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Des cadors africains en danger
Ce weekend auront lieu les barrages retour pour la CAN 2013. Si certains bolides comme le Mali sont tranquilles, d'autres sont un peu plus en galère. Ils doivent soit garder leur sérieux durant 90 minutes, soit se la donner comme jamais pour aller voir ce qui se passera en janvier prochain en Afrique du Sud.
L’Afrique du football est en constante évolution. Des fois, ça va même un peu trop vite. Prenons l’exemple de la Coupe du monde 2006. Aux côtés de la Tunisie, quatre autres nations africaines s’étaient rendues en Allemagne : l’Angola, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire. Quatre ans plus tard, on retrouvait les deux derniers cités, en compagnie de l’Algérie, des « classiques » Nigeria et Cameroun, ainsi que de l’Afrique du Sud, pays organisateur. Ce qui fait pas mal de changements. Alors d’accord, la CAF compte 55 membres et seules cinq places sont attribuées pour le tournoi mondial. Mais à la maison, c’est autre chose. Il y a quatorze ou quinze sésames (tout dépend qui organise) à aller chercher pour la CAN, mais à chaque fois, il manque des « gros » . En 2010, le Maroc, le Sénégal, l’AfSud, la Guinée et la RDC brillaient par leur absence. Cette année, toujours pas d’AfSud, point de Nigeria, de Cameroun, ni même d’Égypte (!) en Guinée équatoriale-Gabon. Et pour la prochaine édition qui aura lieu au pays de Nelson Mandela, certaines grandes puissances du football africain devront faire bien attention avant les matchs retour des barrages de la CAN 2013.
La Zambie doit faire gaffe
Tenante du titre, la Zambie s’est imposée sur le plus petit des scores face à l’Ouganda. Le match retour ne devrait être qu’une formalité, mais on ne sait jamais. « Cette courte défaite n’est pas une mauvaise affaire, mais rien n’est joué » , a rappelé Bobby Williamson, le sélectionneur de l’Ouganda. Certes, la Zambie voudra aller à tout prix défendre sa couronne en AfSud, mais il ne faut pas oublier que lors de la précédente édition, l’Égypte, à l’époque tenante du titre, ne s’était pas pointée au rendez-vous.
Un but, c’est aussi le mini-avantage que possède la Guinée sur le Niger. Une affaire a priori pliée. Sauf qu’on ne sait jamais. Désireux de susciter un engouement populaire à travers le pays, le président Mahamadou Issoufou aurait promis un accès gratuit au stade. Si jamais le Mena (surnom de l’équipe du Niger) se qualifie, ça va. Sinon, ça risque d’être un vaste bordel.
Le Gabon n’est pas encore une référence en Afrique, mais il s’agit de l’un des pays qui a le plus progressé ces dernières années. Accroché 1-1 à domicile par un ancien « employé du mois » , le Togo, l’équipe de Paulo Duarte sait ce qu’il lui reste à faire pour se qualifier : marquer au moins un but. Et ne pas en prendre, auquel cas ça pourrait vite devenir compliqué. Dans une situation à peu près similaire, on retrouve deux grands rapaces d’Afrique, le Nigeria et la Tunisie. Les Super Eagles et les Aigles de Carthage présentent la même configuration (nul 2-2, en Sierra Leone pour la Tunisie, au Libéria pour le Nigeria) et ne devront pas faire les kékés s’ils veulent aller faire les malins sous le soleil de Johannesburg en janvier prochain. Compliquée, la tâche des ces équipes ne s’avère pas insurmontable pour autant. Ce qui n’est pas le cas d’autres cadors.
Le Maroc dans la merde
Le Maroc, tout d’abord. Éric Gerets a beau avoir des airs de Bruce Willis, il a vécu plusieurs nuits en enfer après la piteuse élimination des Lions de l’Atlas lors de la CAN 2012. Malgré tout, la fédé marocaine a continué de lui faire confiance. Elle s’est cependant vite ravisée après la défaite 2-0 au Mozambique. Boum, Gerets saute, Rachid Taoussi arrive. Un local, donc, qui a réussi un triplé historique l’an dernier (Coupe du Trône, coupe de la CAF, Supercoupe d’Afrique) avec le Moghreb de Fès. Autant dire qu’il est l’homme de la situation. Et pour susciter un maximum d’engouement national, Taoussi a fait appel à 14 joueurs locaux (soit deux joueurs de plus que le contingent étranger) et espère ainsi tisser à nouveau un lien entre le public et sa sélection. Deux buts à remonter face au Mozambique, ce sera difficile, mais pas tout à fait impossible.
Toutes proportions gardées, la tâche sera la même pour le Burkina Faso. Défaits 1-0 à Bangui, les Étalons vont jouer leur va-tout face à une surprenante équipe de République centrafricaine qui s’est déjà offert le scalp d’un septuple champion continental nommé Égypte. Alain Traoré va devoir prolonger son été quelques jours encore et Jonathan Pitroipa va devoir se la donner s’il veut qu’on chante pour lui. Quelque part, on a envie de faire confiance aux Hommes Intègres. N’ont-ils pas fait une chanson il y a quelques années, où ils avaient promis de gagner « match aller, aller-retour » ?
Par Ali Farhat