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Déprime à la jeunesse : quand les recalés des centres de formation tombent dans la dépression
C’est le propre du haut niveau : il y aura forcément plus de déçus que d’élus. Après avoir touché du doigt le rêve de devenir footballeur pro, ne pas être conservé par son club formateur est forcément un réveil violent. Au point de mettre certains de ces jeunes en proie à la dépression. Cela s'est confirmé le mois dernier avec le suicide de Jeremy Wisten (17 ans, Manchester City). Enquête sur un mal générationnel que les formateurs français commencent tout doucement à appréhender.
Le genou au sol pour les uns, en ligne pour les autres. Le 27 octobre dernier, Citizens et Marseillais rendent un court hommage à Jeremy Wisten. Un coup de sifflet brise alors le silence du Vélodrome pour lancer ce match de Ligue des champions, laissant derrière lui le souvenir d’un garçon de 17 ans, passé par l’académie de Manchester City, et qui s’est donné la mort la veille. Selon la presse anglaise, le jeune défenseur serait tombé en dépression quelques semaines avant son geste, en partie parce qu’il n’avait pas été conservé par le centre de formation du club anglais. Cole Palmer est lui entré en jeu contre l’OM et faisait partie de la même promotion que Wisten. Quelques jours plus tard, il rendra hommage à son ancien coéquipier sur les réseaux : « Tout le monde aimait beaucoup Jeremy. Il nous manque à tous. Nous devons lui rendre hommage. J’espère qu’il repose en paix là-haut. » Des trajectoires opposées qui posent une question : quand certains finissent par décrocher les étoiles, comment amortir la chute de ceux qui ont été largués en cours d’ascension ?
En France, cette tragédie a eu aussi un certain écho, mais c’est la réaction de Kader Bamba qui s’est le plus démarquée du concert de condoléances. L’occasion pour l’ailier du FC Nantes de vider son sac et de témoigner face à la dépression. « Ce drame montre les problèmes auxquels peuvent être confrontés les jeunes sportifs en centre de formation, pointe-t-il sur Instagram. Combien de jeunes sont laissés sur le côté sans signer pro ? Combien se retrouvent à 18 ans sans qualifications, avec le sentiment d’être abandonnés ? Et surtout combien sont accompagnés pour faire face à cela ? » « Dévasté » par son renvoi de l’académie de Toulouse à 17 ans, sans club à 20 ans, le natif de Sarcelles était devenu livreur de sushis avant de rebondir et signer son premier contrat pro à 24 ans. Lui s’est accroché pour emprunter les chemins de traverse et finir par atteindre son but. Aujourd’hui, près de 90% des jeunes qui entrent en centre de formation ne deviennent pas footballeurs professionnels, lâchés dans la nature sans que l’on sache vraiment comment ils surmonteront le plus grand échec de leur (courte) carrière de footballeur.
