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Del Bosque, la révérence du dernier grand d’Espagne

Par François-Miguel Boudet
Del Bosque, la révérence du dernier grand d’Espagne

Après deux prolongations de contrat qu'il ne souhaitait pas nécessairement, Vicente del Bosque arrête la sélection. À 65 ans, « El Marqués » raccroche et laisse une trace indélébile sur le football espagnol et européen.

Cette fois-ci, il ne cédera pas. Après avoir renouvelé son bail bon gré mal gré à la tête de la Selección en 2012 et 2014, Vicente del Bosque a clairement fait savoir qu’il ne comptait pas rester jusqu’à la Coupe du monde en Russie : « Mon intention est d’aller au bout du contrat qui prend fin le 31 juillet, a-t-il expliqué. Peu importe comment se passait l’Euro, je n’avais aucun doute sur mon avenir. Sans l’ombre d’un doute, je n’ai pas l’intention de rester sélectionneur, mais il faut rester discret. » Tout sauf une surprise. Depuis le 14 juin 2015, « El Marqués » avait expressément notifié que l’Euro 2016 serait sa dernière aventure professionnelle. Il a tenu parole. Le président de la Fédération Ángel María Villar doit donc se trouver un nouveau sélectionneur, vraisemblablement Joaquín Caparros. La nomination devrait être annoncée aux alentours du 15 juillet. C’est une immense page du football espagnol qui se tourne.

77,7%

Après la victoire à l’Euro 2008 sous les ordres de Luis Aragonés, la Fédération espagnole a trouvé l’homme parfait pour entamer un règne inédit. Del Bosque est celui qui a pérennisé le style imprimé par El Sabio de Hortaleza. Le Colchonero a appris à la Roja comment gagner ; le Madridista a appris à la Roja comment continuer à gagner. Ces deux géants aux caractères si différents ont élevé le football espagnol à un niveau inégalable. Avec une ossature Barça-Real Madrid, la génération dorée n’a pas seulement remporté une étoile et un deuxième Euro : elle a littéralement marché sur le football mondial. Du style rouleau compresseur. Seule la Suisse lors du premier match de la Coupe du monde 2010 a réussi l’exploit de battre les Espagnols. Un petit raté avant de savater tout ce qui se présente sur le passage de la Roja. À sa tête, VDB impose son calme, son sérieux et sa droiture, comme il avait su le faire avec les Galactiques du Real Madrid. Dans une période d’extrême rivalité entre les ennemis héréditaires, il parvient à souder son équipe, aidé au sein du groupe par Iker Casillas, Xavi Hernández et Carles Puyol. Pendant des années, la Selección a été injouable, comme rarement une équipe nationale l’a été auparavant. Si les deux dernières compétitions ont été de retentissants fiascos, ce piteux épilogue ne doit pas occulter le travail réalisé par Del Bosque, ce mélange de possession, d’efficacité offensive, de réalisme et de rigueur défensive. Dans l’histoire, il est le sélectionneur avec le meilleur ratio de victoires, avec 77,7%. Pour donner une idée de la folie de la stat, son dauphin, le Brésilien Mario Zagallo, est à 70,1% et Joachim Löw est à 66,1%.

L’heure de la transition

Depuis 4 ans, Del Bosque n’avait plus le feu sacré, c’est une évidence. Le départ de plusieurs cadres (Carles Puyol, David Villa, Fernando Torres), la méforme constante d’Iker Casillas et la fin de carrière de Xavi Hernández ont contribué au déclin espagnol. 2014 aurait dû signifier un nouveau départ pour faire émerger de nouveaux leaders en pleine possession de leurs moyens, mais la Roja n’en a pas trouvé. Sergio Ramos joue constamment avec un dos en vrac, Sergio Busquets n’a pas son rendement habituel et Andrés Iniesta n’a jamais eu l’âme d’un étendard. Côté entraîneur, et c’est le revers d’avoir une génération de jeunes coachs aux dents longues, les disponibilités restent limitées. C’est l’heure de la transition pour l’Espagne, deux ans (voire quatre) pour se remettre à l’endroit et préparer la décennie 2020. Peut-être que VDB le savait, mais il n’a pas su dire non à Villar qui pourrait à son tour quitter ses fonctions, lui qui lorgne sur la présidence de l’UEFA. Del Bosque raccroche, mais se dit prêt à aider en cas de besoin. Dans les prochaines semaines, un hommage devrait être organisé. Les 70 internationaux qui ont joué sous ses ordres ainsi que le roi émérite Juan Carlos seront conviés. Que l’on ne s’y trompe pas malgré une fin de parcours chaotique : sans éclats de voix, sans se prendre pour un philosophe, tout en humilité et en modestie, c’est bien l’un des plus grands entraîneurs du football moderne qui tire sa révérence. Hasta siempre Señor Marqués.

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