins, on tremble une première fois sur corner : Giroud dévie au second poteau, Yanga-Mbiwa met sa tête, et Muslera sort la parade-réflexe (14e). Après ça, une petite tête en déséquilibre de Benzema (20e), et c’est tout. Rien à se mettre sous la dent. Et outre les déchets techniques, on constate juste les difficultés du binôme Giroud–Benzema. Non seulement les deux hommes ne se trouvent pas, ou très peu, mais le 4-2-2-2 de Deschamps se transforme en un 4-2-3-1 à peine masqué, avec un Giroud esseulé et un Benzema un peu partout. Bref, c’est devant que le bât blesse, les automatismes n’y sont pas. Presque logique, au fond. Au terme des 45 premières minutes, on s’est un peu emmerdé. Enfin, moins qu’Hugo Lloris, c’est déjà ça.
Plus d’espaces, pas de réussite
A la reprise, on assiste tout curieux à l’entrée d’Étienne Capoue. En revanche, pas de changement de dispositif. Du coup, c’est toujours un 4-2-3-1 tout bizarre, et toujours un Benzema qui navigue. Les Uruguayens sont moins concentrés derrière, mais les Français n’en profitent que trop rarement, foirant souvent leur dernière passe. Seuls Capoue, pour une reprise de Valbuena (51e) et Evra, pour celle de Benzema sur le poteau (59e), réussissent à mettre leurs partenaires en bonne position. A l’heure de jeu, Dédé décide de changer les choses en sortant Benz’ pour Martin. Là, ça y est, on est dans un 4-2-3-1 revendiqué, et sur le papier, mieux équilibré. Dans la pratique cependant, ça reste approximatif devant. Dans un tel bordel, la Celeste, jusque-là amorphe, reprend un peu du poil de la bête. Et heureusement que Lloris, qui aurait pourtant eu l’occasion de piquer un somme, s’interpose sur la frappe d’Abreu pour éviter le hold-up (70e). Les vingt dernières minutes seront, pour ainsi dire, insignifiantes.
Nul doute que Dédé Deschamps saura tirer des conclusions de ce premier match. En même temps, il y a matière. Dans les points positifs, on retiendra la prestation du milieu de terrain (Mavuba et Gonalons sérieux, Capoue excellent pour sa première). Et la défense, solide, qu’on demande à revoir contre une véritable attaque (parce que bon, Forlan, c’est fini, faut se le dire). C’est donc pour son animation offensive que le sélectionneur devra faire des choix. Le positionnement de Benzema, l’activité de Valbuena et l’apport d’un Ribéry, sont autant de points de réflexion pour lui. Un sélectionneur qui ne perd pas pour sa première, contrairement à son prédécesseur. Par contre, il ne casse pas une série de 0-0 longue de dix ans contre l’Uruguay. Pour le changement, il faudra encore attendre.
Par Alexandre Pauwels