L’île des enfants perdus
En France, le sort de Jeremy Wisten a forcément interpellé les éducateurs. « C’est dramatique, évidemment, mais il doit y avoir d’autres facteurs plus profonds qui expliquent ce geste, recadre Michael Lebaillif, formateur au Havre AC. La dépression, c’est un mal sociétal, on en parle aussi dans les entreprises, mais aussi dans les collèges et les lycées. » Dans le microcosme du football de haut niveau, parler de dépression est encore un tabou que de rares néo-retraités prennent le risque de briser. « C’est un milieu macho, pose l’ancien Bordelais Cédric Anselin, qui à 19 ans était finaliste de la Coupe de l’UEFA aux côtés de Zinédine Zidane. Dans les vestiaires, personne ne parle de sa vie privée. » Un constat partagé par Kader Bamba, l’ailier du FC Nantes : « Lorsque tu montres une faiblesse, t’es catalogué, donc il faut constamment montrer que t’es fort et que rien ne t’atteint. » Si bien que les gens du métier marchent sur des œufs au moment de définir cet état de mal-être qui peut toucher ceux qui se font éjecter des centres de formation avant de signer pro. « Pour moi, ça traduit une fragilité psychologique après un échec, après la rupture avec un rêve qui pouvait se réaliser, tente Jean-François Vulliez, directeur du centre de formation de l’Olympique lyonnais. Ils sont attachés à tout un tas de repères et, tout d’un coup, tout cela disparaît. C’est comme tomber de très très haut. »
Pour beaucoup de ces jeunes, pousser la porte d’un centre de formation, c’est intégrer une nouvelle famille. Dès huit ans, certains enfants de l’école de foot portent fièrement l’écusson d’un club de l’élite et pensent déjà caresser une forme de consécration. « Dès le plus jeune âge, tu as de l’argent, tu joues sur des super terrains, tu es sponsorisé par des grandes marques, liste Kader Bamba. Tu te dis que tu vis une vie de rêve et que rien ne peut t’atteindre. » Mais c’est aussi à ce moment-là qu’ils entrent dans une bulle. Un monde parallèle où on ne grandit pas vraiment comme les autres gamins de son âge : on passe son temps entre mecs, à bouffer du ballon nuit et jour, à suivre un régime de vie strict dans le seul but d’être performant, et si possible plus que son camarade. Tant de sacrifices à faire pour décrocher le ticket doré permettant d’accéder à la chocolaterie du professionnalisme.
« La vie en centre de formation, je compare ça à la cigarette, résume Matthieu Bideau. Plus tu y goûtes, plus la chute sera grande. » Passé par le centre de formation des Canaris à 17 ans, Matthieu Bideau faisait lui partie à l’époque des « fantômes » . Comprendre : ces joueurs rapidement considérés comme des erreurs de casting et qui ne font qu’accompagner les meilleurs vers les sommets. Et au bout d’un an, l’annonce de son éviction l’a marqué au fer rouge. « On faisait la queue à la cabine téléphonique, puisqu’il n’y avait pas de portables à l’époque, en attendant la bonne ou la mauvaise nouvelle, se remémore-t-il. Ce sont des moments que tu vis seul et qui te blessent au plus profond de toi-même. » Revanche sur la vie, c’est désormais lui qui recrute les nouveaux talents de l’académie du FC Nantes. Et son expérience lui permet de mieux comprendre les enjeux pour ces jeunes : « Dans ces cas-là, il y a deux options : soit tu es solide et tu t’en sors tout seul, soit il faut être bien entouré. »
« Le vide intersidéral »
Lucas Charlot, lui, a croqué dans tous ces « privilèges » des centres de formation, celui d’Amiens en l’occurrence, avant qu’on ne les lui retire de la bouche en 2014. « J’ai appris ma non-conservation par un bruit de couloir. Le club ne m’a jamais convoqué pour me l’annoncer, dénonce l’ancien gardien. C’est Ismaël, un intendant du centre de formation qui est simplement entré dans ma chambre un jour et m’a dit, devant mon colocataire : « Lucas, si j’étais toi, je commencerais à chercher un nouveau club. » Tu ne comprends pas ce qui t’arrive. » Tout au long de son parcours avec le club picard, Lucas a toujours été surclassé. Mais une rupture d’un os de la hanche suivie d’une fracture dans sa dernière année sous convention ont rebattu les cartes. Pour ne rien arranger, le coach des U19 de l’époque, avec qui Lucas partageait une relation de confiance, est limogé. Avec son remplaçant, un ancien pro passé par Strasbourg et l’OM, le courant est carrément glacial. Mis sous pression, il est poussé à jouer un match contre l’avis des médecins puisque son processus de réathlétisation n’était pas encore entamé. Ce sera sa dernière sortie sous les couleurs d’Amiens. Au bout du chemin, ce sont des regrets et un burn-out qui l’attendent. « C’est le vide intersidéral. Ça a été un effondrement personnel, souffle Lucas. Clairement, je n’étais plus moi-même dans mon attitude. Je suis devenu associable, je n’avais plus envie de grand-chose et je me suis totalement recroquevillé sur moi-même… »
