- Ligue des champions
- 5e journée
- Groupe D
- Manchester City/Real Madrid
David Silva/Mesut Özil, duel de gauchers
Ce soir, Manchester City joue ses dernières chances de survie en Ligue des champions avec la réception du Real Madrid. L’occasion d’opposer deux des meilleurs milieux offensifs actuels, David Silva et Mesut Özil. Sur des critères bien à nous.
Les yeux
En Espagne, les yeux les plus connus sont sans aucun doute ceux de Jesús Navas. Des yeux de loup. David Silva, lui, a des yeux on ne peut plus normaux. Marron, bien proportionnés. S’il voit mieux que quiconque les appels de ses attaquants, ce qui en fait depuis quelques années l’un des meilleurs passeurs au monde, ce n’est donc, a priori, pas grâce à des capacités visuelles hors du commun. Tout l’inverse de l’ami Mesut. Ses yeux globuleux n’ont pas de rivaux dans le football international. Même Jacques Santini et Pierluigi Collina ont dû s’incliner. Özil, ce sont des yeux fous, tout ronds, qui sortent des orbites, et qui donnent l’impression que le joueur a couru trois fois le marathon lorsque l’on atteint l’heure de jeu. Des yeux de merlu. Bref, sur ce point-là, impossible de venir le chercher. Il est trois mètres au-dessus des autres.
VICTOIRE : Mesut Özil.
Le palmarès
L’un est espagnol et joue en Angleterre. L’autre est allemand et joue en Espagne. Deux déserteurs ? Non. Juste des joueurs qui veulent gagner des trophées. Pour ce, ils ont choisi depuis quelques saisons deux des plus grands clubs actuels, le Real Madrid et Manchester City. Mais les deux y ont trouvé à peu près le même sort : réussite sur le plan national, échec sur la scène européenne. Depuis son arrivée à Madrid, Özil a empoché une Coupe du Roi, un titre de champion et une Supercoupe d’Espagne. Soit exactement la même chose que David Silva depuis qu’il a mis les pieds à Manchester : une Coupe d’Angleterre, un titre de champion et un Community Shield. Bon, et avant ? Bah, encore une fois, mimétisme total. Silva n’avait remporté qu’une Coupe du Roi avec Valence, tandis qu’Özil avait remporté la Coupe d’Allemagne avec le Werder. La différence se fait donc sur le palmarès international. Et là… pas photo. David Silva, présent en équipe d’Espagne depuis 2006, a réalisé le triplé Euro-Coupe du monde-Euro. Özil, lui, s’est toujours arrêté en demi-finale. Essaie encore en 2014.
VICTOIRE : David Silva.
La WAG
Pendant de longues années, le petit Mesut aux gros yeux a été en couple avec Anna Maria Lagerblom. La brune, ancienne blonde, s’était même convertie à l’Islam pour son footballeur. Mais les deux se sont séparés. Triste ? Pas vraiment, puisque le joueur madrilène, quelques semaines plus tard, a été aperçu dans les bras d’Ebru Polat, une jeune fille turque de 29 ans, dont le vrai nom est en fait Filiz Sarıkaya. Profil intéressant : aujourd’hui chanteuse pop, elle était à la base avocate. Elle a même chanté au mariage du frangin d’Özil, l’an dernier. Que peut répondre David Silva à tant de show-business ? Bah, pas grand-chose. L’Espagnol de 26 ans ne laisse absolument rien filtrer sur sa vie privée. Pas une photo de lui avec une femme, pas une rumeur, rien. La seule chose que l’on sait, c’est que lors de l’Euro 2012, quasiment chaque joueur espagnol avait une compagne de voyage officielle (Sara Carbonero, Lara Alvarez, Alicia Roig Valencia, Anna Ortiz). David Silva, lui, était venu seul. On n’a qu’à lui présenter Anna Maria Lagerblom, tiens.
VICTOIRE : Mesut Özil.
Le pied gauche
David Silva et Mesut Özil, ce sont, avant tout, deux incroyables pieds gauches. L’un distille des caviars pour Cristiano Ronaldo, Benzema et Higuaín. L’autre régale Agüero, Tévez, Balotelli et Džeko. Un pied gauche magique qui a permis à Özil d’être meilleur passeur de Liga la saison dernière, avec 19 passes décisives, tandis que David Silva a, pour sa part, été élu meilleur passeur de Premier League, avec 17 passes décisives. La folie. Récemment, Ôzil s’est essayé avec succès à l’exercice du coup franc. Il a ainsi permis à son équipe d’égaliser face au Borussia Dortmund, lors d’un match compliqué pour le Real. David Silva, lui, préfère les pénaltys aux coups francs. Même si, en début d’année, il s’était totalement déchiré lors d’un pénalty contre Southampton. On serait donc tenté de dire que les deux sont à égalité. Mais en cette période d’élections primaires à l’UMP, on a bien vu qu’il était impossible de faire match nul. Le point va donc à David Silva. Pourquoi ? Parce que, lors d’un match de Ligue des champions, Özil a porté des crampons Nike en première période, et des Adidas en seconde. Et ça, même pour un pied gauche affuté, c’est interdit.
VICTOIRE : David Silva.
Les origines
Espagnol et allemand, Silva et Özil ? Oui, mais pas seulement. Derrière les deux hommes, il y a des origines ethniques. Pour Özil, elles sont bien connues. Le joueur est d’origine turque, sa famille étant originaire de la ville de Zonguldak, située sur la côte de la Mer Noire. Son père, Mustafa (photo ci-dessous), est arrivé en Allemagne très jeune et a construit toute sa vie là-bas. Pourtant, comme l’a déclaré le joueur : « Dans ma vie, j’ai passé plus de temps en Espagne qu’en Turquie. Suis-je alors un Espagnol turco-allemand ou bien un Allemand-Turc espagnol ? » . C’est vrai, c’est une bonne question ça. Quant à David Silva, lui n’est pas emmerdé. Né aux Canaries (peinard), il possède en lui du sang japonais. Sa mère, Eve, est japonaise et a beaucoup partagé la culture japonaise et la façon de vivre des Nippons avec ses enfants lorsqu’ils étaient petits, a raconté David Silva dans une interview. Pour ne pas faire de favoritisme entre deux pays, on va prendre le résultat du dernier match entre le Japon et la Turquie pour les départager. Coupe du monde 2002. Japon-Turquie 0-1, but d’Ümit Davala. Le terrain a parlé.
VICTOIRE : Mesut Özil.
Score final :
Mesut Özil – David Silva 3-2
Par Eric Maggiori