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Des favorites au rendez-vous et trois gruppettos
Après deux journées de championnat, l'OL et le PSG ont inscrit 27 buts à eux deux. Soit autant que les dix autres équipes de D1 réunies. Aucune surprise de voir les Lyonnaises et les Parisiennes caracoler en tête du classement, donc. Cependant, derrière, Montpellier et Bordeaux ne lâchent rien et s'accrochent à leurs basques pour constituer le quatuor qui occupe actuellement la première place avec six points.
Ce qu’il faut retenir de cette 2e journée
Sans surprise, Lyon et le PSG ont à nouveau prouvé leur écrasante domination sur le reste du championnat en allant largement s’imposer face à Reims (3-8) et Metz, dont on soulignera cependant la franche résistance, les Parisiennes n’ayant trouvé la faille qu’en deuxième mi-temps, avant de dérouler franchement (1-6). Mais derrière ce duo attendu, les outsiders ont également su répondre présentes, avec la manière qui plus est : Montpellier n’a pas tremblé à Fleury (1-3), tandis que Bordeaux n’a fait qu’une bouchée de Dijon (0-3) en clôture de la journée, grâce notamment à un doublé de sa redoutable Jamaïcaine Khadija Shaw, laquelle, avec ses quatre réalisations, talonne la tête du classement des buteuses, actuellement occupée par Kadidiatou Diani (auteure d’un quadruplé contre Metz, excusez du peu) et Ada Hegerberg, cinq pions chacune. Au total, ce sont donc quatre équipes qui occupent la tête du championnat, soit autant qu’en queue de classement : Fleury, Dijon, Reims et Metz n’ont en effet pris aucun point pour le moment. Dans le ventre mou, on retrouve donc Soyaux, le Paris FC (les deux équipes se sont neutralisées, 0-0) Guingamp et surtout Marseille, vainqueur des Costarmoricaines ce week-end (2-1). Difficile de tirer des conclusions après seulement deux journées, mais pour l’instant, les débats sont relativement équilibrés. Pourvu que ça dure !
Le golazo du week-end, signé Naomie Feller
Marquer face à Lyon est toujours un exercice périlleux, alors imaginez le faire avec la manière. C’est exactement ce qui est arrivé à Naomie Feller, dix-sept ans et particulièrement précoce, puisqu’elle compte déjà un titre de championne d’Europe U19 glané cet été en Écosse. Alors que l’OL menait déjà 0-2, l’attaquante est parvenue à se défaire successivement d’Amandine Henry, Ada Hegerberg, Griedge Mbock et finalement Sarah Bouhaddi pour réduire la marque et conclure son numéro de soliste parfaitement maîtrisé. Malgré la lourde défaite (3-8) au terme des 90 minutes, Feller peut se satisfaire d’être la première joueuse à planter un doublé aux tredecuples championnes de France depuis Pauline Crammer (Hénin-Beaumont) il y a… dix ans. Chapeau !
. @StadeDeReims relance le match avec cette réduction de l’écart !#SDROL pic.twitter.com/YgHbXjfA1D
— Canal Football Club (@CanalFootClub) September 7, 2019
Faut-il jouer des matchs féminins dans des stades de clubs masculins ?
Ce week-end, l’effet Coupe du monde s’est avant tout remarqué en Angleterre où, en ouverture du championnat, 31 000 personnes se sont massées à l’Etihad Stadium de Manchester pour voir City l’emporter sur son rival de United (1-0), tout juste promu dans l’élite. Malgré la fermeture du deuxième anneau, il y avait du bruit pour encourager les 22 actrices. D’ailleurs, la saison dernière, pareilles tentatives ont donné place à des records d’affluence pour le football pratiqué par les femmes, en Espagne (60 000 spectateurs pour le duel entre l’Atlético et le Barça) ou en Italie (39 000 personnes lors du dernier Juventus-Fiorentina). Dès lors, il est logique que la France veuille suivre le mouvement. Mais les quelques exemples de ce week-end se sont révélés décevants : que ce soit à Saint-Symphorien, où Metz recevait le PSG (1 913 spectateurs), à Auguste-Delaune, où l’OL venait défier Reims (3 147), ou encore à Angoulême, siège du stade Camille-Lebon que squatte l’ASJ lors des grandes occasions (479). En plus d’un effet visuel raté où on remarquait d’abord les tribunes fermées et les sièges vides, au niveau de l’ambiance, ça sonnait creux. Et c’est dommage, car en tenant compte de la réalité des affluences du football des filles en France, on remarque vite que des petites enceintes pleines valent mieux que de grosses arènes clairsemées. Mention spéciale aux ultras dijonnais qui, malgré le revers encaissé face à Bordeaux (0-3), ont continuellement ambiancé la tribune du stade des Poussots. Pour le moment, mieux vaut aller là plutôt qu’à Gaston-Gérard.
