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En Ligue 1, ouvrez le champ des possibles
Solide dauphin du Paris Saint-Germain, le Stade brestois a la gueule du prétendant le plus fringant à la qualification en Ligue des champions. Une anomalie qui n’en est plus vraiment une dans un championnat où la moindre victoire permet de remonter au classement à vitesse grand V.
Comme attendu avant le coup d’envoi, la rencontre de dimanche soir entre le quatrième et le huitième de Ligue 1 a tourné en faveur des favoris. Pourtant réduits à dix dès l’heure de jeu, ceux qui peuvent maintenant espérer une qualification en Ligue des champions ont su faire le nécessaire pour s’imposer en fin de rencontre et doucher les espoirs des modestes pensionnaires du ventre mou. Inutile de se frotter les yeux ce lundi matin, vous êtes bien réveillé : grâce à ce succès, le Stade brestois continue de grimper pour se hisser à la deuxième place du classement, tandis que l’Olympique de Marseille glisse en neuvième position, derrière Reims, mais toujours devant Lyon. Plus rien n’a de sens dans ce championnat, mais il est justement l’heure de se réjouir de cette imprévisibilité.
Brest bien à sa place
Désormais dauphin du PSG, seul sur son nuage, Brest devient, après 22 journées, un prétendant plus que crédible dans la course à l’Europe. Les hommes d’Éric Roy n’ont plus perdu en Ligue 1 depuis novembre dernier, alors qu’ils avaient enchaîné trois revers de suite contre Lille, Paris et Monaco. Sortis indemnes de cette tempête, les Pirates sont repartis à l’abordage et se permettent désormais même de rivaliser avec les prétendus favoris du championnat. Après avoir arraché le nul au Parc des Princes (2-2) et tenu tête à Nice (0-0), le SB29 s’est offert l’OM (1-0) pour continuer de croire à une deuxième partie de saison encore plus historique que la première.
Alors que Gérone crée la sensation en Espagne, au même titre que l’Union Berlin ces dernières saisons du côté de l’Allemagne, la France aurait tort de ne pas rêver d’un stade Francis-Le Blé entonnant l’hymne de la Ligue des champions à l’automne prochain. Certes, l’Hexagone a besoin de points à l’indice UEFA, mais à l’entame d’une semaine où il n’est pas impossible de voir les quatre clubs tricolores se faire sortir de Ligue Europa sans honneur, une telle surprise ne semble finalement pas si catastrophique. Surtout, aucun autre prétendant n’apporte plus de garanties que le Stade brestois cette saison. Respectivement surpris par l’OL et Toulouse ce week-end, ni l’OGC Nice, ni l’AS Monaco ne présentent la régularité et le niveau nécessaires pour se frotter au gratin européen. Il n’y a même pas besoin d’évoquer le manque d’enthousiasme qu’entraînent leurs matchs, tout comme ceux de la majorité des équipes de Ligue 1.
Remonter la pente pour les nuls
Malgré leur défaite, les Niçois restent troisièmes et incarnent l’immobilisme du haut de tableau où seul le Paris Saint-Germain enchaîne à chaque journée, sans pour autant épater. Toutefois, ce piétinement permet aux équipes empêtrées dans la zone rouge depuis de longues semaines de croire à un sauvetage grâce à la moindre petite série de bons résultats. Clermont, lanterne rouge, n’a pas encore réussi à faire basculer la saison du bon côté et voit surtout Lyon et Lorient lui fausser compagnie.
Alors que beaucoup se réjouissaient de voir l’OL batailler dans les bas-fonds du classement, les dirigeants rhodaniens ont enfin eu la bonne idée de se mettre au travail pour terminer 2023 et entamer l’année civile suivante de la meilleure des manières. Intronisé entraîneur, Pierre Sage a pu compter sur un mercato hivernal ambitieux pour enchaîner six victoires en huit rencontres de Ligue 1 et remonter à une onzième place inespérée en novembre dernier. De la même façon, les Merlus se sont, dimanche, extirpés de la zone rouge grâce à une victoire convaincante à Strasbourg (1-3). Mal embarqués à la trêve, ils ont également bûché sur le marché des transferts avec cinq arrivées – contre sept pour l’OL – pour s’offrir un nul et trois succès consécutifs dans la foulée. Ces résultats sont notamment permis par les recrues Imrân Louza, Pános Katséris et Mohamed Bamba, tous décisifs depuis leur arrivée.
Quatorzième en novembre, le Stade rennais remonte également la pente sans faire de bruit. Portés par Martin Terrier, les Bretons retrouvent de leur superbe et n’ont pas encore perdu sur la scène nationale (Ligue 1 et Coupe de France) en 2024. Enfin lancés, les hommes de Julien Stéphan sont remontés septièmes, dépassant l’OM sans regarder dans le rétroviseur. Ils doivent maintenant profiter du boulevard pour poursuivre leur moisson et coiffer leurs concurrents pour décrocher la qualification en Ligue des champions à la surprise générale. Il faut dire que dans cette Ligue 1, dont le cru 2023-2024 ne devrait pas rester dans les annales, tout semble possible. Même de voir les deux Olympiques changer d’entraîneur deux fois au cours d’une même saison.
Par Enzo Leanni