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DAZN : la Ligue 1 comme on ne la verra jamais plus

Par Lucie Lemaire

Le championnat français reprend ce vendredi soir avec un Le Havre-PSG au programme, et sous les caméras de DAZN. Personne ne sait combien de téléspectateurs seront derrière leur poste tant le nouveau diffuseur est décrié pour le prix exorbitant de son abonnement aux services limités. Au risque de voir le public se volatiliser ?

DAZN : la Ligue 1 comme on ne la verra jamais plus

La bicyclette d’André Ayew contre Lorient, le quadruplé de Kamory Doumbia face aux Merlus, la frappe surpuissante de Teddy Teuma à la Mosson… tant de buts exceptionnels inscrits la saison dernière qu’on risque de ne plus voir. Déjà parce que ces gestes sont des comètes qu’on n’est pas sûrs de revoir de sitôt, mais surtout que pour savourer en direct ces bonbons, il faudra être un privilégié. Privilégié parce qu’on a décroché une place au stade, ou parce qu’on a raqué le prix d’un demi-plein d’essence pour visionner ces matchs. Les mêmes qu’on pouvait s’autoriser à ne suivre que d’un œil, le temps d’un multiplex, depuis son canapé pour un abonnement déjà bien trop conséquent. Ces petits plaisirs à moindre frais risquent donc d’être perdus. La faute à des dirigeants de Ligue et un nouveau diffuseur cupides, au mieux naïfs.

Ce qui est rare est cher

Après avoir réclamé 1 milliard d’euros pour les droits télé pendant des mois, Vincent Labrune en a récupéré péniblement la moitié à quelques semaines de la reprise du championnat. DAZN, nouvelle figure dans le paysage du foot tricolore masculin, a déboursé 400 millions tandis que beIN Sports versera les 100 restants. Huit des neuf rencontres par journée seront proposées par le service de streaming sportif pour la modique somme de… 29,99 euros par mois et 39,99 sans engagement. Le prix est divisé par deux si vous souhaitez ne payer qu’un seul match par journée et sera – nouveauté depuis mardi soir – toutefois disponible via Canal+ (dans « une offre non linéaire associée »). Mais attention, vous ne pouvez pas choisir la rencontre, sinon ce n’est pas drôle.

Sachez aussi que cinq des huit matchs seront commentés par un journaliste seul, sans consultant à ses côtés. Il n’y aura pas non plus d’émission hebdomadaire et le traditionnel multiplex, censé se dérouler le dimanche à 17 heures, disparaît pour une diffusion disjointe des trois matchs sur le même créneau. Le tarif très élevé avait déjà hérissé les poils des amateurs de ballon rond lors de son officialisation, désormais, chaque jour offre son lot de mauvaises surprises au fur et à mesure que ces informations tombent au compte-goutte avant le lancement officiel ce week-end.

La télé sans réalité

Les dirigeants du football tricolore souhaitent-ils la mort du championnat ? Ont-ils même conscience qu’ils amènent la Ligue 1 vers ce qui semble malheureusement prendre le chemin d’un Mediapro 2.0 ou sont-ils obnubilés par les quelques millions encaissés dans leur portefeuille ? On ne peut pas croire que ces dirigeants puissent être autant déconnectés de la réalité que vivent ceux qui auraient aimé être leurs clients, mais qui n’en auront simplement plus les moyens ou l’envie.

Sur les réseaux sociaux, le hashtag #BoycottDAZN a fait son apparition ces dernières heures en signe de contestation, et culmine déjà à plus de 7000 tweets, la plupart venant de supporters assurant qu’ils ne paieront jamais le prix fixé et dont certains proposent d’ores et déjà des solutions pour visualiser le championnat français, malgré le blocage des sites de streaming illégal et de services IPTV par le Tribunal judiciaire de Paris, annoncé ce lundi. La LFP s’est réjouie de cette « victoire » contre le piratage. Mais à quand la victoire du foot français, malmené depuis plusieurs saisons par des décisions qui mettent en péril la pérennité de ses clubs et l’attractivité du championnat, déjà bien en retard sur ses voisins ?

Vincent Labrune et ses collaborateurs se trompent de combat. Lutter contre les streamings illégaux tout en proposant des offres déraisonnables, c’est le serpent qui se mord la queue. Lutter contre le piratage est une chose, ne pas prendre en considération les consommateurs en est une autre. Peut-on reprocher à des passionnés de football qui ne demandent qu’à pouvoir suivre leur sport d’essayer de trouver des alternatives pour y parvenir sans avoir à faire un tel investissement ? Et surtout, comment les dirigeants peuvent-ils penser que la disparition – impossible – des services IPTV va conduire de manière certaine à une augmentation massive des abonnements ? Il existe des solutions pour la lutte contre les streamings et la promotion de la Ligue 1 mais un abonnement dispendieux n’en est probablement pas une. L’enchaînement des décisions inquiétantes de nos dirigeants depuis plusieurs saisons, et jusqu’à aujourd’hui, conduit lentement mais sûrement à une invisibilisation du championnat. Comme promis par le sponsor principal, « venez comme vous êtes »… sauf si vous n’avez pas les moyens.

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