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Début de sécheresse à Évian

Par Arnaud Clement
Début de sécheresse à Évian

Malgré un effectif composé de joueurs passés à l'Euro cet été ou ayant sacrément bien roulé leur bosse en L1 ou dans les grands championnats européens, Évian Thonon Gaillard ne se montre guère plus brillant que Sochaux, Nancy ou Troyes en championnat, des équipes pas franchement aussi bien dotées. Sans oublier le fait qu'en interne, les joueurs filent droit et les coachs filent tout court. Bon dieu, pourquoi une telle chienlit ?

Il est de coutume de dire que la deuxième saison est souvent plus rude que la première pour un club promu dans l’élite. Pour l’ETG, cet adage est on ne peut plus véridique. Au quart de la course, l’écurie Danone se traîne comme ces voitures-escargots de fond de grille qui se laissent doubler sans peine par les bolides partis en pole position. Et pourtant, Dieu sait que la structure savoyarde est loin d’avoir la gueule d’une Arrows ou d’une Minardi. Il suffit pour cela de regarder l’anatomie d’un effectif qui mêle de vieux briscards plutôt au fait de leur métier (Barbosa, Laquait, Govou, Sorlin), de mecs passés par la Bundesliga (Jarolím, Erhet), des garçons à potentiel (Khlifa, Mensah, Dja Djedje, Sagbo) ou même un international titulaire à l’Euro 2012 dans le groupe de la mort, à savoir Stephan Andersen, le gardien danois.

Mais malgré cet assemblage pas des plus dégueus, l’ETG stationne juste au-dessus de la ligne rouge, présente la troisième pire défense (ndlr : 15 buts encaissés) des vingt élèves de la classe et reste sur une sacrée claque subie à domicile face à Toulouse (0-4). Traumatisant ou presque, surtout au vu de la prestation fournie. En 90 minutes, les hommes de Pascal Dupraz frappent presque trois fois plus au but (18 contre 7), envoient quasiment le double de centres (30 à 17), obtiennent huit corners et n’en concèdent aucun. Bon bilan, Sylviane, bon bilan… À la belote, on appelle ça se faire sévèrement coincher la gueule. L’an dernier, c’est un match qu’Évian aurait pu faire basculer de son côté. Sauf que pas mal de choix et de décisions intervenus entre-temps ont œuvré pour que la mécanique s’enraye quelque peu.

Kahlenberg + Poulsen > Jarolím

Cet été, l’ETG a joué au black-jack niveau recrutement, après avoir refourgué sa paire de rois danois, Thomas Kalhenberg (Wolfsburg) et Christian Poulsen (Ajax Amsterdam), habiles pour ratisser, mais aussi pour apporter de la justesse et du ballon dans l’animation. Les Roses ne peuvent plus compter sur les éclairs de génie technique ponctuels de Jérôme Leroy, ni sur ceux de la Gov’, éternel blessé qui semble rouillé depuis qu’il a lâché le whisky de l’Imprévu ou de l’Ayers Rock pour l’eau de source du coin. Quant aux recrues, Wass se cherche toujours et navigue entre les différents postes, et le Tunisien Dhaouadi peine à faire sa place. Enfin, la figure de proue venue de Hambourg, David Jarolím et ses 318 matchs de Bundesliga, sait grappiller des ballons, mais n’a clairement pas l’impact de ses prédécesseurs balle au pied. Pour faire simple, l’effectif s’est appauvri et voit seulement deux hommes surnager : Cédric Barbosa et ses 37 ans bien tassés ou Saber Khlifa et ses six semaines d’absence minimum. Alors que se profile la CAN et la possibilité pour l’ETG de voir partir neuf des siens, dont la mobylette tunisienne, on imagine bien ce qui peut trotter dans la tête de Patrick Trotignon.

Un président par qui est arrivé le début de la décadence savoyarde sur le plan sportif. Son entente avec Bernard Casoni consommée, celui-ci a la somptueuse idée de le lourder sur fond d’inimitié. On parle du mec qui a créé l’émulation dans cette terre de sports d’hiver en faisant passer le club du National à la L1. Pour faire venir qui ? Pablo Correa, l’antithèse du coach qui fait se lever les foules. Un homme pas étranger à la dégringolade de l’affluence, passée en à peine un an de 11 800 à 9 600 spectateurs à Annecy. Son discours ne prend pas avec les cadres et voilà que l’Uruguayen fait ses valises après avoir passé à peine le temps d’une grossesse sur le banc. Le temps toutefois pour lui de rendre le onze encore plus frileux, avec un bloc aussi bas que possible oeuvrant en contre. La nomination de Pascal Dupraz, l’homme déjà de la partie en DH avec Croix de Savoie, sonne presque comme un soulagement, traduit avant le viol toulousain par des débuts prometteurs sur le plan comptable et une philosophie plus enjouée dans le jeu. Pourtant, cette nomination participe à la valse des entraîneurs qui commence à user le vestiaire, selon plusieurs sources proches du club.

Des dirigeants la tête ailleurs ?

Ajoutez à ces malaises sportifs les chantiers majeurs que mènent de front la direction du club et vous comprendrez aisément le degré de tension qui plane sur, comme en dehors du pré. À l’heure actuelle, la L1 est une question de vie ou de mort pour un club qui n’est pas aussi adulé que les skieurs de renom ou les handballeurs de Chambéry. Pour rappel, le club appuyé par Zizou, Liza, Bogho, le cuistot Marc Veyrat ou encore Franck Riboud, sur le podium des patrons les mieux payés du CAC 40, s’est toujours cherché en matière d’identité, si on tient compte des fusions ou des changements de nom passés. Pour autant, celle-ci est toujours une quête au goût du jour de l’establishment de l’ETG, qui souhaiterait en faire une valeur forte des Pays de Savoie. D’où un nouveau changement de nom prochain, qui pourrait devenir selon la presse locale Évian Savoie Léman.

Mais voilà une problématique qui n’est rien à côté de celle du futur stade de 15 à 20 000 places, serpent de mer savoyard qui devrait connaître son épilogue début novembre. Trois sites sont actuellement en train d’être scrutés à la loupe pour cette implantation à venir, et la bataille entre les différents acteurs pompe une bonne dose d’influx nerveux aux acteurs d’un club qui ne voudraient sous aucun prétexte nous refaire le coup de la rillette. Parce qu’on est bien d’accord, hein : inaugurer son stade pour un pauvre Le Mans-Ajaccio, par une froide après-midi de janvier et pour le compte d’une journée de L2, c’est franchement pas le meilleur moyen de s’inscrire dans la durée dans le Top 20 français.

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