- France – Ligue 1 – Ce qu'il faut retenir de la 12e journée
Derrière Paris, les Dogues mènent la meute
Lille inflige à Monaco sa première défaite de la saison en L1 et se positionne en deuxième position, derrière l'intouchable PSG. En milieu de tableau, Bordeaux et Lyon se réveillent. En bas, Ajaccio fait comme ses copains de galère Valenciennes et Sochaux et vire son entraîneur.
Slum-Dogues millionnaires
Le choc de cette 12e journée a tourné à l’avantage de Lille, qui recevait Monaco dans un Pierre-Mauroy couvert. Soit les deux plus sérieux prétendants du moment à la place de meilleure équipe de L1 de la saison, derrière l’intouchable vous-savez-qui. Lille, donc, qui a mérité sa victoire, construite selon les trois principes qui sont sa marque de fabrique avec Girard entraîneur : solidité, solidarité, réalisme. Enyeama n’a pas encaissé de but depuis le 0-2 encaissé face à Nice le 15 septembre, ce qui donne un total de 7 clean sheets de suite. Le portier brille, tout comme sa défense et un redoutable trio de récupérateurs composé de Mavuba, Balmont et Gueye. Et comme devant, ça rigole enfin pour Nolan Roux (il marque lors de deux journées consécutives de L1 pour la première fois depuis près d’un an), la victoire est logique et la deuxième place récupérée à son adversaire du soir, certainement pas volée. Invaincu depuis début mai toutes compétitions confondues, l’AS Monaco vient donc de perdre deux fois de suite (défaite à Reims en milieu de semaine en Coupe de la Ligue). On se gardera bien de toutes conclusions hâtives, mais une réaction est évidemment attendue à Louis-II face à ETG vendredi prochain.
Vous avez raté Nice – Bordeaux (et vous n’auriez pas dû)
Pas le match du siècle, ce Nice – Bordeaux, mais un match de premières : première défaite de l’OGCN à l’Allianz Riviera, premier succès à l’extérieur de la saison pour les Girondins (en L1, la dernière victoire hors de Bordeaux datait de janvier et un déplacement… au Ray à Nice) et premier match aussi pour le très jeune portier des Aiglons Anthony Mandréa, 16 ans, qui a suppléé David Ospina, sorti sur blessure (entorse ligamentaire du genou droit) en deuxième période. Sur une pelouse infecte, Bordeaux a montré un visage très intéressant, avec une bonne organisation défensive, de l’agressivité juste comme il faut et deux buts superbes inscrits par Sertic à la demi-heure, puis Obraniak à l’heure de jeu. La série actuelle est tout aussi intéressante, avec quatre victoires et un nul lors des cinq derniers matchs. Une série à poursuivre dans les jours à venir, avec au programme un déplacement à Chypre en C3 et la réception de Nantes pour le derby de l’Atlantique en L1 dimanche prochain.
L’analyse définitive du week-end
« J’ai l’impression qu’on est invincibles. » Les propos d’Adrien Rabiot après le match face à Lorient vendredi (4-0) peuvent paraître présomptueux, mais ils reflètent l’impression du moment d’une grande majorité des observateurs de la Ligue 1. Oui, ce PSG-là paraît injouable, insolent de facilité, se permettant de disputer ce match avec des absents de taille et en lançant d’habituels remplaçants, sans que le niveau de jeu s’en trouve affecté. Laurent Blanc et ses ouailles ont de la marge, tellement de marge même que le seul danger actuel qui les guette pourrait être de sombrer dans la facilité. Rappelons quand même que c’est à la même époque l’an dernier que Paris avait vécu ses semaines les plus difficiles de la saison, au point de frôler une énième crise de novembre (défaites contre Saint-Étienne, Rennes et Nice, élimination en Coupe de la Ligue).
