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- Ballon d'or 2012
De l’art de bien s’habiller pour recevoir le Ballon d’or
Comment se vêtir lorsque l'on a rendez vous avec l'histoire ? Jusqu'à présent, Lionel Messi est toujours venu chercher sa récompense dans un sobre costume de soirée. Mais, pour rompre la monotonie, des alternatives s'offrent à lui, comme le prouve l'étude du look des Ballons d'or depuis vingt ans…
À ce niveau-là, il ne fallait pas compter sur Léo Messi pour se démarquer. Depuis 2009, l’Argentin arbore à chaque cérémonie du Ballon d’or un costume de soirée Dolce & Gabbana. Noirs, modernes, cintrés et se rapprochant par quelques détails du smoking (empiècement de gros grain, col châle…), ceux-ci sont accessoirisés sans extravagance par une chemise blanche et une cravate ou un nœud papillon noir… Ainsi, Messi couronne une tendance entrevue depuis 2005 lors des sacres de Ronaldinho, Canavarro, Kaká ou Cristiano Ronaldo. Désormais, une élégance de soirée, classique et de bon aloi écrase le Ballon d’or. Il est grand temps de secouer tout ça, pour se montrer à la hauteur du passé… Six options relooking pour Lionel Messi.
L’option pull-over
Puisqu’il fait froid en décembre (ou en janvier), le port du pull lors de la remise du Ballon d’or n’a rien d’un choix stylistique, mais relève d’une simple recherche de confort. Ici, en somme, Baggio refuse de se plier au cérémoniel. Il vient comme il est, sans effort particulier. Peut-être même est-il chaussé de pantoufles fourrées. Au fond, lui, l’artiste fait un bras d’honneur à ce trophée de publicitaires… Si Lionel Messi n’écoutait que son cœur, c’est sans doute comme cela qu’il s’habillerait.
Ils ont aussi osé ce style : Ronaldo en 97 et 2002, Zidane en 98.
L’option costume de bal de fin d’année
À l’opposé de l’option pull-over, l’option retenue par le Bulgare Hristo Stoichkov trahit ses émois et révèle la volonté d’en faire beaucoup, au risque d’en faire beaucoup trop… Habillé d’une veste de smoking croisée, d’une chemise à col cassé et d’un nœud papillon satiné bordeaux, l’attaquant a tout l’air d’un lycéen américain le soir du bal de fin d’année. Cet enthousiasme est touchant, mais stylistiquement la situation pose un sérieux problème. Rappelons qu’en matière de style « less is more » .
Ils ont aussi osé ce style : personne heureusement.
L’option vêtement traditionnel
Cette année-là, George Weah unit l’Afrique et l’Europe. Premier Ballon d’or non européen, l’année même de la mondialisation du trophée, il porte un boubou africain moderne, occidentalisé par une série de boutons et une poche à rabats, et taillé dans une laine plus compatible avec les frimas de la Lombardie que les chaleurs de Monrovia. Le symbole est si fort qu’il ferait presque oublier cette casquette bon marché inexplicablement posée sur la tête. Quelle leçon pour Messi ? Ne pas exclure d’emblée l’option pancho de gaucho.
Ils ont aussi osé ce style : personne.
L’option costume de bureau
Matthias Sammer est visiblement venu chercher son trophée après une journée de travail dans son cabinet d’expert comptable. Ici, la démarche est évidente, et pleine d’une morgue très germanique. Sammer nous dit que, pour lui, recevoir un Ballon d’or n’est pas une fête ou même un événement. C’est juste le boulot. À tout point de vue, ce style-là collerait donc parfaitement sur Lionel Messi.
Ils ont aussi osé ce style : Van Basten en 92, Rivaldo en 99, Owen en 2001.
L’option sans cravate
Sur Pavel Nedvěd, l’absence de cravate relève de l’époque (le début des années 2000 fut résolument anti-cravate), mais le col de chemise posée au-dessus du col de veste trahit un mauvais goût rédhibitoire. L’Europe de l’Est n’est pas la terre de l’élégance et Lionel Messi a intérêt à rester loin de tout ça.
Ils ont aussi osé ce style : Figo en 2000, Shevchenko en 2004.
Par Marc Beaugé