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  • Rétro – Coupe du Monde 1978

Des papelitos dans une forêt de bottes

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Des papelitos dans une forêt de bottes

Quarante-huit ans après sa première finale, l'Argentine décroche enfin le trophée suprême, dans un pays marqué par les disparitions et la torture. Entre ferveur populaire et tentatives de boycott avortées, Kempes et les siens viennent à bout des Pays-Bas, orphelins de Cruyff. Maîtresse des lieux, l'Argentine met fin à une anomalie, tandis que les Oranjes voient leur compteur bloqué à zéro...

Le cirque tricolore

Cette Coupe du Monde est celle du grand n’importe quoi pour l’Equipe de France, qui n’a plus joué de Coupe du Monde depuis douze ans. Une semaine avant le début de la compétition, Michel Hidalgo, son sélectionneur, est victime d’une tentative d’enlèvement sur une route de campagne girondine. En France comme ailleurs, le climat est tendu, plusieurs personnalités militent en faveur du boycott, afin de protester contre la dictature des généraux argentins. Pour son entrée dans la compétition, le 2 juin, Bernard Lacombe marque, après trente-huit secondes de jeu, le but le plus rapide de l’histoire du Mondial contre l’Italie, avec laquelle les Bleus partagent leur hôtel ! Les Italiens l’emportent finalement, grâce notamment à un but de Paolo Rossi digne d’une partie de billard. Le match reste dans les mémoires pour une énième raison : non satisfaits des primes versées par Adidas, Marius Trésor et ses coéquipiers ont passé un coup de pinceau noir sur les trois bandes blanches de leurs chaussures.

Les Bleus en vert et blanc

Deux défaites plus tard, il ne reste plus à Platini & cie qu’à sauver l’honneur contre la Hongrie lors du dernier match de poule. Les Bleus, désignés visiteurs par le tirage au sort, ont laissé leurs maillots blancs à Buenos Aires. Les Hongrois refusent de changer de tenue. Après quarante minutes de tergiversations meublées tant bien que mal par Thierry Roland derrière son micro, les Bleus apparaissent sur la pelouse du stade José Maria Minella de Mar Del Plata vêtus de maillots rayés… vert et blanc, prêtés par le Club Atlético de Kimberley. Les numéros des shorts ne correspondent pas à ceux floqués dans le dos des joueurs, qui portent des maillots plus moulants que jamais. Les Français l’emportent 3-1 et rentrent à la maison avec un paquet d’anecdotes pour leurs petits-enfants.

Du pain et des jeux

La junte dirigée par le général Videla cherche à masquer le terrorisme d’État mis en place par les militaires depuis leur prise de pouvoir, en 1976. Le Mundial arrive donc à point nommé pour rassasier le peuple, qui commence à s’interroger et à opposer de la résistance. Après un premier tour passé sans encombre, Passarella et ses compères se retrouvent contraints de battre le Pérou par plus de quatre buts d’écart, afin de griller la politesse au Brésil dans la perspective du second tour. Le match se solde par un 6-0 de la bande à Menotti, un score fleuve qui fera beaucoup jaser, Ramon Quiroga, le gardien péruvien, étant né en Argentine. En 1986, un article du Sunday Times évoque même un « arrangement politique » , via une transaction d’armes et de billets verts… Quelques années plus tard, l’ancien Bastiais et Toulousain Alberto Tarantini se vantera de s’être touché les boules avant de serrer la main au général Videla, venu féliciter les vainqueurs dans leur vestiaire. Un sale Mondial…

L’Argentine passe à l’orange

Les Pays-Bas, privés de Johan Cruyff, qui a refusé de cautionner le régime de Videla en ne se rendant pas au Mundial, perdent leur deuxième finale d’affilée. La finale se dispute dans une ambiance électrique au stade Monumental de Buenos Aires. Les Argentins laissent les Hollandais de longues minutes dans l’arène, face à un public déchaîné, le capitaine Daniel Passarella protestant contre le plâtre de René Van de Kerkhof. Mario Kempes ouvre la marque peu avant la mi-temps mais Nanninga refroidit les ardeurs argentines à dix minutes du terme. En prolongation, Kempes -qui terminera meilleur buteur du tournoi avec six réalisations- et Bertoni, assomment les Oranjes. L’Argentine tient enfin sa première Coupe du Monde.

Le Mundial 78 c’est aussi : la victoire écrasante de la Hongrie sur le Salvador (10-1), la non-sélection de Maradona, le premier succès d’une équipe africaine en phase finale (la Tunisie bat le Mexique 3-1)…

Classement : 1. Argentine, 2. Pays-Bas, 3. Brésil

Buteurs : Kempes (ARG), 6 buts. Cubillas (PER), Rensenbrink (HOL), 5 buts. Luque (ARG), Krankl (AUT), 4 buts…

Alejandro Carbone

A mon papa, qui faisait son service militaire en 1978, et qui a donc manqué en partie le Mundial de ses vingt-ans…

Olise, Mbappé, Konaté, mais aussi Théophile-Catherine : les Français sur tous les fronts

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