Lucas Carlot dans les cages d’Amiens en 2014 (Photo : Amiens SC en images)
Un état de détresse qui s’explique par plusieurs facteurs. Il y a d’abord les attentes toujours plus grandes d’année en année, qu’elles viennent des éducateurs qui poussent toujours plus les espoirs dans leurs retranchements, de la famille qui souhaite voir son rejeton devenir une star, de l’agent ou du joueur lui-même qui ne veut pas décevoir ses proches. « Aujourd’hui, on demande aux jeunes d’avoir un comportement d’adulte sur et en dehors du terrain alors qu’ils se découvrent », confie Jean-Philippe Delpech, ancien du Toulouse FC reconverti préparateur mental. Dans ce contexte anxiogène, les parents peuvent aussi être des victimes collatérales. « Avec mon mari, nous étions totalement en porte-à-faux, relate Cécile, la mère de Lucas Charlot. En se plaignant du traitement que l’on infligeait à notre fils, on avait peur d’entraver sa carrière. »
L’autre pièce dans l’engrenage, c’est un saut dans le vide, qui attend les recalés, privés de beaucoup de repères une fois les portes closes. « Je me suis retrouvé comme un con, sans rien, alors que je me suis donné à fond pendant trois ans, récapitule Lucas. J’ai basculé brutalement dans la vie réelle, pour laquelle on ne t’a pas préparé. » Pas facile dans ces conditions de faire le deuil de ses espoirs déchus. Lui y est arrivé grâce à ses parents, qui l’ont poussé à avoir son bac, et l’ouverture sur d’autres perspectives, loin du foot. « J’ai commencé à avoir la vie que j’aurais dû avoir avant : sortir avec des filles, faire des soirées… des expériences de jeunes, quoi, explique le jeune homme de 23 ans. Aujourd’hui, ma vie a radicalement changé. J’ai voyagé à Shanghai, à Londres, je suis devenu manager d’un bar à Paris, je fais des compétitions internationales de cocktail, etc. Cet échec m’a forgé, et au bout d’un moment, la rancœur, elle part. » Pourtant, la responsabilité des structures reste de mise. « Les clubs qui virent ne veulent pas porter le chapeau des malheurs des joueurs qui quittent les centres, dénonce Kader Bamba. Pour eux, leur mission est terminée, car le joueur n’appartient plus au club, donc ce qui se passe par la suite, ça ne les concerne pas. »
La chasse au cafard
Pourtant, les encadrants l’assurent : le sort de leurs ouailles les inquiète, et une prise de conscience s’est faite dans la formation française ces dernières années. Au niveau fédéral, un nouveau certificat (le COP) a été créé pour former les éducateurs pour travailler davantage sur l’aspect mental. Aspect qui fait d’ailleurs partie depuis l’an dernier des critères d’évaluation des centres de formation. L’Olympique lyonnais, par exemple, a ouvert en 2014 une cellule d’optimisation d’habileté mentale au service de la performance. « Avant, il n’existait absolument rien sur l’accompagnement transversal des jeunes, explique le responsable Jean-Yves Ogier. On a créé cette cellule à la suite d’un certain nombre d’observations que j’avais pu faire sur les déficits que pouvaient avoir les joueurs de haut niveau. Et ça s’est fait progressivement parce que ça bouleversait pas mal d’habitudes. » Au Téfécé, l’enfant est soumis à un diagnostic avant même de rejoindre le centre de formation, ce qui permet d’emblée de connaître son état émotionnel, avant au long terme de détecter les « joueurs à risques » . L’objectif est clair : donner des outils aux jeunes pour mieux se connaître et mieux gérer l’échec. « Si un joueur est malheureux, s’il manque d’enthousiasme, il va avoir beaucoup de difficultés à performer », continue Jean-Yves Ogier. Concrètement, cela se traduit par des séances de yoga, de l’hypnothérapie et des entretiens individuels réguliers avec une préparatrice mentale, pour remettre les têtes à l’endroit et délier les langues. « Un des premiers à en bénéficier était Rayan Cherki, à l’âge de 12-13 ans, pour améliorer sa gestion de la frustration », illustre Ogier. Un bon début, qui va dans le sens de la législation puisqu’en France, selon l’article L231-6 du code du sport, les sportifs de haut niveau doivent se soumettre à « un bilan psychologique visant à dépister des difficultés psychopathologiques pouvant être liées à la pratique sportive intensive. » Obligatoire chez les pros, cette consultation annuelle ne l’est pas encore chez les jeunes, et le travail réalisé n’a rien de thérapeutique. Et « quand un état dépressif est diagnostiqué, on atteint nos limites », reconnaît Jean-Yves Ogier. « Le joueur doit alors consulter en dehors du club. » Car ici, la priorité est de faire de ces athlètes des machines infaillibles mentalement.
