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De l’autre côté du Lee

Par Maxime Brigand
De l’autre côté du Lee

Lee Johnson, 36 ans, tombeur de Manchester United en quart de finale de Carabao Cup en décembre avec Bristol City, s'apprête à accoster mardi soir à l'Etihad en demi-finale aller, dernière pierre d'une histoire de famille et de la carrière de l'un des entraîneurs les plus prometteurs du Royaume.

Un casse-tête classique : que sortir du buffet pour accompagner un événement ? Le 20 décembre, Lee Johnson, 36 ans, avait décidé d’abattre la carte du coup de folie au moment de recevoir José Mourinho à sa table. Un Barça Velha 2004, estimé à 510 euros la bouteille. « J’espère pouvoir discuter un peu avec lui, avait alors glissé sur l’instant le trentenaire. J’ai quand même dû faire une descente dans la tirelire de ma fille. » Quatre-vingt-dix minutes plus tard, Johnson est reparti de l’Ashton Gate Stadium de Bristol, sans sa bouteille. Mourinho l’a-t-il gardée ? « Non, malheureusement, mon entraîneur des gardiens, David Coles, l’a bue, donc je n’étais pas très content. » Au fond, le coach de Bristol City s’en cogne : mardi soir, il est attendu à l’Etihad Stadium de Manchester pour disputer une demi-finale aller de League Cup face à Manchester City, une première pour son club depuis février 1989 et une défaite face au Nottingham Forest de Brian Clough (1-1, 0-1). Plus qu’un rencard dans un bureau en bordel, Lee Johnson a touché l’ivresse face à Mourinho.

Soit une qualification historique, avalée dans les arrêts de jeu grâce à un enchaînement parfait de Korey Smith qui a fait éclater la bulle formée ce soir-là par les quelque 26000 personnes étouffées à l’Ashton Gate et qui a fait décoller la légende des Robins dans sa zone technique. « Sur le moment, je n’ai pas trop su quoi faire. Rire, pleurer, prendre tout le monde dans mes bras… J’ai pensé à courir sur le terrain, puis je me suis rappelé que c’était interdit. J’avais besoin de le célébrer avec quelqu’un. » Ce quelqu’un sera alors Jaden Neale, un ramasseur de balles que Johnson fera voler dans un 720° façon Patrick Swayze, un gosse aujourd’hui devenu symbole de la qualification en quart de finale qui a d’ailleurs été invité pour la demi-finale aller à Manchester. Lee Johnson : « C’est une nuit rêvée. C’est un truc à la Roy of the Rovers (nom d’un comics mythique sur le foot en Grande-Bretagne, ndlr).Battre Manchester United à la maison (2-1) est incroyable. Je suis si fier de mes joueurs, j’ai un groupe spécial, unique, et je sais que les supporters attendaient un tel résultat depuis longtemps, surtout ici. »

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Épices et triple pontage

Plus haut, sur son siège, un homme en larmes. Son nom : Gary Johnson, père de. Un bonhomme de 62 ans, lui aussi entraîneur – aujourd’hui à Cheltenham Town (League Two) –, ancien coach de Bristol City (2005-2010), alors installé aux côtés de sa femme, Caron. Le couple sort alors d’une année obscure, marquée par les menaces de mort à l’encontre de leur fils, Lee, qui sauva de justesse les Robins d’une relégation en League One au printemps dernier, et une opération lourde pour Gary : un triple pontage. Pour ajouter un peu plus d’épices au plat cuisiné sous leurs yeux par le fiston, Gary Johnson a été soigné quelques mois plus tôt par Alan Bryan, chirurgien au quotidien, mais aussi père de Joe, produit de l’académie de Bristol City, auteur du premier pétard de la soirée dans la lucarne de Sergio Romero.

Cette histoire repousse les barrières de la raison : il y a quelques mois, Lee Johnson, hier plus jeune entraîneur de Football League au moment de s’installer dans son premier baquet, à Oldham, en mars 2013, aurait pu être mis à la porte par Steve Lansdown, le propriétaire des Robins. Pourquoi a-t-il été conservé ? « La clé a été la confiance, répondait Lansdown au Guardian, en mai dernier. L’objectif est de construire et développer, dans la philosophie qu’est celle de Lee, que je connais depuis très longtemps. Je pense que plus de propriétaires, de boards devraient agir ainsi et avoir une vision à long terme. Mais, malheureusement, si vous êtes relégué, vous êtes fustigés. C’est la pression du haut niveau. »

L’obsessif

Pression assumée par Lee Johnson, gueule de la nouvelle génération d’entraîneurs du Royaume, dont la carrière de joueur s’est essentiellement jouée entre Yeovil Town et Bristol, mais aussi sur une victoire en finale de Coupe de la Ligue écossaise, en 2012, avec Kilmarnock, face au Celtic (1-0). La suite, c’est le plongeon naturel dans le management, une bataille contre les accusations de népotisme, Lee ayant essentiellement joué sous les ordres de son père, Gary, qu’il affronta d’ailleurs en avril 2013. Puis Bristol, depuis février 2016, un maintien compliqué la saison dernière (17e de Championship), essentiellement assuré grâce aux performances extraordinaires de Tammy Abraham, prêté par Chelsea et aujourd’hui à Swansea. Saison 2, bascule. Jusqu’à la qualification face à Manchester United en décembre, les Robins, actuels quatrièmes de Championship, n’avaient été battus que trois fois en championnat, en profitant pour balayer sur leur parcours de League Cup trois équipes de Premier League : Watford (3-2), Stoke (2-0), Crystal Palace (4-1).

Depuis, Bristol City, qui représente la partie rouge de la ville, a été séché à trois reprises, notamment à Aston Villa (0-5) et en FA Cup, samedi, face à Watford (0-3). Et alors ? Johnson a la tête à Manchester City, où il a effectué plusieurs stages il y a quelques années, à Guardiola, à la poursuite d’un exploit monumental qui sera suivi par 7680 supporters à l’Etihad, record pour le parquage visiteur du stade. Il a aussi le nez plongé dans ses méthodes, un mélange de vieille école – on le dit « obsessif » – et d’utilisation technologique (Johnson possède notamment un écran d’analyse tactique dans son salon), histoire de continuer à agiter un groupe jeune, quasi intégralement composé de joueurs formés au club, où l’on retrouve notamment un certain Famara Diedhiou, débarqué l’été dernier, et un bonbon nommé Bobby Reid. Pour ce voyage, Lee Johnson a décidé : « Avec Guardiola, ce sera probablement une bouteille de hooch, ou quelque chose comme ça. »

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Pep Guardiola prêt à se défendre des 115 accusations de la Premier League
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Par Maxime Brigand

Tous propos tirés du Bristol Post.

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