- Ligue 1
- J3
- Lyon-Clermont (3-3)
Des coachs d’équipes de U12 donnent des conseils à l’OL et Peter Bosz
« J’ai vu des choses que l’on ne voit pas chez les U12 », s’est énervé Peter Bosz ce dimanche après le match nul concédé par l’OL face à Clermont (3-3). Mais alors, comment apprend-on aux footballeurs de demain à gérer les fins de match ? Les coachs des U12 de Paris 13 Atletico et de l’AC Boulogne-Billancourt répondent.
Colorer ses sous-vêtements en fin de match est presque devenu tradition à l’Olympique lyonnais. Les Gones, en se faisant rejoindre au score dans les dernières minutes par Clermont, ont encore montré qu’ils maîtrisaient à merveille l’art de gâcher 75 bonnes minutes. De quoi faire exploser Peter Bosz, le coach débarqué entre Rhône et Saône cet été, qui n’avait visiblement pas été introduit à cette spécialité lyonnaise au même titre que la rosette. Selon le Néerlandais, les footballeurs en herbe seraient plus sereins que les coéquipiers d’Houssem Aouar lorsqu’ils rentrent dans le money time. Que Sinaly Diomandé et consorts prennent cinq minutes pour découvrir les secrets des coachs U12 que nous avons contactés.
Abderamane Diakhité, coach U12 de Paris 13 Atletico
« Ce qui s’est passé à Lyon-Clermont, c’est une image que je ne veux jamais voir avec mes enfants, les joueurs que j’entraîne. Je leur dis tout le temps : « Peu importe celui qui marque, la manière de marquer, je ne veux pas qu’on se chamaille pour tirer. » C’est ce qui s’est passé sur deux-trois actions lyonnaises. Pour apprendre à mes enfants, je leur dis d’abord qu’on est une équipe, c’est une équipe qui gagne. On perd en équipe, on gagne en équipe. Je pars de ce principe-là.
Si je suis Peter Bosz, les cinq minutes après la fin du match, je leur dis que c’est inadmissible. Mes petits, je ne leur parlerais pas comme ça, comme si c’était des adultes, mais je vais leur faire comprendre que c’est inadmissible ce qu’ils ont fait. Comme Peter Bosz l’a dit, en U12, on ne voit pas ça. Je coache en U12, et c’est vrai ! Des petits qui se battent pour marquer, je vous jure que je n’ai jamais vu ça. Pourtant, ça fait cinq ans que j’entraîne en école de foot, et je n’ai jamais vu des actions comme ça. Tu dois apprendre aux enfants le côté tactique. Par exemple, quand ils sont K.O, je leur demande de plus conserver la balle, le temps qu’ils récupèrent. Dès qu’on trouve la phase de jeu, on y va. »
Willy Elo, coach U12 de l’AC Boulogne-Billancourt
« Sur nos séances, à cet âge-là, on fait beaucoup de jeu. On finit par du jeu, des matchs, deux séances sur trois. Pour gérer la pression, je mets des contextes de match. Par exemple, on a deux équipes, et je donne un handicap à une des deux formations et elle a un temps donné pour essayer de rattraper son retard. Du style, « écoutez les bleus, vous menez 2-0, les jaunes vont devoir remonter le score et gagner dans un temps imparti. »
Pour les occasions, je les fais beaucoup travailler devant le but. Que ce soit des situations, des exercices ou des matchs réduits, on essaye de solliciter au maximum nos gardiens. Sur tout ce que je crée, y a de la finition. Les joueurs travaillent beaucoup sur ça. En fin de semaine par exemple, on a un exercice basé sur le dédoublement et la frappe. Les joueurs sont donc en situation de frappe. Moi, je les oblige à tirer du droit et du gauche, c’est primordial à cet âge. Pour l’OL, je pense que c’est surtout la confiance qui a besoin d’être retrouvée. Mais pour ça, ça passera forcément par des victoires. Ils ont besoin de gagner. »
Par Léo Tourbe