- C1
- J6
- Étoile rouge-PSG
Dejan Stanković : « Cavani et les autres connaissent ces ambiances-là »
Formé et devenu le plus jeune capitaine de l'Étoile rouge de Belgrade à l'âge de 19 ans, Dejan Stanković n'a pas oublié d'où il venait. Avant de s'envoler en Italie pour atteindre le zénith de sa carrière, l'ancien milieu de l'Inter a joué plus de cent matchs avec son club de cœur et prend toujours autant de plaisir à en parler.
Vous souvenez-vous de votre premier match avec l’Étoile rouge à domicile, au Marakana ?J’ai commencé à jouer au Marakana lorsque j’étais enfant, à l’académie des jeunes de l’Étoile rouge. À cette période, il était de coutume que les jeunes jouent avant les pros au stade. Mais, j’y ressentais énormément de pression avant chaque match européen.
Pourquoi cette enceinte est si spéciale, si crainte ?Ce stade est spécial car historique, d’abord. Tant de matchs importants s’y sont disputés, pour tellement de victoires. C’est spécial pour chaque joueur qui a grandi avec l’Étoile rouge, car lorsque tu es enfant, tu rêves de ce genre de scènes. De voir ce stade plein de tes propres yeux, c’est comme si tu réalisais un rêve.
Qu’est-ce que vous pensez de l’influence brésilienne dans le nom de l’enceinte ?Je tiens à rappeler que « Marakana » n’est pas le nom officiel du stade. Le vrai nom, c’est « Rajko Mitić » qui était l’un des plus grands joueurs de l’histoire de l’Étoile rouge. Les gens l’appellent Marakana car il a été construit en 1963, qu’il était aussi grand que celui de Rio, mais tout le monde est triste qu’on ne le retienne que comme une copie du stade brésilien.
Vous avez joué pléthore de rencontres, dans des stades où l’ambiance y était aussi très chaude. Qu’est-ce qu’on ressent ?La plus grande influence dans ce genre de stade se retrouve sur les joueurs locaux. Lorsque tu es joueur de l’Étoile rouge et que tu vois tous ces gens chanter et sauter, tu reçois une énergie qui te rend bien meilleur que ce que tu n’es vraiment. C’est comme si ces 55 000 personnes étaient avec toi sur le terrain, et que tu pouvais faire des trucs extraordinaires. Voilà un truc que je peux t’affirmer par rapport à ce stade.
On parle aussi énormément de ce couloir qui mène au terrain. Qu’est-ce que vous ressentez en tant que joueur lorsque vous pénétrez dans ce long tunnel ?Une force incroyable, et tes adversaires la sentent aussi. Ils voient qu’ils ont en face d’eux des adversaires qui sont capables de tout. Comme tout tunnel ou couloir, le nôtre possède aussi une acoustique particulière qui te permet d’entendre les fans chanter et l’ensemble du stade sauter. Et si tu mets tes mains sur les parois, tu peux sentir les vibrations qui se propagent ensuite en toi. C’est un truc particulier pour les joueurs de l’Étoile rouge.
Parlons des supporters. Qu’est-ce que vous pensez d’eux ? Selon moi, les supporters de l’Étoile rouge font partie des meilleurs au monde. Si ce ne sont les meilleurs. Ils sont avec le club et l’équipe quoi qu’il arrive, ils vivent et respirent Étoile rouge en permanence et cela fait plus de 70 ans que c’est comme ça. Le club a connu des hauts et des bas, mais ils ont toujours été là pour aider, pour soutenir. Et lorsque vous avez ce type de supporters avec vous, c’est une obligation de tout donner sur le terrain. Du début, jusqu’à la fin.
Racontez-nous un moment que vous n’oublierez jamais avec l’Étoile rouge.Je n’oublierai jamais le match que l’on a disputé face à Kaiserslautern. C’était en septembre 1996, nous avions gagné 4-0 et nous étions l’une des meilleures équipes d’Europe du moment. On avait fait un super match tant sur le plan individuel que collectif, et je peux déjà vous assurer que je m’en souviendrai toute ma vie.
Pensez-vous que les joueurs du PSG peuvent être perturbés par cette ambiance ?Je suis sûr et certain que l’ambiance n’affectera nullement les joueurs du PSG. Je suis sûr que Cavani et les autres ont déjà joué dans des ambiances similaires. Mais elle touchera les joueurs du Crvena Zvezda (le nom serbe de l’Étoile rouge, N.D.L.R.) et c’est ça, le rôle des fans lorsqu’ils sont à domicile. De transmettre leur énergie à leurs joueurs.
Propos recueillis par Andrea Chazy