- Ligue des champions
- J6
- Groupe C
- Benfica/PSG (2-1)
Décrassage manqué pour Paris
En décrassage sur la pelouse du stade de la Luz, l'équipe A' du Paris Saint-Germain s'est inclinée face au Benfica. Auteurs d'une partie médiocre, les Parisiens concèdent une deuxième défaite en trois matchs que tout le monde ne devrait pas tarder à oublier. Il faut dire qu'à part la conduite de balle d'Adrien Rabiot, il n'y avait pas grand-chose à voir.
Benfica – PSG (2–1) Lima (44′), N. Gaitán (57′) pour Benfica , E. Cavani (37′) pour PSG.
Le turnover avait été annoncé, pas la surprise du chef. Le remplaçant de Christophe Jallet, touché au mollet, s’appelle Traoré, mais ne porte pas la casquette et n’envoie pas dix vannes à la minute. Numéro 37 dans le dos, bouille de bambin de face, Kalifa Traoré, né en 1991, va disputer son premier match de Ligue des champions avec le Paris Saint-Germain. De fil en aiguille, il va aussi commettre sa première faute, en l’occurrence un drôle de coup de tête involontaire qui laisse le pauvre Silvio KO dans la surface. La tête basse, le Malien est le premier homme à regarder Lima de travers après le tirage au sort du Mondial, et c’est normal. Sa première faute est devenu son premier pénalty concédé et, malgré toute la volonté du monde, Salvatore Sirigu ne peut détourner la mine du Brésilien. Un fait de jeu parmi tant d’autres pour un Paris Saint-Germain en décrassage, battu sans trop lutter au terme d’un match terne et devant un stade à moitié vide.
La Ligue de la Gambardella
Alors évidemment, c’est le scénario qui rend cette faute de Traoré touchante. Au fond, ce salaud de Maxi Pereira – aussi présent que détestable sur son couloir droit – aurait dégainé cette faute, personne n’aurait remué le petit doigt. Mais Traoré, prêté à Sedan la saison passée, est né en 1991. Un an avant Lucas, né en 1992. Deux ans avant Digne, né en 1993. Trois ans avant Marquinhos, qui a vu le jour en 1994. Et enfin quatre ans avant que les cheveux d’Adrien Rabiot n’envahissent la maternité, en 1995. Oui, si Verratti a été laissé au repos, c’est bel et bien une équipe de babies qui a été alignée par Laurent Blanc sur la pelouse de la Luz. Petits et costauds. Costauds, car quand il s’agit de taquiner la balle, Lucas et Rabiot ne sont pas les moins doués. Petits quand même, car Digne et dans une moindre mesure Marquinhos souffrent sur la pelouse portugaise. Laissé seul à l’entrée de la suface, Perez envoie une patate splendide dont les envies de flirt avec la lucarne sont contrariées par un Sirigu volant. Vexés par le turnover de Blanc, les Portugais tentent de bousculer ce Paris A’, mais les tentatives de Silvio et Gaitan passent à côté des cages françaises. Sur une série de 13 matchs sans défaite en Ligue des champions, les Parisiens se pointent à la Luz avec une équipe remaniée, mais des velléités de colons : jamais une équipe française ne s’est imposée ici. Alors tant pis pour le stade vide et la petite ambiance, Pastore centre de la gauche, Ménez rabat la balle, Cavani plante son dixième but en dix rencontres.
Benfica espère, Saviola les flingue
Si ce match n’avait aucun enjeu pour le Paris Saint-Germain, le stade quasiment vide ferait presque oublié que les Benfiquistes ont encore une qualification pour les huitièmes de finale à aller chercher. Pas maîtres de leur destin, les Portugais doivent s’imposer ce soir et espérer une contre-performance de l’Olympiakos à domicile face à Anderlecht. Le tout étant déjà de remplir leur part du contrat, les hommes de Jorge Jesus égalisent suite au pénalty concédé par Traoré et font un bon début de second acte. En mode canonnier ce mardi soir, Lima, bien lancé en profondeur, envoie une énorme mine du droit que Sirigu boxe des deux poings. Le Samy Traoré local, Luisão, s’essaye au coup de tête, mais sa tentative passe juste au-dessus du but de Sirigu. Il faut finalement attendre un nouveau débordement de Maxi Pereira, un replacement tout en marchant de Pastore et un tacle malheureux de Camara, qui remet le ballon dans les pieds de Gaitan pour voir l’Argentin donner l’avantage aux siens. On entend enfin le stade de la Luz, mais le problème de taille est ailleurs. Ancien de la maison, Javier Saviola, 1m70 avec les crampons, claque deux buts pour l’Olympiakos et élimine son ancien club. Les Parisiens, eux, éliminent des calories, et c’est déjà ça. Pastore loupe une tête, Rabiot fait plaisir et Blanc fait tourner. Lavezzi remplace Cavani, Matuidi prend le brassard de Thiago Motta. Une soirée sans histoire pour certains, une deuxième défaite en trois matchs pour d’autres. Une soirée sans plaisir, ça, c’est sûr.
Par Swann Borsellino