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  • Autre championnat – Russie – Début de saison

Déjà la fin de l’eldorado russe ?

Par Régis Delanoë
4 minutes
Déjà la fin de l’eldorado russe ?

La nouvelle saison de football en Russie débute aujourd'hui dans un climat de morosité, conséquence de la crise économique qui touche le pays, de l'absence de nouvelles stars et des conflits en interne entre la Fédération et le sélectionneur Fabio Capello. Et si c'était déjà la fin de la hype russe ?

Le soleil se lève à l’est et c’est également à l’est que la saison de football démarre en Europe. Si quelques championnats mineurs du continent ont déjà repris, le premier des « gros » à ouvrir l’exercice 2015/2016 est le russe. Et il le fait dans un climat morose, loin du faste des saisons précédentes. Le mercato estival est certes encore loin d’être achevé, mais pour l’instant, on est bien loin de l’époque des arrivées de stars et des gros transferts. Pas de Witsel, Hulk, Willian, Kokorin, Rondón ou Javi García. C’est bien simple, il n’y a eu jusqu’à présent que deux transferts à plus du million d’euros sur le marché russe depuis juin. Ils concernent dans les deux cas le Spartak Moscou, qui a donc déboursé 4,55 millions d’euros pour acheter Zé Luis en provenance de Braga et 4,20 millions d’euros pour acquérir Ivelin Popov, anciennement propriété du Kuban Krasnodar. Sinon, le Kuban Krasnodar fait un peu le buzz en enrôlant deux vétérans locaux, Archavine et Pavlyuchenko. Rien de bien excitant. Dans le sens des départs, c’est statu quo aussi, même si Axel Witsel devrait quitter le Zénith Saint-Pétersbourg. Pour être clair, le championnat russe tire sacrément la tronche, loin des promesses d’eldorado entendues dans un passé plus ou moins récent, au moment de la comète Anji Makhatchkala, du package Witsel/Hulk ou de l’arrivée de Valbuena au Dynamo.

Le problème des salaires en dollars

Si le football russe apparaît en crise, c’est surtout parce que l’économie du pays toute entière l’est aussi. Depuis plus de six mois, le cours du rouble est en chute. La faute à une sévère récession causée notamment par les sanctions occidentales et la chute des cours du baril de pétrole. Les grandes stars étrangères du championnat étant payées en dollars, leur salaire coûte d’autant plus cher à mesure que le cours du rouble s’effondre. Ceci expliquerait certainement pourquoi même le riche Zénith Saint-Pétersbourg ne serait pas contre lâcher un de ses gros salaires en faisant partir le Belge Witsel cet été. Le même problème s’est aussi posé avec la rémunération astronomique du très décrié sélectionneur Fabio Capello, licencié mardi dernier contre une indemnité de quinze millions de dollars. Une solution aussi radicale que logique tant l’Italien était critiqué pour les mauvais résultats de la sélection russe depuis son arrivée. Au point que certains supporters ont même lancé une pétition pour réunir la somme nécessaire à son licenciement. Ultime coup de pouce proposé à une Fédération aux caisses bien vides.

Un désintérêt spectaculaire pour le football

Crise toujours, on apprenait il y a quelques jours que le budget pour l’organisation du Mondial 2018 allait finalement baisser d’environ 4,5% par rapport à ce qui était initialement prévu, ce qui représente tout de même la somme de 500 millions d’euros en moins. Des économies qui ne concernent pas les enceintes sportives, mais surtout la capacité hôtelière, revue à la baisse, assurent les organisateurs. Les neuf stades à construire et les trois à rénover ne devraient donc pas être affectés, mais la question se pose déjà de savoir ce qu’ils deviendront après la compétition. Certains, comme la Zénith Arena de Saint-Pétersbourg, sont prévus de longue date et devraient correspondre aux besoins des clubs locaux, mais ce n’est pas le cas de tous. Comme à Kaliningrad, Nizhny Novgorod ou Iekaterinbourg par exemple, des villes où il n’y a actuellement aucune équipe évoluant dans l’élite. Mais le plus inquiétant pour les organisateurs de cette Coupe du monde et pour, d’une manière générale, les promoteurs du football en Russie, ce sont les résultats d’un récent sondage. Il révèle notamment que 73% des Russes interrogés se disent indifférents au football, un pourcentage en hausse de quinze points en un an seulement. Seul un quart des personnes disent suivre le championnat russe et 57% sont incapables de citer un joueur qu’ils admirent dans ce championnat. Lequel démarre donc aujourd’hui avec un match avancé de la première journée entre le Spartak Moscou et Ufa. Pour la première belle affiche, il faudra attendre dimanche et cette savoureuse opposition entre le Zénith et le Dynamo Moscou de Mathieu Valbuena.

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