- Ligue 1
- J25
- Bordeaux-PSG
Demain c’est loin, même pour les Parisiens
Paris se déplace à Bordeaux avant d’aller défier Barcelone, mardi. Un déplacement casse-gueule, dans une saison de Ligue 1 très serrée où le moindre point perdu est vécu comme un échec. Depuis 2013, comment le PSG gère-t-il son dernier match avant un huitième de finale de C1 ? Comme il peut...
Unai Emery va se retrouver en galère de bouteilles d’eau à force d’imaginer les deux compositions à venir. Ce soir, Paris se déplace à Bordeaux avant de recevoir Barcelone, mardi, en huitièmes de finale aller de la Ligue des champions. Sauf qu’en championnat, les Parisiens sont toujours en retard sur Monaco et à égalité de points avec Nice. Et pour la première fois depuis 2013, ils se déplaceront avant un huitième de finale aller de C1. Autrement dit, la marge de manœuvre est étroite. Il faut faire un résultat en Gironde tout en faisant de la gestion pour Barcelone. Une habitude pour un club qui s’apprête à disputer son cinquième huitième de finale de suite. Pour Barcelone, une seule certitude, Thiago Motta n’y sera pas, il est suspendu. C’est déjà un plus pour la composition bordelaise. Pour le reste, il faut prier pour que les joueurs répondent sur le terrain, que personne ne se blesse et que tout ce petit monde ne fasse pas de connerie extra-sportive d’ici mardi. Justement, depuis 2013, comment le PSG a-t-il géré ses derniers matchs avant le retour de la Coupe d’Europe ?
2015 : la tuile physique
Difficile de trouver préparation plus casse-gueule que celle de PSG-Chelsea 2015. 14 février, jour de l’amour, le PSG reçoit Caen au Parc des Princes et mène 2-0 à la pause. Tout baigne. En championnat, les Parisiens doivent se coltiner l’OM et l’OL qui avancent vite, mais la machine semble enfin lancée. Pourtant, ce match va laisser des traces physiques XXL. Dès la 18e minute de jeu, Yohan Cabaye se pète et sort en larmes. À la mi-temps, Marquinhos, légèrement touché, laisse sa place à David Luiz. Au cours du second acte, Laurent Blanc effectue son troisième et dernier changement, mais perd, ensuite, Lucas Moura et Serge Aurier, blessés. Du coup, le PSG se retrouve à neuf sans avoir reçu le moindre carton rouge et craque sur la fin, encaissant des buts à la 89e et 94e. Une soirée qui tourne au cauchemar avec deux points perdus et trois mecs sur le carreau à trois jours de la venue des Blues. Et en Ligue 1, c’est pire, puisque les Parisiens sont troisièmes ce soir-là, à égalité avec l’OM de Bielsa, mais à deux points de Lyon. La soirée parfaite pour s’envoyer sur Chelsea.
2016 : la sortie nocturne qui change tout
En championnat, aucun souci, le PSG possède plus de quinze points d’avance sur l’AS Monaco. Alors, pour la réception de Lille, Laurent Blanc peut s’offrir une très large revue d’effectif et reposer tout le monde avant Chelsea. Face au LOSC, Augustin, Stambouli, Van der Wiel, Kurzawa sont titulaires. Thiago Silva, Thiago Motta, Maxwell et Ibrahimović sont laissés au frigo. Un magnifique 0-0 sans intérêt plus tard, voilà le PSG serein, sans blessé, qui peut se focaliser sur la réception des Blues. C’est passer sous silence la folle nuit de Serge Aurier. Le latéral droit ivoirien, qui devait débuter à droite contre les Anglais, se filme sur Periscope pendant la soirée. Laurent Blanc se fait salir, Sirigu et Van der Wiel aussi. Scandale 2.0 dans la capitale. La préparation de Chelsea passe au second plan, on est en crise majeure. L’Ivoirien est suspendu par son club et c’est Marquinhos qui jouera à droite face aux Anglais. Alors que tout était sous contrôle, le club de la capitale a perdu le fil de sa préparation en une nuit placée sous le signe de la chicha.
2014 : de la gestion de bon père de famille
En Ligue 1, le Monaco de Ranieri est maintenu à une distance respectable (5 points) et la venue de Valenciennes permet à Laurent Blanc de laisser des cadres au repos. Ainsi, Matuidi, Alex, Verratti et Maxwell prennent place sur le banc. Les Nordistes sont broyés en moins d’une heure (3-0), et les Parisiens peuvent facilement basculer sur leur déplacement à Leverkusen, quatre jours plus tard. C’est sans doute la préparation la plus facile et la mieux gérée du PSG depuis 2013. Hasard ou pas, le Bayer Leverkusen en prend quatre dans le buffet à la maison. C’est le seul match à élimination directe du PSG sans encaisser le moindre but depuis l’arrivée de QSI (domicile et extérieur confondus). Le scénario parfait, en somme.
2013 : patience italienne
Carlo Ancelotti sait qu’il joue gros avant de se déplacer à Valence pour le premier huitième de finale de l’histoire du club. Avant l’Espagne, c’est Bastia qui se présente au Parc des Princes. La marge de manœuvre est étroite malgré une place de leader devant l’OL et l’OM (6 points d’avance sur Lyon). Bastia est défait (3-1 même si le score était de 0-0 à la pause), Ibrahimović et Lavezzi sont sur le banc, Thiago Silva à l’infirmerie, alors Carlo balance Armand, Van der Wiel, Gameiro. Cette équipe remaniée prend son temps, mais assure les trois points. Fait exceptionnel, Salvatore Sirigu prend un but de Khazri et met fin à une invincibilité en Ligue 1 qui durait depuis huit matchs. La seule fausse note de la soirée. À l’époque, Jérémy Ménez avait débloqué le match d’un délicieux but du gauche… Ce soir, Ménez sera titulaire. Mais avec Bordeaux. Le destin.
Par Mathieu Faure