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Der Zakarian: « Je suis encore à Clermont »

Propos recueillis par Arnaud Clement
Der Zakarian: «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je suis encore à Clermont<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Michel Der Zakarian en a gros sur la patate. Le coach clermontois a du mal à digérer de ne pas avoir pris l’ascenseur pour la Ligue 1 alors que le Clermont Foot Auvergne a largement squatté le trône de leader jusqu'à la trêve hivernale. MDZ évoque ici les causes de l'échec, mais aussi le volcan de Furiani, Messi le marathonien, la culture rugby de la ville et aussi Nantes, club avec lequel il réfute (ce jeudi, à 16h) avoir signé.

Ne pas monter quand on a sept points d’avance sur le quatrième à la trêve, on appelle ça une erreur de jeunesse, un gâchis ou une faute professionnelle ?Ah, c’est une grosse désillusion, une très grosse désillusion… Mais c’est le fait de tout un club. Ça part de la direction, de moi-même et ça concerne aussi, évidemment, les joueurs.

À mi-parcours, vous aviez la meilleure défense, le meilleur buteur avec Jean-François Rivière et n’aviez pas perdu contre vos concurrents directs. Quelles sont les causes d’un tel effondrement ?Le fait que le club n’ait jamais vécu ça a pesé. On a mal géré la trêve hivernale. Il fallait que la direction et moi-même anticipions pour prendre deux attaquants et un milieu de terrain. Nous n’avions pas eu de trous dans le calendrier jusqu’à la trêve, donc ,jusque-là, il n’y avait pas de couac. Mais on aurait dû anticiper le retour. On savait qu’on allait avoir un petit passage à vide. Au final, on a eu un gros passage à vide, notamment à cause des blessés.

Justement, avec les longues absences de Perrinelle, Ekobo et Rivière, vous avez longtemps fait sans la colonne vertébrale de votre équipe et avez eu du mal à combler ces manques…On a perdu gros sans eux. On avait la meilleure défense sur la phase aller, Damien Perrinelle y a contribué. À la récupération, Eugène Ekobo nous a bien manqué. Et Jean-Francois Rivière est quelqu’un qui pèse devant et qui est capable de bien nous garder le ballon.

À quel moment avez-vous senti le vent tourner ?Je savais d’avance que ça n’allait pas être simple. Une montée ne se règle pas comme ça, surtout quand on manque d’expérience. Le club occupait pour la première fois aussi longtemps la place de leader en L2 de toute son histoire. J’ai commencé à le sentir avec les blessés. Ca a affecté le groupe.

Est-ce que votre équipe ne surfait pas tout simplement sur une confiance extrême et tirait le maximum de son potentiel en première partie de championnat avant de retomber dans une forme plus normale ?Non, qu’il y ait des passages à vide, c’est obligé. Reims, Troyes et Bastia en ont eu aussi. Mais Clermont-Ferrand n’est pas une ville de foot, il n’y a pas de stade, très peu de public. Bastia fait entre 13 et 15 000 spectateurs chez lui, c’est bouillant, ça rapporte des points. Troyes et Reims, ça les a aussi aidés. Nous étions à 5 500 de moyenne à Gabriel-Montpied. Ca booste les joueurs d’avoir du monde au stade. Et encore plus quand ça va moins bien. On l’a vu contre Monaco (1-0) ou Sedan (1-1) lorsqu’il y avait 9000 personnes, c’était différent.

Le début du déclin de Clermont coïncide presque à la date de votre suspension pour huit matchs. Faut-il y voir un lien de cause à effet ?C’est possible que les joueurs se soient sentis plus seuls. Mais j’ai un staff qui fait bien son boulot. Ce n’est pas parce que j’étais en tribune que la donne a changé. Ça a pu contribuer, mais c’est surtout les blessures et le manque d’expérience.

Vous avez toujours en travers de la gorge de ne pas avoir pu recruter, comme vous le souhaitiez, trois joueurs au mercato hivernal ?Il fallait deux attaquants. Même s’il a marqué quelques buts, Romain Armand n’a pas forcément répondu à mes attentes. Jean-François Rivière s’est blessé. Du coup, Mana Dembelé a enchaîné tous les matchs devant et a dû faire peut-être 25 matchs en entier. C’est très rare pour un attaquant de pointe. Personne ne le fait dans toute l’Europe, mis à part Messi. Mais bon, il a aussi d’autres joueurs à côté de lui.

Votre président a déclaré aujourd’hui à la Montagne qu’il savait déjà que ça serait dur de rester dans le top 3 au mois de janvier. Compte tenu du fait que vous n’avez pas pu recruter comme vous le vouliez, le club manque-t-il d’ambition ?
Je l’ai dit aussi, il y a un manque de connaissance du haut niveau à Clermont. Chuter quand vous êtes premiers pendant dix journées, c’est bien la preuve qu’on l’a mal géré. J’en suis responsable aussi. Il aurait fallu doubler les postes devant. Reims a cinq attaquants.

Vous avez déclaré en mars, après un match nul contre Arles-Avignon (0-0), vous être ennuyé et avoir assisté à un match de promotion d’honneur. Vous avez été déçu par vos hommes sur le plan du jeu ?Sur la première partie de saison, ça a été cohérent. Avec l’équipe complète, nous n’étions pas les plus joueurs, mais nous étions très solides. Nous tenions mieux le ballon. Mais en deuxième partie de saison, il y a eu moins de maîtrise, plus de déchets techniques. Sur les fins de matchs, on l’a beaucoup payé. On perd huit points dans les arrêts de jeu, tout de même. Et puis, on a été trop mauvais à la maison, on a été trop mauvais. Neuf victoires chez toi, ce n’est pas assez pour monter. Il en faut au moins douze ou treize.

Vous avez maintenant un certain vécu en Ligue 2. Quelles sont les clés pour réussir dans ce championnat bien particulier ?Avoir une équipe avec un gros mental, des joueurs de qualité, bien défendre, prendre un minimum de buts et avoir une ou deux bonnes pointes.

Au rang des satisfactions, y-a-t-il pour vous une fierté d’avoir fait progressé et installé dans le premier tiers du classement cette équipe depuis votre prise de fonction en juin 2009 ?Oui, bien sûr. On aurait signé en début de saison pour une saison pareille. Mais aujourd’hui, c’est une grosse déception, une grosse désillusion personnelle. Pour une équipe qui a 37 points à la trêve, ça n’était jamais arrivé de ne pas monter sur les dix dernières saisons.

Que faut-il désormais à Clermont pour franchir un cap ?Être capable de garder des joueurs comme Romain Alessandrini. Nous n’avons pas encore de centre de formation, mais ça compte. Avoir un peu plus de budget aussi. Ca ne fait pas tout, mais ça rend les choses plus faciles. Et puis je dirais qu’il faut garder l’état d’esprit qui anime le club. C’est sain, ici. Le président laisse travailler les gens et essaye de bien s’entourer.

La culture rugby est-elle préjudiciable pour le football à Clermont-Ferrand ?Bien sûr que c’est préjudiciable. La ville est assez grande pour que ces sports puissent cohabiter pourtant. Mais l’identité rugby est très marquée.

Vous avez dit être intéressé par un nouveau challenge, vous voilà à Nantes. Heureux de retourner là-bas?Mais je n’ai rien signé du tout, c’est faux ! Je suis encore à Clermont. J’ai vu ça, toute la presse m’annonce à Nantes, mais comme je l’ai dit à mon président, c’est faux. On a aussi dit que j’avais démissionné d’ici, mais ça aussi, c’est faux. Pour le moment, rien n’est fait.

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Propos recueillis par Arnaud Clement

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