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David Ferrer : « Convaincu que Griezmann se sentira beaucoup mieux cette saison »
Barré par des extraterrestres pendant sa carrière, David Ferrer a malgré tout réussi à laisser une trace dans le monde du tennis. L'ancien numéro 3 mondial s’est retiré l’an passé avec 27 titres sur le circuit ATP, récoltant les louanges à l’unanimité. Aujourd’hui entraîneur d’Alexander Zverev, actuellement en lice à Roland-Garros, l’Espagnol garde toujours un œil sur le monde du ballon rond. Et contrairement à beaucoup d’autres supporters du FC Barcelone, il croit en Antoine Griezmann.
Quel est ton rapport au football ?En Espagne, on suit beaucoup le football. Mon père adorait ça, il jouait au niveau amateur quand j’étais petit. C’était un grand suiveur de Valence, il a transmis sa passion à ses enfants, mais je ne sais pas ce qu’il s’est passé : mon grand frère est pour le Real Madrid et moi pour le Barça. (Rires.)
Tu jouais un peu quand tu étais plus jeune ?Un petit peu. Je jouais quand j’en avais envie, de temps en temps. J’ai eu de bons résultats dans le tennis, donc j’ai suivi ce chemin.
Comment es-tu devenu supporter du Barça ?Un ami de mon père était président de la Penya Barcelonista de Xàbia, ma ville. Il est très ami avec mon père, ses enfants ont mon âge, et j’ai donc fini par suivre le Barça. Mon père n’a jamais cherché à interférer, ça lui était égal. Nos parents ont toujours respecté nos choix. J’aime bien aussi Valence, mais Barcelone, c’est mon équipe.
Los tenistas David Ferrer y Richard Gasquet, en el Camp Nou y el Museo del Barça https://t.co/52kVGxKm9Z #FCBlive pic.twitter.com/oKgcX18Vtd
— FC Barcelona (@FCBarcelona_es) April 19, 2016
Ça se chambre parfois ?Oui, bien sûr ! Surtout avec mes neveux, qui sont fans du Real Madrid. On en rigole.
Ce n’est pas le moment le plus facile pour supporter le Barça…Non, c’est clair. (Rires.) Le club a eu pas mal de problèmes ces derniers mois. Tout n’a pas été fait au mieux en matière de préparation. J’espère quand même que le Barça réussira à gagner la Liga…
Tu as eu peur que Messi s’en aille cet été ?Bien sûr, oui ! J’ai été un peu surpris par toute cette situation, par la manière dont certaines choses ont été faites par le club, concernant Luis Suárez aussi. J’imagine que chacun avait ses propres intérêts.
Luis Suárez est parti, mais Antoine Griezmann est toujours là. Que penses-tu de lui ?C’est un très grand joueur. La première année n’est jamais simple, il faut s’adapter à un nouveau style de jeu, c’est très particulier à ce niveau au FC Barcelone. Avec toutes ses qualités, je suis convaincu qu’il se sentira beaucoup mieux sur le terrain cette saison.
Quel est le dernier match que tu as vu ?Je peux aller au stade pour un bon match, mais j’aime bien regarder les matchs à la télé, tranquille. Le dernier que j’ai vu, c’était en Liga, entre le Real Madrid et la Real Sociedad. Il y a eu match nul (0-0). La Real Sociedad joue un très bon football. Ces premiers matchs ne sont jamais faciles, on ne peut pas vraiment en tirer de leçons. Tous les joueurs ne sont pas encore prêts, ils manquent un peu de rythme.
Un nul du Real, c’est un bon résultat pour toi !Oui, pour moi oui ! Pour eux, non, mais pour moi oui ! (Rires.)
Tu regardes des matchs français ?Peu. J’aime bien regarder le Real Madrid, le Barça, ou un gros match de Valence… Mais sinon, j’ai une famille, j’ai d’autres choses à faire, j’aime bien lire par exemple.
Quelle est la plus grande émotion que tu as vécue avec le football ?Je ne sais pas si ça répond à la question, mais les moments où j’ai vu jouer Leo Messi ont été ceux où j’ai pris le plus de plaisir. Que ce soit à la télé ou au stade, voir le meilleur joueur de l’histoire faire des choses aussi surprenantes pendant autant d’années, c’est spécial.
Tu parles de Messi et du Barça, mais pas des titres remportés par la sélection nationale…Oui, c’est vrai que c’était quelque chose d’unique de gagner un Euro, une Coupe du monde et un nouvel Euro. Pendant dix ans, ils étaient les meilleurs du monde, c’était une génération à part avec Iniesta, Xavi, Iker Casillas, Sergio Ramos… J’étais très heureux de les voir réaliser tout ça.