Construire les garçons pour affronter « le monde extérieur » est aussi un enjeu central. Ainsi, parents, agents et formateurs tentent aujourd’hui d’accorder leurs violons pour faire comprendre qu’il y a une vie en dehors d’un rectangle vert. « Au HAC, on tente d’ouvrir les yeux des jeunes sur le monde extérieur, de les mettre au cœur d’un programme d’éducation civique », précise Michael Lebaillif. Au-delà de l’accent mis sur le cursus scolaire, visites d’usines, stages en entreprise ou encore œuvres caritatives, ce sont des actions courantes mises en place par les clubs professionnels pour stimuler la curiosité de leurs jeunes. Souvent ces derniers prévoient aussi l’intervention d’anciens pensionnaires du centre, devenus pro après avoir été recalés ou reconvertis dans un autre secteur d’activité, qui viennent témoigner de l’existence d’autres chemins pour s’épanouir.
Toute la difficulté est donc d’identifier les cas qui pourraient devenir problématiques. Car c’est bien le mal de la dépression : celle-ci est souvent invisible quand elle couve et se déclare par des symptômes propres à chacun. « Cela peut être une oppression au niveau de la poitrine, une boule au ventre, une perte du sommeil, de l’appétit, des difficultés à se lever le matin, décrit Jean-Philippe Delpech. L’aspect qui peut mettre la puce à l’oreille, c’est le changement progressif de comportement d’un jeune dans son investissement ou son attitude. » Problème : il faut avoir les moyens de déceler ce mal-être et, souvent, quand on en perçoit les signaux, il est déjà trop tard. Cédric Anselin connaît très bien ces problématiques, puisqu’il a lui-même souffert de dépression et a fait deux tentatives de suicide. Aujourd’hui, il fait de la prévention auprès des jeunes dans les centres de formation anglais. Et pour lui, tout est une question de communication. « Au cours de sa formation, il faut évoquer avec le joueur la possibilité qu’il devienne pro, mais aussi lui faire comprendre qu’il ne le deviendra peut-être jamais, pose l’ancien Girondin. Il faut savoir planter les deux graines dans son esprit. »
Coulez jeunesse !
