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David et De Gea
Présenté comme un futur crack, le jeune gardien espagnol de Manchester United connait une saison compliquée. Entre bourdes et parades exceptionnelles, difficile de savoir ce que vaut réellement le portier de 20 piges
Peter Schmeichel, Edwin van der Sar d’un côté. Massimo Taibi, Roy Carroll de l’autre. A un moment donné, David De Gea devra choisir son camp. Celui des gardiens du temple, adulés et regrettés. Ou celui des tanches. Pour le moment, le destin n’a pas encore choisi. David hésite. Mais l’Ibère a déjà tout connu. Le dégoût, comme au lendemain du match de Cup contre Liverpool où l’ancien portier de L’Atletico Madrid s’est troué comme jamais. L’admiration après son match héroïque à Stamford Bridge avec une claquette stratosphérique sur un coup-franc de Mata. Depuis, son top arrêt tourne en boucle sur la toile. Même Ferguson himself s’est touché sur son portier dans les médias anglais: « Je ne sais pas si un autre gardien du pays aurait pu sauver ce coup franc de Mata. Sa vitesse et son agilité sont absolument remarquables. David sait qu’il a passé une mauvaise journée contre Liverpool en Cup, mais les gardiens de but peuvent aussi connaitre des mauvais jours. Sa performance de la semaine dernière l’aidera. Il nous a sauvés un point« .
Pourtant, six mois après son arrivée dans le Nord de l’Angleterre, difficile de savoir ce que vaut vraiment David De Gea. Le potentiel, il l’a. C’est indéniable. Fort sur sa ligne, doté de réflexes au-dessus de la moyenne, le jeune Espagnol peut être infranchissable quand il est en feu. Par contre, il est d’une nullité affligeante sur chaque sortie aérienne et son jeu aux pieds est horrible. C’est con. Surtout en Angleterre. L’homme à la dégaine de bénévole durant les Solidays n’est pas dupe. « Je pense que la Premier League et la Liga sont les deux meilleurs championnats du monde. Mais il y a de grandes différences entre les deux. En Angleterre, les matches sont plus physiques et il faut que le gardien de but reste très concentré, a souligné David dans la presse anglaise avant d’ajouter, les joueurs misent beaucoup sur le jeu aérien et sur les longs ballons en Premier League. Mais je le savais déjà lorsque je suis arrivé et je suis prêt à relever ce défi« . Mouais. En tout cas, le lascar a surtout bien compris comment fonctionnaient les tabloïds. A ses dépends.
Un donut et ça repart
Au coeur de l’hiver, le Sun balance l’affaire dite « du Donut ». David De Gea passe pour un petit con. Flash-back. Alors que le joueur déambule tranquillement dans un supermarché de la chaîne Testo, l’Espagnol se prend un donut dans les rayons et prend la direction de la sortie en oubliant de passer par la caisse. Sauf que De Gea se fait tricard par les agents de sécurité et les caméras du magasin. C’est moche. Surtout pour une gourmandise à 1,35 euros la pièce. Dans la presse, le lascar se fait lyncher. Forcément, voir un mec qui palpe 80 000 euros par semaine chourer une saloperie de donut, ça fait tâche. D’autant que pendant ce temps, De Gea est moyen dans les bois de United. Déjà, les scpetiques avaient pointé du doigt le recrutement du portier alors que les médias annonçaient un Neuer ou un Lloris. Pas un minot inexpérimenté de 20 ans. Pis, Fergie est tellement emmerdé avec son gardien qu’il lance le Danois Lindegaard dans le grand bain. Et manque de bol, ce dernier est plutôt bon. Et c’est ainsi que Manchester United se retrouve avec un gardien de but remplaçant acheté 20 millions d’Euros. Ca fait tâche.
Pourtant, l’ancien madrilène est chanceux. Mi-janvier, Lindegaard se pète et Fergie relance son voleur de friandises. Et miracle, De Gea sort son match de Chelsea. Derrière, il est plutôt bon contre Liverpool en championnat et on se dit que sa saison est peut-être enfin lancée. Contre l’Ajax, le long portier sera titulaire pour le retour de MU en C3. Ironie de l’histoire, ou non, c’est contre l’équipe qui a formé un certain Van der Sar que De Gea va retrouver l’Europe. Un VDS toujours très écouté à Old Trafford et qui, récemment, a pris la défense de son successeur. « C’est toujours très difficile quand on arrive dans un nouveau club et un nouveau Championnat. En particulier lorsque c’est en Angleterre. C’est un championnat particulièrement difficile« , a avoué l’ancien international hollandais dans le journal Daily Mirror. Une manière d’apaiser les critiques. Après tout, quand Edwin dépucelait ses gants avec Amsterdam en professionnel, David n’avait pas pas deux ans. Il suffit d’être patient.
Par Mathieu Faure