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Dembélé, l’heure à la confirmation
Parti s'aguerrir de l'autre côté de la Manche, Moussa Dembélé est revenu en France par la grande porte. Et sa signature à Lyon est autant décisive pour sa carrière que primordiale pour le groupe de Génésio, dans lequel le titi de Pontoise aura une réputation à tenir.
Lorsque Bertrand Traoré a hérité d’une galette envoyée depuis sa défense directement dans le dos de l’arrière-garde caennaise vers 17h25 samedi à Michel-d’Ornano, le tableau était parfait. L’Étalon n’avait plus qu’à tranquillement décaler la gonfle vers Moussa Dembélé afin de signer un petit but PES des familles et remettre l’Olympique lyonnais dans le droit chemin, mais surtout rendre un sacré service à son nouveau numéro neuf. Car en bégayant de la sorte au moment de servir le caviar, l’ancien feu follet de l’Ajax n’a pas seulement retardé l’ouverture du score des siens. Il a également ôté à Dembélé l’occasion d’attaquer son tournant de carrière de la meilleure des manières.
Crash-test pour l’idole de Celtic Park
En s’engageant – pour 22 briques – en faveur du club rhodanien dans les dernières heures du mercato estival cuvée 2018, le striker formé au Camp des Loges a enfin embrassé le destin qu’on lui prédisait depuis un petit bout de temps maintenant, à savoir une signature dans un club et un championnat de renom. Mais si ce retour dans l’Hexagone – six ans après l’avoir quitté – représente le passage d’un palier pour le natif du 95, il s’agit surtout d’un crash-test décisif dans sa progression d’attaquant.
Car si le joueur n’a cessé d’être couvert de louanges tout au long de son aventure britannique, le public français ne le connaît justement qu’à travers des échos entendus du côté de Craven Cottage dans l’antichambre de la Premier League, puis à Celtic Park au sein de la modeste Scottish Premiership. Et s’il affiche de sympathiques stats depuis trois bonnes années (17 pions et 7 passes décisives en 46 matchs en 2015-2016 avec Fulham, puis 51 caramels et 18 passes dé en 94 apparitions avec le Celtic) au point d’avoir impressionné l’Écosse du foot de par sa puissance et son sens du but, il ne possède pour autant aucune référence dans un grand championnat à ce jour.
La fuite des talents
Un sacré pari, donc, pour une institution lyonnaise qui cherche plutôt la stabilité en ce moment. L’annonce de l’arrivée du Français le 31 août au soir, s’il serait excessif de la qualifier de panic buy, a certainement bien soulagé la cellule de recrutement du septuple champion de France qui a tenté de compenser sur le gong un mercato chaotique : le jeune Myziane Maolida (19 ans) parti renforcer les rangs niçois contre un beau chèque de 10 millions, l’espoir Amine Gouiri sur le carreau jusqu’à l’hiver, la pépite anglaise Reo Griffiths pas encore à point et surtout le goleador maison Mariano Díaz retourné à l’envoyeur pour une vingtaine de patates, Génésio se retrouvait, avant l’arrivée de l’ancien Cottager, avec le seul Martin Terrier pour occuper le poste d’avant-centre – même si l’option Depay devient aujourd’hui sérieuse.
Le retour de l’international Espoirs dans son pays arrive donc à point nommé, mais le place face à un défi et des attentes au moins aussi élevées que son potentiel, avec la mission de faire oublier un Dominicain aux 21 buts en un exercice chez les Gones : il est désormais temps de valider les promesses laissées ici et là lors du parcours, en somme. « Moussa, c’est un vrai neuf, un buteur, lâchait Aulas lors de la présentation de son nouveau poulain. Il est capable de marquer de la tête et des deux pieds. Il va amener de la puissance. On aura besoin de ça, notamment en Ligue des champions. »
Sa première apparition en Normandie n’a pas encore fait disparaître tous les doutes. « J’ai eu peu d’entraînement avec le groupe, mais on doit se tenir prêt et j’étais prêt, réagissait-il samedi en zone mixte. Je viens d’arriver, je ne connais pas trop les joueurs, mais j’ai regardé beaucoup la Ligue 1 et ça va venir avec le temps. Il y a eu du bon et du moins bon, mais je ne vais pas m’attarder sur ça. » La prochaine occasion de briller s’appelle Manchester City. Bonne nouvelle : l’Etihad Stadium réussit plutôt bien aux jeunes espoirs de clubs français en quête de match référence. Le dernier en date portait à l’époque un maillot frappé d’une diagonale, et Willy Caballero s’en souvient encore.
Par Jérémie Baron
Tous propos tirés de L'Équipe.