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Debuchy, tout avait si bien commencé
Débarqué à Arsenal en provenance de Newcastle en début de saison dernière, Mathieu Debuchy a réussi à faire son trou dans l'effectif londonien. Avant de perdre du terrain, miné par les blessures.
« Newcastle était clairement une étape avant de partir dans l’un des clubs de haut de tableau. J’ai quand même passé une année et demie formidable à Newcastle. J’ai des regrets d’avoir quitté les fans, mais c’était prévu. » Dans les colonnes de La Voix du Nord, en avril dernier, Mathieu Debuchy ne se cache pas quant à ses choix de carrière stratégiques. Le natif de Fretin le savait, Newcastle ne serait pour lui qu’un tremplin, avant d’atterrir plus haut. Mais là où de nombreux Français ont essayé d’utiliser le même levier sans succès, l’ancien Lillois a parfaitement réussi son coup. Propulsé titulaire indiscutable dans le couloir droit d’Arsenal, il en a également profité pour s’imposer dans celui de l’équipe de France. Mais comme rien n’est jamais simple dans la vie, Debuch’ a connu les blessures. Puis l’éclosion d’un certain Bellerin.
Une trajectoire linéaire
Après une saison et demie pleine dans le Nord-Est de l’Angleterre, Mathieu Debuchy a enfin réalisé son rêve l’été dernier : intégrer une grosse écurie. Un membre du Big Four. Une progression constante pour celui qui a toujours su convaincre ses différents entraîneurs qu’il était le meilleur choix possible. Loin d’avoir été considéré comme un futur crack lors de ses premières années de professionnalisme, le garçon a su faire profil bas, bosser et gagner sa place. Toujours. Une trajectoire parfaitement linéaire qui a permis au garçon formé à Lille de s’envoler pour l’Angleterre en janvier 2014. Direction Newcastle et son climat peu clément. Là-bas, Debuch’ fait le taf. Et plutôt bien. Titulaire, le latéral prend part à pratiquement tous les matchs de l’équipe, étant même l’un des joueurs les plus utilisés par Alan Pardew. Des performances qui ne laissent pas insensible un homme farouchement attaché à ses compatriotes : Arsène Wenger. Séduit par le pote de Cabaye, l’Alsacien dégaine le chéquier l’été dernier pour que Mathieu vienne pallier le départ d’un autre Français, Bacary Sagna, qui vient alors de céder aux sirènes alléchantes de Manchester City. Le pari se paie cash puisque Debuchy se fond immédiatement dans le collectif londonien. Une réussite satisfaisante quand on sait que les Frenchies passés par les Magpies ne connaissent pas toujours la même trajectoire. De Cabaye à Ben Arfa en passant par Gabriel Obertan et N’Zogbia ou plus récemment Rémy Cabella, tous n’ont pas su sauter à pieds joints sur le trampoline noir et blanc. Debuch’, lui, a parfaitement su prendre son envol.
Blessures à répétition
Malheureusement, en football, rien n’est jamais figé dans le marbre. Et après un début de saison en fanfare, Debuchy se pète la cheville à la mi-septembre. Un énorme coup dur. Absent des terrains pendant trois mois, le Français fait tout son possible pour revenir au top, le plus rapidement possible. La récompense arrive en guise de cadeau de Noël avant l’heure, le 9 décembre, face à Galatasaray. Et très vite, l’ancien Lillois retrouve ses marques, quand bien même Wenger décide de le positionner dans l’axe. Un retour en trombe, mais malheureusement éphémère. À peine un mois plus tard, c’est cette fois l’épaule du Français qui lâche. Nouvelle opération et nouvelle indisponibilité. Trois mois, encore. Une énorme désillusion, d’autant que dans le même temps, un homme commence à faire son trou dans le couloir droit : Héctor Bellerín. Du haut de ses vingt piges, l’Espagnol enchaîne les performances concluantes, faisant presque oublier l’homme à la coupe de cheveux improbable au poste de latéral. D’ailleurs, le Français n’a toujours pas récupéré son poste, et s’il était bien titulaire pour le premier match des Gunners en championnat, ce n’était qu’à cause de la blessure de Bellerín. Lequel a depuis repris un poste qui semble désormais lui appartenir. Pour l’ancien Magpie, il va donc falloir trimer dur pour aller détrôner son jeune concurrent. Un challenge d’autant plus grand que l’Euro se profile à l’horizon, et si Didier Deschamps semble encore lui faire confiance pour l’instant, nul doute que cette situation ne peut durer éternellement. Mathieu Debuchy le sait, il vient d’entamer la saison de tous les dangers.
Par Gaspard Manet