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La Ligue 1 en Amérique : la conquête spéciale

Par Nicolas Kssis-Martov

Le foot français n’en finit plus de chercher des solutions pour engranger de nouveaux revenus, en dépit du bon sens ou simplement de la réalité du marché. Dernière option en date : délocaliser à l’étranger un match de Ligue 1, avec la bénédiction de la FIFA.

La Ligue 1 en Amérique : la conquête spéciale

Dans un week-end d’élections européennes, de finales de Roland-Garros et de matchs internationaux, l’information est passée relativement inaperçue, relayée rapidement dans L’Équipe. Elle survient justement alors que Vincent Labrune reconnaissait devant les pontes de la FFF que l’étiage des droits télé se situerait finalement autour des 500 millions. Cette dernière confession dresse cependant le triste tableau de la situation de la Ligue 1 sur le plan financier. De ce fait, la quête de sources annexes ou providentielles de revenus n’en a pris qu’une tournure plus urgente. Parmi les pistes explorées, ou comme un doux rêve selon les points de vue, l’appel du large en constitue la principale. Entendez augmenter, asseoir et renforcer la visibilité à l’étranger de notre glorieux championnat, seul domaine où les recettes liées à la diffusion des rencontres vont augmenter sensiblement.

Divine surprise, le contexte va peut-être permettre à la LFP de rebondir. En effet, la FIFA, en litige avec Relevent Sports, promoteur événementiel qui souhaite organiser de « vrais matchs » des grands championnats européens partout dans le monde (et surtout aux USA), et non pas seulement des tournées promotionnelles, a semble-t-il trouvé un accord à l’amiable. On peut faire confiance à Gianni Infantino pour inventer une sortie de crise mutuellement profitable. Pour résumer, les ligues pourraient délocaliser par saison une de leur rencontre, sûrement une affiche prestigieuse de préférence. De quoi donner le sourire aux clubs espagnols, Real Madrid en tête, et bien sûr parmi les autres du Big Four du Vieux Continent.

Un petit boulevard s’ouvre devant la Ligue 1

Certes, concrètement, les pensionnaires de Ligue 1 se révèlent beaucoup moins attractifs que leurs rivaux anglais ou allemands, surtout avec un PSG qui a perdu sa dernière star avec Kylian Mbappé. Toutefois, un Clásico ou même un Lyon-Sainté, avec Timothée Chalamet dans les tribunes en guise de kop vert, pourrait trouver preneur quelque part sur la côte est ou la côte ouest (qui sait, Hugo Lloris donnerait éventuellement le coup d’envoi). Naturellement, les supporters et ultras vont hurler, à raison, au scandale, à la perversion du foot moderne. Les virages seront parsemés de banderoles de protestations. Leur indignation sera légitime, historiquement fondée, culturellement indiscutable et socialement défendable. Tout comme les mobilisations des fans mancuniens contre la Superligue. Toutefois, et c’est le pire, cette dernière innovation ne surprend même plus. Il s’agit finalement du froid constat de la tendance générale à l’œuvre au sein du football professionnel et de ses instances. Ces dernières se comportent comme des entreprises négociant l’exploitation d’un produit. Et tant pis si parfois les désaccords commerciaux finissent devant les tribunaux.

La Coupe du monde des clubs, la réforme de la Ligue des champions par l’UEFA, les tournées promo en Asie, etc. Peu importe la santé des joueurs ou le respect envers les supporters (pourtant ses clients numéro 1), le capitalisme sportif s’invente seul et sans contrôle de nouvelles règles. Parfois en essayant de jouer sur tous les tableaux. Délocaliser un « match régulier » tend à crédibiliser le « show » en l’inscrivant dans une tradition que les services de communication sauront parfaitement exploiter pour vendre les billets. Pendant ce temps le ballon rond poursuit son processus d’imitation de la NBA et de franchisation de ses clubs. Les championnats nationaux, derniers bastions d’un foot largement idéalisé il est vrai, mais ancré dans son environnement (sa ville, son quartier, sa nation) se voient petit à petit vider de leur substrat. Une tendance enclenchée avec les processus de rachat par des fonds d’investissement ou encore la multipropriété. Seul bémol, pour la Ligue 1, le sacrifice culturel s’avère surtout aléatoire en matière de rentabilité, tant la valeur de notre championnat ne semble, cyniquement, pas justifier pareil sacrilège. Mais la gestion des droits télé a illustré que les big boss de la Ligue vivent clairement dans un univers parallèle.

Dans cet article :
Luis Enrique, en coulisses comme à la scène
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