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Départ imminent pour le Kostas croisière
Avant d’affronter Villarreal pour son quatrième match de préparation ce samedi à 19h, l’Olympique de Marseille a déjà une certitude : Kostas Mitroglou est en forme. C’est simple, l’attaquant grec est le meilleur, et le seul, buteur de l’OM depuis la reprise. Et si c’était bien lui, le fameux « Grand Attaquant » ?
L’histoire entre Marseille et les Grecs s’apprête-t-elle à ouvrir un nouveau chapitre ? Avec trois buts en autant de matchs, dont un démarré sur le banc contre Saint-Étienne, Kostas Mitroglou flambe en ce début de préparation estivale. Dès le premier test contre l’AS Béziers, perdu 2-1, le Grec a inscrit un pion aussi banal que révélateur de son état de forme. Bien positionné entre les deux centraux à l’entrée de la surface, il contrôle et expédie du pied droit le ballon dans le but adverse, prenant à contre-pied le portier biterrois. Simple, et diablement efficace, il l’a aussi été contre le FC Nantes pour convertir ses deux seules occasions en but. Sur le premier, il fait une nouvelle fois preuve d’un sang-froid clinique pour reprendre un centre en retrait en une touche, et le glisser entre trois défenseurs nantais et leur gardien, avant d’être servi sur un plateau par Morgan Sanson sur le second. Oui, Kostas a (déjà) retrouvé son rythme de croisière.
? @kmitroglou s’est offert un doublé lors de ce #OMFCN portant son compteur à 3 buts depuis le début de la préparation estivale ⚽️
— Olympique de Marseille (@OM_Officiel) 18 juillet 2018
Dans la lignée de Papin et Gignac
De là à penser qu’il va guider le navire marseillais toute la saison ? Après tout, Jean-Pierre Papin ou André-Pierre Gignac avaient eux aussi connu des débuts compliqués sur le Vieux-Port. « Je le connais bien. C’est un buteur, un très bon joueur. J’ai une totale confiance en lui. Il lui faut juste une bonne préparation physique » , expliquait Pierre Issa à Onze Mondial en juin. L’ex-défenseur sud-africain qui a terminé sa carrière en Grèce lorsque Kostas lançait la sienne développe : « S’il n’est pas bien physiquement, il ne peut pas faire usage de son talent parce que c’est un grand gabarit. Avec une bonne préparation physique et un bon stage, l’OM pourra compter sur un bon Kostas la saison prochaine. » Une bonne préparation, c’est exactement ce qui a manqué au grand barbu l’an passé, après son arrivée dans les toutes dernières heures du mercato, blessé à une cuisse.
À cause de cette blessure qui a tronqué sa préparation, Mitroglou a peiné à assumer son statut de « Grand Attaquant » du Champions Project. Paradoxalement, c’est une énième blessure début 2018 qui lui a permis de retravailler le foncier et de finir la saison en trombe, avec un but toutes les vingt-sept minutes en Ligue 1 entre janvier et mai, soit le meilleur ratio européen de l’époque. L’attaquant de 30 ans aux 59 sélections avec la Grèce a ainsi sauvé sa saison, qu’il a terminée à treize buts toutes compétitions confondues dont neuf en Ligue 1. Soit autant que Germain qui a joué deux fois plus, et quatre de moins que son supposé successeur Mario Balotelli qui a joué neuf matchs de plus, si on lui enlève ses six penaltys. « Je suis arrivé blessé sans avoir fait de préparation dans un nouveau pays, dans un nouveau championnat. Ça peut paraître long, mais pour moi, c’est normal » , se justifiait Mitroglou dans L’Équipe du 11 avril.
Kostas le « thrassos »
Sa deuxième partie de saison aurait même pu être une belle réussite s’il n’avait pas été signalé hors jeu à tort alors qu’il filait seul au but en fin de match contre Lyon à 2-2, ou si sa tête décroisée en finale de C3 avait ramené l’OM à 2-1. Et pourtant, au début du mercato, il était devenu indésirable à Marseille, au point d’être proposé par son agent au Beşiktaş. « Mitroglou a vraiment envie de rester à l’OM et il veut tout casser. On a d’ailleurs vu lors de la présentation des nouveaux maillots qu’il était très affûté » , abondait Alain Anastasakis, spécialiste du football grec dans La Provence début juillet. « De toute façon, s’il était question d’un départ, on verrait instantanément dans la presse grecque la rumeur d’un retour à l’Olympiakos, car le président Marinakis rêve de le rapatrier depuis trois ans » , poursuit-il.
En grec, Kostas Mitroglou est ce qu’on appelle un « thrassos » , soit un individu déterminé à réussir, peu importe la manière et sans sourciller. En témoignent les propos du principal concerné à L’Équipe en avril : « J’ai une vie tranquille, je fais la cuisine pour ma famille. Ce qui m’intéresse, c’est de faire mon boulot pour aider mon équipe. Je ne me mets pas en tête d’être le sauveur » . Calme, le buteur n’en reste pas moins sûr de sa force : « Mon point fort, c’est de marquer des buts ! Du droit, du gauche, de la tête… Et je peux marquer à tout moment. Je ne sais pas d’où vient cette capacité, mais j’ai le même sang-froid à la première ou à la 91e minute. Je crois que c’est ça qui me caractérise. » Ça tombe bien, c’est ce que l’OM lui demande. Et quant à la possible concurrence d’un Mario Balotelli, Kostas prophétisait déjà en mai : « Jouer à un ou deux devant, ça m’est égal. » Car oui, qu’importe qui signera pendant le mercato, le Grand Attaquant titulaire de l’OM version 2018, ce sera bien Kostas Mitroglou.
Par Adrien Hémard