C’est donc à l’entretien final, celui qui détermine si un joueur est voué à intégrer le groupe pro ou non, que tout bascule. Et forcément, ce moment fatidique est redouté de tous. « C’est le pire moment de la saison pour bon nombre d’éducateurs, concède Michael Lebaillif, fort de ses vingt ans d’expérience au HAC. Mais on ne dit pas que le joueur ne sera pas professionnel, seulement qu’il ne continuera pas chez nous. Parce que ça ne veut pas dire qu’il ne va pas réussir ailleurs. » Ce choix résulte d’une décision collégiale et les responsables font en sorte de préparer en amont pour amortir le choc. « Souvent, on prévient la famille avant de voir le jeune en tête-à-tête. Là, on ne fait qu’annoncer la décision, il n’attend que ça. Vous pouvez argumenter pendant trente minutes, il ne sera pas en état de vous écouter, pointe le formateur lyonnais Jean-François Vulliez. On fait en sorte qu’il puisse rentrer chez ses parents et on reprend la discussion le lendemain, pour lui expliquer calmement les raisons de notre choix. »
Ensuite, plusieurs dispositifs sont présentés aux déçus. Souvent, les joueurs sont libérés pour passer des essais dans d’autres clubs, sont inscrits dans les listes présentées aux clubs partenaires et se voient remettre automatiquement un dossier contenant leurs statistiques et les vidéos de leur match, dans l’optique de pouvoir rebondir ailleurs. Un « passeport numérique » qu’approuve le Nantais Matthieu Bideau, même s’il pousse le jeune à s’accrocher à son rêve de professionnalisme, au risque de se bercer d’illusions. « Pour moi, le meilleur des choix quand tu n’es pas gardé, c’est de rentrer auprès des tiens, de jouer en seniors et de reprendre du plaisir, assure le recruteur du FC Nantes qui a aussi coécrit le livre Je veux devenir footballeur professionnel avec Laurent Mommeja. Aujourd’hui, tous les clubs pros vont voir les jeunes qui jouent en N3, N2. Se remettre sur le marché, être un joueur libre peut permettre d’ouvrir de nouvelles portes. » Remettre le plaisir de jouer au centre du projet, voilà une des parades privilégiées. « Certains, en attendant de retrouver un club pro, restent dans leur coin et se mettent en marge de la société avec un préparateur physique. Ça leur porte préjudice, parce que le plus important, c’est de jouer au football », abonde Jean-François Vulliez.
Mais une fois les adieux faits, le pas de la porte passé, comment s’assurer que le jeune encaisse bien le coup ? « Le joueur n’est plus sous notre responsabilité, l’accompagnement s’arrête au moment où il quitte le club, sauf si le joueur le souhaite, ce qui n’est quasiment jamais le cas », regrette Jean-Yves Ogier. Chez certains, le moral tombe dans les chaussettes plusieurs jours, plusieurs semaines ou plusieurs mois plus tard. Quelques formateurs arrivent à garder un semblant de lien via les anciens camarades ou reçoivent de temps en temps un message. Cela ne va pas plus loin, et cet « abandon » est une nouvelle charge pour les centres de formation, mettant d’une certaine façon des personnes vulnérables en danger. « Pour moi, on n’a pas avancé par rapport à ce que j’ai vécu il y a 24 ans. Je dirais même que le phénomène s’est aggravé, alerte Matthieu Bideau. À l’époque, en France, il y avait peu de centres de formation, mais aujourd’hui il y en a plus de 37. Qui dit augmentation du nombre de centres de formation dit augmentation des cas, c’est mathématique. » Et cette période de pandémie de Covid-19 n’aide en rien à arranger les choses. « En fin de saison dernière, ils n’ont presque pas repris l’activité et du coup, on s’est séparés de joueurs sans les avoir revus… C’est difficile d’un point de vue humain, redoute Jean-Yves Ogier. Il faudra être particulièrement vigilants sur les répercussions que peuvent avoir ces derniers mois. » De la vigilance et de la bienveillance, les seules véritables armes en service pour éviter d’autres minutes de silence.
NB : Le système de la formation des jeunes filles n’étant pas au même niveau que celui des garçons, nous avons pris le parti de ne pas en parler directement, même si évidemment, la plupart des observations peuvent être appliquées à leur cas.
Par Thomas Morlec et Mathieu Rollinger
Tous propos recueillis par TM et MR, sauf Kader Bamba par Julien Bialot et Diren Fesli.