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David Ospina, promenade sur les Anglais

Par Mathieu Rollinger
David Ospina, promenade sur les Anglais

Le gardien colombien retrouvera ce mardi de vieilles connaissances anglaises en huitièmes de finale de Coupe du monde. L'occasion d'avancer sur une affaire qui l'attendra à la rentrée : trouver une place de titulaire dans un club alors que sa place à Arsenal est compromise depuis l'arrivée de Leno. Et ainsi reprendre la progression linéaire qu'il avait de Medellín à Londres, en passant évidemment par Nice.

Sa Coupe du monde a commencé dès la troisième minute du premier match contre le Japon. Le temps pour Davinson Sánchez de se faire manger par Ōsako, et de sortir une première intervention qui aurait due être décisive s’il n’avait pas été relayé par Carlos Sánchez, qui réalise une parade de gardien de handball pour contrer de la main le second ballon de Shinji Kagawa. Un carton rouge, un penalty et une défaite absurdes, car David Ospina, le seul autorisé à utiliser ses mains, s’était relevé et était sur la trajectoire…

Il a suffi de voir la manière dont il a ensuite écarté une frappe d’Inui – semblable à celle que Courtois a encaissée lundi –, s’est sacrifié en présentant son plexus à Robert Lewandowski ou s’est montré intraitable face aux Sénégalais pour se rendre compte à quel point le gardien des Cafeteros est solide lors qu’il revêt le maillot de la Tricolor. De quoi rassurer ceux qui s’inquiétaient d’une méforme, entrevue sur la fin des éliminatoires et les matchs amicaux, que certains imputaient à son statut de remplaçant à Arsenal. Mais il en aurait fallu plus pour faire tanguer un type qui porte le maillot de la Tricolor depuis plus de dix ans et qui a honoré jeudi dernier sa 90e cape en sélection. Et tout ça à seulement 29 ans.

L’ex-futur Lloris

Il y a dix ans également, le garçon débarquait avec sa femme (rencontrée sur MSN) pour seule accompagnatrice sur la Côte d’Azur. À Nice, le natif de Medellín a pour mission de prendre le relais de Hugo Lloris parti à Lyon. « C’est Roger Ricort qui l’avait repéré dans son club de l’Atlético Nacional, se souvient Frédéric Antonetti, alors sur le banc du Gym. Sur le moment, ça ressemblait à un pari, mais on avait des garanties. » Celles de pouvoir compter sur un gardien déjà double champion de Colombie à 17 piges, ayant participé à une dizaine de matchs de Copa Libertadores dans les stades les plus bouillants du continent et déjà doublure de l’immense Faryd Mondragón en sélection. Mais dans le sud de la France, pour sa première sortie du pays, David Ospina a besoin d’un temps d’acclimatation. La raison pour laquelle un deal est passé d’entrée avec lui : les six premiers mois, il prendra le temps d’apprendre dans le giron du vétéran Lionel Letizi, avant d’être lancé dans le grand bain au mois de janvier 2009.

« J’étais en fin de carrière et j’avais pour rôle de faciliter son adaptation, confirme l’ancien international français. C’était d’autant plus facile que David était un gentil garçon, un mec attachant. » Et au bout de six mois, le jeune Colombien s’installe en Ligue 1, montrant match après match toutes ses qualités. Complet, fort dans l’anticipation, joueur, à l’aise avec ses pieds, il devient une valeur sûre du championnat de France et fait l’unanimité dans le vestiaire. « C’est quelqu’un de très calme qui parle peu. Mais par son niveau de jeu, quand il va prendre la parole, tout le monde va l’écouter, décrit son coéquipier et capitaine de l’époque Didier Digard. Après, c’est un Sud-Américain, il aime la musique, la famille, partager des gros repas, profiter de la vie quand il peut. Il aurait pu rester avec les Argentins Dario (Cvitanich), Renato (Civelli), Fabián (Monzón), mais non, il parlait avec tout le monde. »

Mi-Higuita mi-Mondragón

Une adaptation express derrière laquelle se cachent des heures de travail. « Il a pas mal évolué avec le temps, analyse Lionel Letizi, devenu en 2012 entraîneur des gardiens de l’OGCN. Au début, il avait ce style sud-américain, avec cette volonté de couper toutes les trajectoires, d’aller au devant du ballon, et avec cette tendance à dévier plutôt que garder les ballons. Et progressivement, il s’est « européanisé » dans sa façon de jouer, tout en gardant ce côté spectaculaire et joueur sur certaines phases de jeu. » De quoi en faire le chaînon manquant entre le fantasque René Higuita et l’inébranlable Faryd Mondragón. « David est sérieux, rationnel, posé, et arrive à combiner concentration et assurance d’une manière assez déconcertante, décrit le coach Antonetti. « Il est plus fort tactiquement et techniquement que la plupart des gardiens. Sinon il n’aurait pas pu avoir cette carrière. »

Une carrière qui pourtant se trouve à un tournant. Arrivé à Arsenal en 2014, il a vu Petr Čech lui souffler sa place de titulaire au bout d’un an, alors qu’il sortait d’une saison correcte pour un rookie en Premier League, même s’il a pu garder le droit de disputer les coupes nationales et européennes. « À Arsenal, il a toujours été au niveau, soutient Didier Digard. Wenger a eu l’opportunité de prendre Čech, à un moment où il était sous pression, mais si David déméritait, on ne lui aurait pas confié les cages pendant la Ligue des champions. » Sauf que cet été, un nouveau concurrent arrive dans les valises d’Unai Emery : l’Allemand Bernd Leno. Le Tchèque ayant déjà prévu de rester chez les Gunners, c’est donc Ospina qui est poussé vers la sortie.

Le guet-apens de David

Si les Tigres ou Fenerbahçe se sont positionnés pour lui offrir une issue de secours, le portier des Cafeteros a ce mardi une occasion en or de rappeler à l’Angleterre son niveau. Face à Harry Kane, Raheem Sterling et Dele Alli, le Colombien aura une « motivation supplémentaire, pour prouver qu’il mérite de s’imposer à Arsenal » , assure Letizi. Ospina semble aussi avoir conscience de l’opportunité que représentent ces huitièmes, comme il l’exprimait lundi face à la presse : « Nous sommes ensemble, plus expérimentés et plus forts que nous étions au Brésil, donc rien ne nous fait peur. » Et s’il faut aller aux tirs au but, même si Lionel Letizi chuchote que « David arrête beaucoup de penaltys à l’entraînement, mais pas assez en match » , il ira au front. Car il sait qu’en réveillant les démons anglais, il pourrait retrouver une place au soleil dans un club assez grand pour lui.


Dans cet article :
Quand un international anglais dépanne les vétérans de Morzine
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Par Mathieu Rollinger

Tous propos recueillis par MR sauf ceux de David Ospina.

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