- Premier League
- 35e journée
- Chelsea/Newcastle
Demba Ba doit se relever
Après un début de saison du feu de Dieu, le buteur sénégalais des Magpies, Demba Ba, est un peu rentré dans le rang. Aucune raison de s'affoler cependant, ce soir il sera au rendez-vous lors du déplacement capital des siens à Chelsea. A force de volonté, Ba rebondit toujours.
Le sirop de fraise, une potion magique incongrue qu’a pourtant invoquée Demba Ba quand Sky Sports l’a interrogé sur le secret de sa réussite. L’amateur de Teisseire est en effet, à l’image de son club, en train de réaliser une très belle saison. Auteur de 16 buts en Premier League, le natif de Sèvres dans les Hauts-de-Seine est l’un des principaux atouts des Toons dans la course à la Champions League. Associé en pointe à son compatriote Papiss Cissé, il évolue à 26 ans à son meilleur niveau. Pourtant, au départ, rien n’était gagné et le buteur sénégalais sait qu’il vient de loin.
Tomber 7 fois, se relever 8
Tomber 7 fois, se relever 8 : voilà quelque chose que les rōnin Japonais savent aussi bien que Philippe Labro et que Demba Ba a dû empiriquement apprendre. Miraculé du football de haut niveau, le mec a réussi le tour de force de devenir professionnel sans passer par les centres de formation. En 2004, Demba, alors à Montrouge, sonne une première fois à la porte du football pro mais est finalement recalé par Lyon et Auxerre après des essais infructueux. A 20 ans, on est trop vieux pour devenir pro. Pas grave, le Franco-Sénégalais passera par des chemins de traverse et réussira quoi qu’il en coûte. Il part donc à Watford dans la grande banlieue londonienne, mais le coach qui l’a fait venir est débarqué 5 mois plus tard. Une nouvelle fois, Demba l’a dans le baba et se dit que jamais rien n’arrive. Il se résigne pourtant à aller jouer en CFA à Rouen. Bonne pioche, après une saison réussie, l’athlétique buteur est repéré par Mouscron ; la ville natale de Frank Vandenbroucke ne fait rêver personne mais son Excelsior, qui évolue alors en Jupiler League, a le mérite d’offrir à Ba d’enfin jouer au plus haut niveau. Hélas, après des débuts réussis, Demba la scoumoune se fait une fracture tibia péroné qui l’éloigne 8 mois des terrains, mais ce mec-là a désormais la force des survivants et claque 8 buts en 8 matchs à son retour.
Les portes de la gloire s’ouvrent alors, Ba signe à Hoffenheim, ambitieux club de division 2 allemande, et après une saison fructueuse, monte en Bundesliga en 2008-2009. Associé en attaque à un autre tricard revenu des limbes, Vedad Ibisevic, Ba fait feu de tout bois et facture 14 buts et 7 passes décisives pour sa première expérience dans l’élite d’un grand championnat. Les deux années suivantes seront moins réussies. En janvier 2011, en conflit ouvert avec les dirigeants allemands après un transfert raté à Stoke City, il rejoint West Ham. 6 mois plus tard et une relégation à la clé, il s’arrache à Newcastle pour pas un rond. Une affaire en or massif puisque Ba parvient immédiatement à faire oublier Andy Carroll et devient l’une des idoles de Saint James Park. Lors de la phase aller, il fait trembler les filets 14 fois et est même élu joueur du mois de décembre. Le style Demba ? Pas mal de buts de renard, quelques beaux coups de casque et surtout un jeu de corps assez énorme. Parfois jugé un peu juste techniquement, il compense par une détermination à toute épreuve et une présence physique impressionnante qui lui permet souvent de prendre le meilleur sur son garde du corps en puissance, car avec son Mètre 89 et ses 85 kilos sur la balance, Ba est un beau bébé, taillé pour le football britannique, un déménageur capable de bouger les meilleurs défenseurs du royaume.
3 mois sans marquer
Cependant après un début de saison tonitruant, le numéro 19 a désormais plus de mal à scorer. Alors que Papiss Cissé arrivé au mercato empile les buts comme des perles, Ba, lui, n’a pas scoré depuis 3 mois. 3 mois sans marquer pour un buteur c’est une éternité, presque une saison en enfer. Mais Demba Ba, cool, ne s’affole pas, il sait, après des années de galère, le prix de la persévérance. D’ailleurs, ce soir face à Chelsea, il a une occasion parfaite d’effacer son ardoise. Il pourra alors tranquillement rentrer chez lui et boire un Vittel fraise.
Par Arthur Jeanne