Quel est ton meilleur souvenir avec un footballeur ?J’ai rencontré pas mal de footballeurs. Un qui était en première division, qui s’appelait Xavi Torres. Des joueurs de Valence également, comme Parejo, Gayà ou Soldado. Ils aiment le tennis, j’ai été en contact avec eux à l’occasion de la Coupe Davis ou du tournoi de Valence. Roberto Soldado m’avait envoyé un message après avoir gagné la Davis.
Tu avais rencontré Neymar également en 2015.Oui, il était venu au Godó (le tournoi de Barcelone, N.D.L.R.), on avait fait une photo.
Il s’intéresse au tennis ?Je n’en ai aucune idée. Honnêtement, je ne crois pas. (Rires.) Il est venu au Godó comme beaucoup de gens le font. C’est un tournoi avec beaucoup d’histoire à Barcelone, j’imagine que c’est une bonne raison pour venir voir un peu de tennis, mais je ne sais pas s’il aime vraiment le tennis.
Quel est ton joueur préféré aujourd’hui ?Messi, bien sûr. Pour moi, c’est le meilleur de l’histoire, sans aucun doute.
Et parmi les Espagnols ?Je dirais Iniesta ou Raúl, l’un des deux. J’aimais beaucoup voir jouer Iniesta.
Tu cites Raúl même s’il représente le Real ?Oui, je ne suis pas fanatique au point de ne pas le choisir parce que je soutiens le Barça. J’admire beaucoup Raúl comme sportif, comme footballeur et comme professionnel.
Plus jeune, tu admirais Laudrup et Romário, c’est bien ça ?Oui, évidemment, l’époque de la Dream Team ! J’étais petit, j’ai grandi en les voyant. Romário, Laudrup, Stoichkov, c’est avec eux que le Barça a commencé à gagner.
En parlant de la Dream Team, que penses-tu du retour au club de Ronald Koeman ?C’était un très bon joueur. L’un des meilleurs défenseurs de l’histoire, et en plus il marquait beaucoup de buts. En tant qu’entraîneur, il a fait de bonnes choses avec l’Ajax et la sélection néerlandaise. À Valence, il n’a pas eu de chance. C’est un entraîneur d’expérience, il connaît le club, donc je pense qu’il peut améliorer les choses.
En 2005, tu avais dit que Guardiola était ton idole. Pourquoi ?Guardiola a montré qu’il était un bon entraîneur. La manière dont il pense, dont il fonctionne… J’ai pu parler avec lui une fois, il m’a captivé par son intelligence et par l’attention qu’il accorde à chaque détail.
Il peut être un exemple pour toi comme entraîneur ?Oui, c’est clair. J’ai lu un livre sur lui. Il fait partie des gens qui apportent quelque chose dans le domaine sportif, donc si je peux lire et m’informer à leur sujet, je le fais, bien sûr.
Est-ce que tu vois aujourd’hui un footballeur travailleur, humble, reconnu pour son professionnalisme, qui pourrait ressembler au tennisman David Ferrer ?C’est difficile de faire des comparaisons, je ne saurais pas te dire. En football, il y a beaucoup de postes, c’est tellement différent du tennis…
Si je te dis Edinson Cavani ou Antoine Griezmann ?Ce sont de très bons joueurs, c’est vrai qu’ils sont assez humbles et respectés. Par rapport à ces aspects-là, oui… Ça ne me paraît pas mal. (Rires.)
Il y a des tennismen passionnés de football sur le circuit ?Oui, beaucoup suivent le football. Rafa (Nadal) notamment. Quand on était plus jeunes, on se chambrait un peu quand il y avait un Clásico.
Quel est le tennisman qui joue le mieux au football sur le circuit ATP ?Rafa fait partie des meilleurs, c’est certain. Sergi Bruguera jouait bien lui aussi.
Ça t’arrivait de jouer en marge des tournois ?Pour passer un peu le temps, oui. On faisait ça entre amis. J’ai de très bons souvenirs aussi à Villena, à l’académie de Juan Carlos Ferrero, on jouait de temps en temps avec les joueurs et les entraîneurs là-bas.
Tu te débrouillais comment ?Normal. Je jouais au milieu ou sur un côté, ça dépendant de comment je me sentais. J’étais normal on va dire, ni mauvais ni très bon.
En jouant sur le côté, tu devais beaucoup courir, comme sur le court…Oui (rires), c’est vrai. C’est éprouvant de jouer au foot, il faut beaucoup courir si tu joues au milieu ou sur un côté.
Tu t’intéresses à d’autres sports que le tennis et le football ?Je m’intéresse beaucoup au basket. En foot, je suis pour Barcelone, mais en basket, je préfère un peu plus Valence, l’équipe d’où je viens. Je joue au padel, et j’aime bien le cyclisme aussi.
Propos recueillis par Quentin Ballue