Vous ne la quitterez plus des yeux : Sarah Zahot
Fraîchement promue en D1 avec l’OM cette saison, la native de La Seyne-sur-Mer n’a pas encore dix-huit ans (elle les fêtera le 18 septembre prochain), mais son sang-froid pourrait bien être d’une grande utilité aux Marseillaises dont l’objectif assumé est le maintien. Pour sa deuxième titularisation en deux rencontres, Zahot est sans conteste la femme du match contre Guingamp, face à qui les Phocéennes ont emporté leur première victoire de la saison (2-1). En réponse aux lacunes défensives qui se sont traduites par une égalisation d’Ella Palis en fin de première mi-temps, la milieu de terrain a fait parler deux fois la poudre en inscrivant un doublé sur deux lourdes frappes, dont une à l’entrée de la surface, en plein dans la lucarne de Solène Durand. Deux buts, c’est déjà deux fois plus que la saison dernière en D2. Pas mal pour la confiance avant le duel des promues face à Reims. Et un retour en équipe de France U19 ?
Vous avez manqué Reims-Lyon et vous n’auriez pas dû
D’accord, les Rémoises ont pris une valise, mais pas sans combattre. La preuve, cela faisait dix ans et une défaite (!) face à Hénin-Beaumont en novembre 2009 que l’Olympique lyonnais n’avait pas encaissé trois buts dans un même match de championnat. Et malgré les erreurs défensives qui ont conduit Sarah Bouhaddi à se retourner à trois reprises dans ses filets, rien à signaler du côté de l’attaque : tout roule. En 120 secondes, les Lyonnaises faisaient déjà le break, grâce à Delphine Cascarino et Ada Hegerberg, qui en a profité pour inscrire un coup du chapeau et son 200e but sous le maillot rhodanien. De son côté, Amel Majri, titularisée après avoir été mise à l’écart contre Marseille en raison d’une gêne musculaire, a claqué un doublé, tout va bien, merci pour elle. Idem pour Wendie Renard et Amandine Henry, qui complètent le festival olympien. Bref, malgré le peu de suspense, le football avait (logiquement) un goût de champagne sur la pelouse d’Auguste Delaune.
Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd
Sébastien Joseph, entraîneur de l’ASJ Soyaux, à la Charente Libre
« Honnêtement, je pense que l’arbitrage a été bon aujourd’hui, dans le sens où on ne change pas le règlement sur un carton rouge. Peu importe la joueuse concernée, même si c’est regrettable pour Gaëtane. Quant aux penaltys non sifflés, je suis le premier à dire qu’on n’a pas le temps d’écarter les mains sur une frappe à un mètre. Sur le deuxième, c’est vrai que le ballon retombe sur la main. Cela mériterait d’être revu, mais je ne crois pas qu’on puisse incriminer l’arbitre, sinon on va se retrouver avec 80 penaltys par match et ça fausse la donne. »
Son équipe a concédé le seul 0-0 de cette deuxième journée et pourtant, Sébastien Joseph a tout de même de quoi être satisfait de ses joueuses qui sortaient d’un cuisant revers face au Paris Saint-Germain (7-0) en ouverture du championnat. Face à un PFC ultra-dominant, l’ASJ Soyaux a en effet joué une heure à onze contre dix après l’expulsion directe de la capitaine parisienne Gaëtane Thiney, auteure d’une faute sur Laura Bourgouin qui filait seule au but. Et malgré deux potentiels penaltys non sifflés en leur faveur, les Sojaldiciennes sont tout de même parvenues à décrocher leur premier point de la saison. De bon augure avant d’enchaîner deux déplacements chez deux gros concurrents dans la lutte pour le maintien : Guingamp et Metz. Toujours dans le même bon état d’esprit, on l’espère.
Le point Gossiiiiip
Félicitations à l’ancienne Parisienne Jessica Houara-d’Hommeaux (31 ans) qui attend un heureux événement depuis la semaine dernière. Le CDI au FC Maternité est prévu dans six mois.
HelloC’est officiel, je suis fière de signer avec le FC FUTURE MAMAN pour la saison 2019/2020 Un pur bonheur dem’engager avec cette équipe dont le projet sportif me convient à merveille Rdv en Février pour le moment le plus important de la saison #FCfutureMaman pic.twitter.com/PxM3AivWfP
— Jessica Houara d’H.8 (@JessicaHouara) September 5, 2019
Les résultats de la 2e journée :
FC Fleury 91 1-3 Montpellier
Buts : Makanza (36e) pour Fleury // Peterman (21e sp, 49e), Puntigam (39e) pour le MHSC
ASJ Soyaux 0-0 Paris FC
Olympique de Marseille 2-1 EA de Guingamp
Buts : Zahot (27e, 50e) pour l’OM // Palis (42e) pour l’EAG
FC Metz 1-6 Paris Saint-Germain
Buts : Gordon (59e) pour Metz // Diani (53e, 66e, 74e, 90e +2), Katoto (60e), Däbritz (90e+4)
Stade de Reims 3-8 Olympique lyonnais
Buts : Feller (8e, 40e), David (51e) // Cascarino (1ère), Hegerberg (3e, 77e, 88e), Renard (20e), Henry (29e), Majri (44e, 81e, sp)
Dijon FCO 0-3 Girondines de Bordeaux
Buts : Shaw (43e, 68e), Sarr (76e) pour les Girondines
Par Julien Duez