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David Luiz, bouclier dans le cœur du jeu

Par Markus Kaufmann
David Luiz, bouclier dans le cœur du jeu

Jusqu'à mardi soir à Londres, le milieu parisien avait toujours su trouver une façon de dominer son vis-à-vis. Même l'an passé au Camp Nou, les seuls Verratti et Motta avaient fait souffrir le trio barcelonais. Mais mardi soir, David Luiz était un bouclier. Planté en plein milieu de son arène, le défenseur central a livré une prestation XXL, protégeant les siens avec hargne et intelligence. En attendant « son » Mondial et une probable association avec Thiago Silva, le Brésilien a joué treize fois en défense centrale et onze fois au milieu cette saison en Premier League et Ligue des champions. Retour sur une polyvalence pyrotechnique.

C’est l’histoire classique d’un joueur formé au poste de milieu défensif qui finit par devenir défenseur central au fur et à mesure qu’il franchit les catégories de jeunes. Arrivé à un certain niveau, il semblait que le ballon allait trop vite pour les pieds de défenseur de David Luiz. Tant pis, n’est pas Dunga qui veut. Et après tout, Lúcio avait su se faire remarquer en partant de loin derrière. Mais Mourinho, comme Di Matteo, puis Benítez avant lui, a trouvé une façon de remettre le chevelu au centre de l’échiquier, et par la même occasion de l’éloigner de ses propres cages. L’histoire originale d’un défenseur qu’on ne veut pas en défense ?

Héros de Premier League

Cela fait déjà trois ans que David Luiz vit le quotidien de la Premier League. En mars 2011, sa folie dynamitait un Chelsea-Manchester United (2-1) lors duquel il avait fait preuve de tout son art : une intensité physique exceptionnelle, un certain sens du timing et du but, et la capacité à oublier de rester concentré. David Luiz marque et fait voler Wayne Rooney, mais David Luiz fait peur. En trois ans, les Blues ont reçu leur lot de grosses frappes, sauvetages merveilleux, coups d’épaule rageurs, fautes idiotes et erreurs dramatiques. Luiz est un Brésilien qui n’a pas besoin que le ballon soit posé au sol pour jouer son football, et qui sent donc très fort la Premier League. Cela tombe bien, le championnat anglais le lui rend bien.

Sa première titularisation avec Chelsea est restée dans les annales. Le 14 février 2011, chez les voisins de Craven Cottage, David Luiz participe héroïquement à l’obtention d’un 0-0, mais concède un pénalty à la 93e minute. Čech le sauve et Luiz est élu man of the match. C’est aussi ça, la Premier League. David Luiz devient un gladiateur, et tant pis si ses erreurs condamnent ses hommes à redoubler d’attention. Cette fougue voyage aussi en Europe. Lors de la formidable épopée des Blues en 2012, Luiz est élu homme du match du huitième de finale retour contre Naples et du quart aller contre Benfica, et marque son pénalty en finale (Terry suspendu). La saison suivante, son énergie participe au parcours en Europa League, marquant coup sur coup un coup franc et une frappe lointaine contre le FC Bâle en demies. Voilà, le jeu de David Luiz éclabousse.

Milieu défensif bouclier, comme Pepe et Desailly

Au début de la saison 2013/2014, entre blessures et choix techniques, David Luiz ne joue que six des seize premières journées de Premier League, toutes en tant que défenseur central. Le déclic a lieu en décembre. Alors que tous les autres championnats européens reprennent des forces et du bide en famille, l’Angleterre jouit de son football. À l’Emirates, Mourinho obtient un 0-0 « stratégique » et fait entrer David Luiz à cinq minutes du terme au poste de milieu défensif, pour couvrir le repli des troupes. Deux journées plus tard, c’est-à-dire six jours après, c’est en tant que milieu de terrain titulaire que David Luiz accueille Liverpool chez lui, à Stamford Bridge. Victoire 2-1. Alors, Mourinho recommence. Hull, Manchester United et City : trois victoires. Depuis, le Mou varie les plaisirs. Quand il veut une relance rapide contre Newcastle et West Bromwich, Luiz recule en défense. Quand il veut harceler le milieu d’Arsenal à Stamford Bridge, Luiz se plante au milieu. 6-0. Plutôt prometteur.

Mourinho s’est toujours montré à l’aise avec la « folie » de certains joueurs, non pas pour la canaliser ou l’annihiler, mais l’utiliser à bon escient. À l’Inter, il fait venir Lúcio après une triste saison bavaroise, et en fait un chef de guerre. À Madrid, il transforme Pepe et façonne le Sergio Ramos qui deviendra le meilleur joueur espagnol de l’Euro 2012. Avec ce repositionnement, Mourinho utilise non seulement l’intensité physique de David Luiz là où elle est la plus utile, mais replace aussi un joueur offensivement dangereux vers le but adverse. Surtout, il minimise les risques d’erreurs du chevelu. Finalement, David Luiz a toujours autant de mal à se concentrer, mais ses erreurs sont moins décisives, car plus éloignées de ses propres cages. Pour simplifier, David Luiz commet les mêmes fautes, mais n’est plus dernier défenseur. Et ce cas n’est pas une première. Le match de Luiz contre le PSG a rappelé les performances de Pepe dans le milieu de terrain du Real face au Barça en 2011, quelque part dans le registre qu’avait Marcel Desailly dans le Milan de Capello. Des prestations ponctuelles et surprenantes ayant la capacité de bouleverser l’équilibre d’un match, mais rarement d’offrir des résultats sur la durée. À l’aller, il ne faut pas oublier que Luiz perd le ballon qui mène au premier but parisien et marque le second contre son camp.

Une tactique ponctuelle ?

Mystérieusement, David Luiz est ainsi capable de briller – ponctuellement – à un poste où la discipline, la rigueur et la science du jeu prévalent. Mais attention, Luiz ne sera jamais ni Van Bommel, ni Motta, ni Busquets, et encore moins Dunga. Dans la configuration de Chelsea mardi, le milieu défensif se retrouve finalement souvent à jouer le même rôle que le défenseur central. À Londres, Cahill et David Luiz ont joué de façon similaire : jeu long en phase offensive (58 passes contre 53), rideaux en phase défensive, l’un plus avancé que l’autre, au contact des chevilles fragiles. Et plus libre : loin de la ligne du hors-jeu et à une place où il peut même se permettre un affreux 71% de passes réussies, c’est-à-dire le même ratio que Čech… Mais voilà, ce schéma ne devrait pas se répéter si souvent, et on peut déjà se demander si Luiz sera titulaire face à la vivacité du milieu de l’Atlético.

En sélection, le joueur devrait même rapidement retrouver son poste de central. Lors de la brillante Coupe des confédérations remportée par son pays, David Luiz avait été aligné à l’arrière aux côtés de Thiago Silva, derrière Luiz Gustavo et Paulinho. Un quatuor animal, agressif, intense. On peut d’ailleurs noter la propension des Brésiliens à s’adapter aux deux postes : Thiago Silva, Pepe ( « brésilien » ), David Luiz, Dante, Luiz Gustavo… Luiz s’était fait remarquer pour son sauvetage in extremis devant Pedro en finale. Dans une compétition si courte et intense, la fougue d’un élément peut toujours faire la différence, du bon comme du mauvais côté. Et le Brésil en sait quelque chose, du sourire de Lúcio en 2002 aux pleurs de Felipe Melo en 2010…

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Par Markus Kaufmann

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