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Declan Rice, le nouvel espoir du football anglais… et irlandais !
À tout juste vingt ans, Declan Rice compte parmi les grands espoirs du football anglais... et irlandais. Ce lundi soir, le joueur de West Ham sera l’un des hommes à surveiller à l’occasion de la réception de Liverpool.
Certains disent que souhaiter son anniversaire à quelqu’un avant le jour J porte malheur. Le 12 janvier dernier, Declan Rice a inscrit le premier but de sa jeune carrière en Premier League face à Arsenal, 48 heures avant de souffler sa vingtième bougie. Un pion salvateur qui a permis à West Ham de l’emporter par le plus petit des écarts face à son rival du nord de Londres. Pas de quoi relancer les Hammers dans la course à l’Europe (les hommes de Manuel Pellegrini accusent dix-neuf points de retard sur Chelsea, quatrième), mais suffisant pour mettre en lumière un petit Londonien pur jus et qui séduit les observateurs par son jeu à la fois propre et créatif.
Un six tout neuf
Né à Kingston-upon-Thames en 1999, Declan Rice aurait pu jouer la carte du régional de l’étape en intégrant l’effectif de l’AFC Wimbledon, surprenant vainqueur de West Ham en Cup samedi dernier (4-2). Ce jour-là, Rice n’était pas entré en jeu et ne pouvait que s’incliner devant la puissance ouest-londonienne, là où tout a commencé pour lui, en 2006, lorsqu’il rejoint l’académie du mastodonte local : Chelsea. Sauf qu’à ses quatorze ans, les Blues décident de se passer de ses services. L’intéressé s’en rappelle très bien, c’était « un mardi vers quinze heures » . Après un passage-éclair à Fulham, il choisit de rebondir à West Ham. « Fulham aurait été bien plus pratique, cela ne m’aurait demandé que quelques minutes de marche pour me rendre à l’entraînement » , rembobine-t-il. « Mais le groupe des U14 de West Ham était vraiment fort, probablement le meilleur du pays. »
Grand bien lui en a pris, puisque après avoir franchi les étapes une à une, il passe professionnel à seize ans et débute dans l’équipe première en mai 2017. Une toute petite minute lors d’un déplacement à Burnley. Insuffisant pour se faire une idée de la valeur du bonhomme qui cartonnait avec la réserve, mais la saison suivante, David Moyes, fraîchement débarqué en remplacement de Slaven Bilić, lui accorde sa confiance en défense centrale. L’exercice est propre, puisque Rice n’écope que d’un seul carton jaune (soit le tiers de son total actuel). Pourtant, il se sent frustré à son poste. Et Manuel Pellegrini le comprend bien puisqu’il le reloge en numéro 6 avec un statut de titulaire indiscutable depuis le début de la saison. « J’ai un peu plus de liberté, je peux relancer le jeu et j’aime tacler ! » , se justifie l’intéressé. Depuis l’épisode Arsenal, il a prouvé qu’il pouvait également marquer.
Green cockney
Pareil talent ne peut que susciter les convoitises. Pour savoir quelle sera la prochaine destination de Declan Rice, il faudra pourtant un peu patienter puisque son contrat avec West Ham court jusqu’en 2024. En attendant, ce sont deux nations qui rêvent de s’arracher les services du kid londonien : l’Angleterre et l’Irlande. Pas surprenant puisque ses grands-parents paternels sont originaires de Cork, ce qui le rend éligible pour représenter la nation au trèfle. Ce qu’il fait d’ailleurs depuis les sélections de jeunes et, depuis mars 2018, avec les A, mais uniquement dans le cadre de matchs amicaux. De quoi faire garder espoir à Gareth Southgate, qui l’a personnellement contacté pour tenter de lui faire entendre raison.
Sauf qu’en face, Martin O’Neill avait un solide argument pour ne pas laisser filer son joyau, avant d’être remplacé par Mick McCarthy : dans un futur proche, Rice pourrait hériter du brassard de capitaine et toute l’équipe serait bâtie autour de lui. Pas de quoi faire tourner la tête de l’intéressé qui, du haut de ses vingt ans, a d’ores et déjà annoncé avoir besoin de temps pour prendre sa décision. Une décision qui devrait logiquement se prendre avec son père Sean, son premier soutien. « Je veux entendre ce qu’il a à me dire, que ce soit bon ou mauvais, parce qu’il me dit toujours la vérité.[…]On est une équipe. Je viens de passer la barre des 50 matchs en Premier League avec West Ham et c’est également son cas, car il n’en a pas manqué un seul ! » Il appartient désormais aux Boys in Green de faire le nécessaire pour ne pas avoir les mêmes regrets que Chelsea, depuis ce fameux mardi vers quinze heures.
Par Julien Duez