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David James, enchères et en os

Par Aurélien Renault
David James, enchères et en os

Sans être le plus élégant ou le plus talentueux, collectionnant mêmes les bévues, David James a réussi une carrière à succès. Celle-ci s'achève pourtant dans la banqueroute malgré quelques millions d'euros glanés durant 20 ans et une vente aux enchères de ses souvenirs de carrière, le 18 novembre.

Mars 2010. David James vit mal la mise sous tutelle de son club de Portsmouth. Les poches pleines, l’international anglais propose même de s’occuper, sur ses propres deniers, des salaires du staff licencié par l’administrateur Andrew Andronikou. Moins de 4 ans plus tard, David le sauveur demande à être sauvé. Comme Andy van der Meyde ou Andreas Brehme, Calamity James n’a plus un rond et a missionné le site Hilco d’une vente aux enchères publique de ses objets et souvenirs de footeux. Du tout venant : une voiture, des vélos, maillots de foot dédicacés, du matos de DJ, une tronçonneuse à pétrole ou encore un mug de la reine d’Angleterre.

Cinq voitures garées dans l’allée

Difficile d’y croire alors que le Sun annonce après enquête que James aurait amassé près de 25 millions d’euros en 20 ans de carrière. Passé par Liverpool ou Manchester City, international dans les bois des Three Lions, le natif de Welwyn Garden City avait une telle notoriété qu’il cachetonnait, et de façon juteuse, chez Giorgio Armani ou H&M. Un beau paquet d’argent que David avait du mal à gérer, à en croire Stan Collymore, son partenaire chez les Reds, dans son autobiographie parue en 2004 : « J’imagine qu’il a trop d’argent à disposition. C’était trop facile de jeter les choses. Trop simple de dépenser de l’argent comme s’il allait gagner cette somme d’argent pour le restant de ses jours. » Et le caractère du type ne se prête pas aux bons conseils d’un entourage, comme David le raconte dans les colonnes de So Foot, en 2008 : « Je ne suis jamais en meilleure compagnie que lorsque je suis tout seul. » Sans agent ou sans conseiller pour driver sa carrière car « ça ne sert à rien » . Personne pour lui dire par exemple qu’on n’achète pas une voiture comme un tee-shirt. Stan Collymore, toujours dans son autobiographie : « Si James s’offrait une nouvelle voiture et qu’il s’en lassait, alors il allait simplement s’en acheter une nouvelle. Il y avait donc cinq voitures garées dans son allée. S’il s’achetait une nouvelle paire de chaussures et qu’il les éraflait ou les salissait, il ne les nettoyait pas. Il les jetait simplement dans la chambre d’amis et partait s’en acheter de nouvelles. »

Divorce, clopes et Bristol

Visiblement gestionnaire dilettante de sa petite fortune, David James a aussi connu le classique du footballeur en dèche : un mariage financièrement ravageur. Divorcé depuis 2004 de Tanya Frayne, qui réclame alors dans le Daily Mail « un partage équitable de ce que nous avions lorsque nous étions mariés » , David est contraint de partager sa fortune estimée alors à 8 millions d’euros et sept propriétés. Sans compter les pensions alimentaires des quatre enfants issus de ce mariage. Si on lui a collé l’étiquette de profiteuse sur le front, Tanya Frayne s’en est toujours défendue, victime selon elle du changement de comportement soudain de son compagnon. « Je l’aimais pour qui il était, pas pour son argent, se défendait-elle à l’époque. Mais maintenant, David ne peut pas dire avec assurance qu’une femme le veut pour ce qu’il est. » Ouvertement infidèle – cause première de son divorce – David James s’est ainsi laissé ensevelir sous les dettes et les impayés, oubliant parfois même de régler les frais de scolarité de ses enfants qui se voyaient alors refuser l’accès à l’école. Addict à la clope sur sa fin de carrière, capable d’en fumer « presque 20 par jour » selon ses propres dires, il réussit même l’exploit de signer à Bristol en 2010 dans un état d’ébriété avancé, ce qu’il reconnaîtra par la suite.

Parenthèse indienne ?

Aujourd’hui, David James court après le temps et fatalement l’argent. Il paie aussi une trajectoire de fin de carrière sans trop de fil conducteur. Après Bristol, l’ancien portier de la sélection aux Trois Lions est allé s’enterrer à Bournemouth en D3 anglaise pour gratter quelques pennies. Un contrat qui s’est décidé en moins d’un jour de réflexion et qui n’aura pas été à son terme, le joueur préférant tenter l’aventure plutôt curieuse du championnat d’Islande dans le club de l’ÍBV Vestmannaeyjar. Sylvain Distin, coéquipier à Portsmouth, en parle dans les colonnes de So Foot comme d’un « mec différent et éclectique » , capable de dessiner ses partenaires de sélection comme d’être aujourd’hui entraîneur-joueur en première division indienne, aux Kerala Blasters FC. S’il espère que « son investissement sera le départ de quelque chose de génial » , sa nouvelle équipe ne lui a pas non plus offert un pont d’or. La mise aux enchères de ses souvenirs en est d’ailleurs un premier aveu. Pour le moment, l’objet ayant la plus haute enchère est une montre à 1073 pounds, presque trois fois plus que les 380 pounds du mug aux couleurs du jubilé de la reine, dix fois plus que la tronçonneuse. Fin des enchères le 18 novembre.

Retrouvez le dossier Les footballeurs fauchés dans le SO FOOT #121, actuellement en kiosques.

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Par Aurélien Renault

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