La polémique de la machine à café
Pelé dans une interview du CFC à propos de Lucas Moura : « Il était promis à un grand avenir quand il a débuté. Il a quitté le Brésil un peu trop tôt pour aller jouer en Europe. » Des propos qui peuvent prêter à la polémique ? Mouais, 1/ le timing de diffusion de ces propos est pas idéal, alors que le milieu brésilien a ouvert le score vendredi et 2/ qui s’intéresse encore aux propos de Pelé ?
Le Top 5
– Marco Verratti (PSG) : En 69 minutes de jeu face aux Merlus, 113 ballons joués, 93 % de passes réussies. L’occasion de rappeler les propos visionnaires d’Ibra en décembre dernier : « C’est vraiment un grand talent, il deviendra un fuoriclasse. » – Prince Oniangue (Reims) : Un blaze fabuleux et des stats en folie : 4 buts lors des 4 derniers matchs de L1 de Reims. Il était vraiment temps que la Ligue 1 redécouvre ce joueur formé à Rennes et qui s’est relancé en L2 ces dernières saisons.- Stéphane Ruffier (Saint-Étienne) : Décisif lors du nul 0-0 gratté à Sochaux. Premier flic de France.- Daniel Wass (ETG) : Encore un bon petit match du latéral danois (positionné en milieu de terrain), ponctué d’un bon petit but. Ouaip, un sacré bon petit gars, ce Daniel Wass.- Djamel Bakar (Montpellier) : Le premier but sous ses nouvelles couleurs de l’ancien Nancéien arrive au bon moment pour empêcher une troisième défaite de suite du MHSC et réveiller une attaque en souffrance.
Le geste
Pour une fois, ne saluons pas un but, mais un arrêt : celui de Steve Mandanda sur le pénalty pourtant bien frappé par le Rennais Nelson Oliveira. Une main ferme qui sauve le point du match nul et la tête de son entraîneur Élie Baup.
Ils l’ont dit (et ils n’auraient peut-être pas dû)
« Je crois que Reims est actuellement la meilleure équipe du championnat avec Paris. » Frédéric Hantz. On surveillera les propos de l’entraîneur bastiais après le match à Lille mi-décembre.
« Perdre 4-0, ce n’est pas trop mal. » Christian Gourcuff, en mode Jean-Pierre Bacri.
« Je n’ai pas de regret car si c’était à refaire, j’aurais fait les mêmes choix. » Fabrizio Ravanelli. Ciao l’artiste.
« Mes joueurs ne font rien comme les autres… Je pense que de temps à autre, ils sont un peu trop respectueux, ils suivent toutes les consignes que je leur donne alors qu’au football, c’est avant tout de l’audace et du culot qu’il faut. » Pascal Dupraz, entraîneur trop écouté.
La stat
Bafé Gomis vient de marquer lors de deux matchs consécutifs de L1. C’est pas fou ? Non, c’est pas fou, mais c’est la première fois que ça lui arrive cette année. L’attaquant semble profiter du nouveau système tactique mis en place par Rémi Garde : un 4-4-2 en losange qui est actuellement le schéma le mieux adapté à l’équilibre de l’équipe lyonnaise.
Et sinon…
– Qui pour succéder à Ravanelli sur le banc de l’ACA ? Le président Alain Orsoni a logiquement évoqué le cas Frédéric Antonetti, libre depuis son départ de Rennes.
– Côté bastiais, c’est toujours aussi compliqué à l’extérieur, avec 0 victoire et 17 buts encaissés. Aucune autre équipe ne fait pire.- Cette 12e journée a aussi été marqué par quelques blessures en match, dont bien sûr celle de Guerbert sur le tacle bien trop généreux de Kurt Zouma. Le Sochalien sera absent plusieurs mois, le Stéphanois pourrait subir une lourde suspension. À Lyon aussi, il y a eu de la casse. La double fracture des vertèbres d’Anthony Lopes pourrait précipiter le retour de Rémy Vercoutre au poste de titulaire.
– Et sinon, quelqu’un pour expliquer l’absence de sponsor sur certains maillots nantais ?
Par Régis Delanoë