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Defensa y Justicia : un conte de fées argentin

Par Kerill McCloskey
Defensa y Justicia : un conte de fées argentin

En embuscade du Racing de Lisandro López à la tête du championnat argentin, Defensa y Justicia est la belle surprise sud-américaine de l'année. Mais d'où sort cette équipe ? Et surtout, d'où vient ce nom incroyable ? La parole est à la Defensa y Justicia.

Il était presque 3h du matin la nuit dernière quand, au cœur de la nuit française, un acte d’une terrible cruauté s’est déroulé dans la grande banlieue de Buenos Aires. Son auteur est bien connu : Carlos Tévez. Bien décalé à l’entrée de la surface adverse, le glorieux attaquant de Boca Juniors a déclenché une frappe pas géniale, mais repoussée dans les filets par un gardien de but aux gants glissants. On jouait alors la cinquantième minute, Boca ouvrait le score sur son seul tir cadré du match et s’avançait vers une victoire finale 0-1 en forme de hold-up (35% de possession, 23 tirs subis, 0 corner obtenu…). En face, la victime de Carlitos est bien moins connue : Defensa y Justicia, club d’une ville de 80 000 habitants à 25 km de Buenos Aires, et pensionnaire de la première division argentine depuis cinq petites années.

Amour et injustice

Le braquage est d’autant plus cruel que ce petit club est en train de vivre un vrai conte de fées : invaincu depuis le début de saison avant de tomber face à Boca dimanche soir, Defensa y Justicia se place désormais à trois points de la tête du championnat argentin après 20 journées. Le tout avec un style de jeu offensif et attrayant. « Aujourd’hui, Boca a gagné, mais Defensa a séduit, a ainsi déclaré son coach Sebastián Beccacece en sortie de match. À défaut de gagner, l’amour est toujours plus grand. Et nous avons des arguments pour continuer de rêver. »

Alors que Boca et Racing évoluent dans les hautes ligues du football argentin depuis plus d’un siècle, l’histoire professionnelle de Defensa y Justicia n’a débuté qu’en 1978 avec une entrée en quatrième division nationale. Depuis, le club basé à Florencio Varela a progressivement monté les échelons jusqu’à sa montée dans l’élite en 2014. Un Petit Poucet du foot argentin donc, mais qui s’est construit une belle réputation, comme l’explique Oscar Barnade, journaliste au grand quotidien national Clarín : « Depuis son ascension, Defensa a toujours eu des entraîneurs à la recherche d’une bonne proposition footballistique. Ils n’ont pas des joueurs brillants, mais ils sont techniques et disciplinés tactiquement. » Au milieu d’un football argentin de plus en plus décrié pour sa tendance rudimentaire, Defensa y Justicia s’est lui fait surnommer Escuela de entrenadores, soit « L’école des entraîneurs » .

Entraîné par le disciple de Sampaoli

Cette saison, ce récent héritage de football audacieux est déployé par un jeune romantique de 38 ans, Sebastián Beccacece. Si son CV de coach n’affichait auparavant qu’une petite pige à Universidad de Chile, ce natif de Rosario n’est autre que le disciple de Jorge Sampaoli, dont il a été l’assistant depuis le début des années 2000. Du championnat péruvien jusqu’aux Coupes du monde 2014 (avec le Chili) et 2018 (avec l’Argentine), Beccacece a ainsi accompagné l’un des grands tacticiens de son époque dans toutes ses aventures, avant d’appliquer ses gammes aujourd’hui à Florencio Varela où il a réussi à mettre en place un jeu basé sur la possession qui passe rapidement sur les côtés. Et ce, avec des moyens bien inférieurs aux grands d’Argentine. Sans aucune vieille icône passée par l’Europe, l’effectif de Defensa est ainsi particulièrement jeune et composé principalement de joueurs n’ayant pas su s’imposer à River, Independiente et les autres grands clubs voisins.

Se créer une histoire

L’un des symboles de cet écart de classe se trouve d’ailleurs dans ces trois fantastiques mots qui donnent nom au club : alors que des milliers de pages d’histoire ont été écrites sur Boca, River, etc., personne en Argentine ne connaît la signification de Defensa y Justicia. « L’un des fondateurs du club a juste dit que quelqu’un avait proposé ce nom et qu’ils l’ont aimé » , raconte ainsi Oscar Barnade. Comment cet inconnu en est arrivé à cette idée demeure donc un mystère. Mais peu importe son origine, Defensa y Justicia est en train de se faire un nom. Et à en croire le journaliste, l’Argentine est tout ouverte à l’accueillir dans le panthéon du football national : « Les gens ont toujours une sympathie pour le plus petit, pour celui qui n’a pas encore eu l’opportunité de briller. C’est une histoire à la Cendrillon. » Le conte de fées pourrait d’ailleurs connaître une fin des plus palpitantes : le 7 avril prochain, Defensa y Justicia se déplacera dans le stade de Racing pour la dernière journée de championnat. En espérant que Lisandro López se montre moins cruel que Carlos Tévez.

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Par Kerill McCloskey

Propos d'Oscar Barnade recueillis par KM

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