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Des clubs saoudiens en Coupe d’Europe : par pitié, jamais ça

Par Adrien Hémard-Dohain
4 minutes

La fuite des talents vers l’Arabie saoudite via ses ponts d’or précipite la chute du football européen. D’autant plus alors que la puissance pétrolière tente, maintenant, d’obtenir un siège en Ligue des champions.

Des clubs saoudiens en Coupe d’Europe : par pitié, jamais ça

À force de se gaver, le football européen frôle aujourd’hui l’explosion. Et il pourrait bientôt ne plus rien rester de ce qui fait la beauté de ce sport qui déchaîne les passions depuis des années, et procure des émotions qu’on ne retrouve nulle part ailleurs dans nos existences. Cette magie propre au ballon rond, que l’on savait en danger, est désormais en voie d’extinction, tuée à petit feu par les liasses de billets de plus en plus lourdes. L’argent a pris le pas sur le jeu depuis des années maintenant, avec une accélération du phénomène depuis l’arrêt Bosman. Évidemment, l’avidité du ballon rond n’est pas devenue un sujet cet été, mais les vents qui soufflent depuis l’Arabie saoudite font froid dans le dos, à l’heure d’imaginer l’avenir du sport roi.

La suite (il)logique des choses

Que des joueurs, peu importe leur notoriété, déménagent en Saudi Pro League au mépris de ce que représente le régime politique saoudien, soit : chacun sa conscience. Après tout, on a bien disputé un Mondial dans l’Argentine de 1978, le Qatar de 2022 ou des JO dans l’Allemagne nazie et la Chine de Xi Jinping. Après tout, des clubs continuent bien d’acheter des joueurs à des écuries russes proches de l’État en guerre contre l’Ukraine. En vérité, les épisodes qui ont vu le ballon rond flirter, ou carrément choisir, le mauvais camp de l’histoire sont légion. Jusqu’à preuve du contraire, les joueurs restent des citoyens dotés chacun de leur conscience, de leurs valeurs. S’ils estiment ne pas s’être suffisamment goinfrés en Europe, libre à eux d’aller le faire dans un championnat sans âme. Plutôt que de suivre les aventures de Ronaldo, Neymar, Benzema ou Mané, les nostalgiques pourront garder un œil sur les fins de carrière de Cavani à Boca Junior, Payet à Vasco de Gama, ou de Di María au Benfica. Le véritable problème de cet exode saoudien, c’est qu’il pourrait être la dernière estocade pour ce football malade. Car, forte de ces nouveaux mercenaires, l’Arabie saoudite briguerait maintenant – selon les médias italiens – une place en Ligue des champions dès 2024-2025, date d’entrée en vigueur du nouveau format de la compétition (36 équipes au lieu de 32, huit matchs minimum par club). Un format qui, d’ailleurs, a tous les traits de la Superligue européenne ardemment combattue à l’été 2021…

Plus de pétrole, mais des idées loufoques

Imaginez : un Celtic-Al Nassr en cinquième journée de phase de groupes sous une pluie battante, un déplacement de Benfica dans l’enfer du stade du Prince Faisal bin Fahd, les retrouvailles de Karim Benzema avec le Real Madrid… Dans un monde du sport qui voit déjà l’Amérique du Sud dérouler le tapis rouge à l’Inter Miami de Messi pour la Copa Libertadores, ou le rugby européen accueillir les clubs sud-africains dans ses « Coupes d’Europe », doit-on s’étonner de cette nouvelle ? Pas vraiment. Mais doit-on rester silencieux et accepter en silence ? L’Europe du football s’est trop enorgueillie de mettre la Superligue au tapis pour laisser, deux ans plus tard, des clubs saoudiens venir gratter une place dans une compétition qui, par définition, ne peut être ouverte aux autres continents. Après tout, la nouvelle Coupe du monde des clubs voulue par Gianni Infantino laissera l’occasion aux mercenaires dopés aux pétrodollars l’occasion de prouver qu’ils en ont encore sous la semelle.

Ce football jamais rassasié, celui qui a voulu un Mondial à 48 équipes, qui a laissé le Qatar participer à la Copa América et à la Gold Cup, ce football financier et sans âme, est-il assez fou pour accéder à la demande des Saoudiens ? L’UEFA et ses banderoles contre le racisme, contre la guerre en Ukraine, contre les discriminations en général, se couchera-t-elle face à la puissance financière d’un État qui a déjà exécuté 54 personnes cette année, sans parler de la conception saoudienne des droits de l’Homme ? L’instance européenne osera-t-elle récompenser ceux qui ont fait le choix de l’argent, aveuglément, en donnant un accès à la plus prestigieuse de ses compétitions à des clubs qui n’ont aucune raison valable d’y prétendre ? Qu’en sera-t-il du « sacro-saint » fair-play financier ? C’est le carrefour auquel se trouve le football de 2023. Et, malheureusement, le passé du ballon rond montre que prendre la mauvaise direction ne l’effraie pas.

Pas de vainqueur entre le club de Cristiano Ronaldo et celui de Neymar

Par Adrien Hémard-Dohain

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