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De Ligt, passion Vieille Dame
Capitaine précoce et talentueux de l’Ajax à seulement dix-neuf piges, Matthijs de Ligt ne devrait pas faire de vieux os à Amsterdam. Parmi les clubs intéressés : la Juventus, qui affronte De Ligt et l’Ajax ce mercredi en quarts de finale aller de la Ligue des champions. Une destination qui ne laisse d’ailleurs pas le jeune Batave insensible.
Ce mercredi soir, à l’Amsterdam Arena, Matthijs de Ligt aura forcément un regret. Celui de ne pas pouvoir empoigner la pince de Giorgio Chiellini, quelques micro-secondes avant de lui filer le fanion de son rayonnant Ajax. Car pour De Ligt, l’absent du soir est un exemple, un modèle. C’est en tout cas ce qu’il concédait à Tuttosport au moment d’évoquer le monstre sacré bianconero : « J’aime beaucoup Chiellini. Il est très fort, l’un des meilleurs dans l’absolu pour défendre. J’apprécie aussi Bonucci, ce sont deux des meilleurs centraux d’Europe. Pour un jeune comme moi, ce sont deux modèles qui sont une source d’inspiration. » Coup de bol : le gamin de Leiderdorp pourra au moins observer Bonucci, qui sera bien présent face à lui pour ce quart de finale aller. Mais plus que ce match dans le match, De Ligt sait d’avance qu’il sera l’une des attractions de la soirée. Car c’est un secret de polichinelle que de parler du fort intérêt que porte la Vieille Dame à l’actuel capitaine de l’Ajax.
Des louanges en pagaille
Mi-janvier, au micro de la chaîne catalane TV3, Ronald Koeman n’hésitait pas lui non plus à déclarer sa flamme à son poulain de 19 ans : « De Ligt sera le meilleur défenseur central du monde dans deux ans. » Il faut dire que depuis deux ans, l’actuel capitaine de l’Ajax s’est habitué à sortir des matchs pleins, et pas des moindres. Au tour précédent, face au Real, il a fait oublier à tous ou presque qu’il n’avait pas encore vingt ans. « C’est notre capitaine, et il fait une saison incroyable. Quand le moment sera venu, comme pour les autres, on lui laissera le choix » , expliquait Edwin van der Sar. Que ce soit sur le plan technique, tactique ou mental, le jeune Batave a mis tout le monde à ses pieds.
À commencer par l’ancien team manager du club David Endt, littéralement en extase devant la prestance et l’attitude du gamin : « J’ai vu De Ligt sur le terrain pour la première fois avec les U15 de l’Ajax. Il était différent des autres, de très loin le plus fort. Au-delà de son physique imposant et de sa bonne technique, il avait déjà un caractère très marqué. Être capitaine à 18-19 ans de l’Ajax fait de lui une exception. Je suis sincère : je n’ai jamais vu un gamin de cet âge avoir un tel caractère que De Ligt. Ni même Rijkaard ou Seedorf. Matthijs est un exemple par son comportement, en dehors comme sur le terrain. Je le verrais bien à Barcelone, où il s’amuserait plus, mais à la Juve il pourrait aussi progresser au niveau défensif. Car avoir Chiellini et les autres comme coéquipiers, c’est comme fréquenter l’université du défenseur. » Une université qui ferait même des pieds et des mains en coulisses pour accueillir un nouvel élément plus que prometteur.
Rendez-vous à Turin ?
Or, De Ligt n’a lui non plus jamais caché son attrait pour le club turinois. Sans pour autant l’avouer totalement, forcément : « Aller à la Juventus ? Peut-être, mais il y a aussi beaucoup d’autres clubs intéressés. On verra plus tard. » Même son de cloche du côté de son père, Frank, qui repousse à la fin de saison l’énonciation d’une quelconque destination : « Aujourd’hui, nous sommes concentrés sur la fin de la saison avec l’Ajax. Turin est une belle ville, je suis déjà venu en juin pour le match des Pays-Bas face à l’Italie. Dans les prochains mois, mon fils, Raiola et moi prendront la meilleure décision pour son futur. » Patience donc, surtout que De Ligt doit d’abord réfléchir à comment museler Cristiano Ronaldo et le reste de l’armada turinoise pour espérer offrir à l’Ajax plus qu’une simple revanche de la finale 1996. En attendant, peut-être, de rallier Turin l’été prochain. Et enfin pouvoir serrer la pogne de Chiellini.
Par Andrea Chazy