Avant de devenir chanteur et acteur, tu as tenté de percer dans le foot. Tu as même joué pour le Sporting…
J’ai juste joué pendant huit mois là-bas quand ma famille s’est installée sur Lisbonne. J’avais 10 ans. J’ai touché à pas mal de postes, mais j’ai terminé comme défenseur central. Le problème, c’est que j’étais un peu petit pour mon âge. À l’époque, le Sporting était encore le meilleur club formateur portugais. Je me souviens que Ronaldo venait tout juste d’intégrer l’équipe première quand je suis arrivé là-bas. Après, je suis parti dans un autre club. Le niveau était trop élevé pour moi.
Pourquoi tu n’as pas insisté dans le foot ?
J’ai arrêté parce que je me suis blessé au genou à 14 ans. Puis, il faut être honnête, je n’avais pas le niveau pour passer pro. Quelques mois après, j’ai décroché un rôle dans la série la plus populaire au Portugal, Morangos con Açucar, et la chanson est arrivée très vite après.
Tu supportes toujours le Sporting ?
Mon père est supporter du Sporting et j’ai joué là-bas, mais je ne suis pas un supporter acharné. Je ne regarde jamais les matchs, j’ai du mal avec le niveau du championnat portugais. S’il faut choisir entre les trois grands, le Sporting reste mon club de cœur, mais je ne suis pas un vrai socio. Comme beaucoup de Portugais, je regarde surtout les matchs de la sélection, même si en ce moment, ce n’est pas génial. J’ai la nostalgie de l’époque de Rui Costa, Figo ou Pauleta.
Comment tu expliques les problèmes de la sélection en ce moment ?
Il ne faut pas se mentir, on n’a pas une bonne équipe en ce moment. Les joueurs sont vieillissants, on a trop tardé à remplacer certains. Mais je crois que le problème principal vient de la formation. On n’arrive plus à former de grands joueurs. On a sorti qui depuis Cristiano Ronado ? Au Portugal, les équipes pensent seulement aux résultats. Seuls les trois grands ont les moyens de former des joueurs, mais ils vont recruter en Argentine ou au Brésil. On révèle des James ou des Di María, mais on ne donne plus l’occasion à nos jeunes de s’épanouir. Bien sûr, ça permet au Portugal de briller en Coupe d’Europe, mais résultat, on a une sélection de vieux.
Avec l’Euro 2016 qui se profile en France, tu n’as pas envie d’y croire quand même ?
Pas du tout. Impossible pour moi. On avait un mauvais sélectionneur, on l’a remplacé par un autre mauvais. Ronaldo est trop isolé. On ne règle pas les problèmes du football portugais. Notre formation était bien meilleure dix ans auparavant. Comment le Portugal peut envisager gagner un Euro ou une Coupe du monde avec la génération qu’on a ? Honnête, c’est impossible.
En tant que franco-portugais, comment tu as vécu les différents matchs entre les deux pays ?
C’est très compliqué. J’étais pour la France en 1998 comme le Portugal n’était pas qualifié, mais j’ai toujours beaucoup de mal quand les deux équipes s’affrontent. Il ne vaut mieux pas que je dise quelle équipe je supporte à un journaliste (rires).
Il paraît que ton père est assez proche de Ronaldo ?
Oui, nos familles ont souvent l’occasion de se voir dans sa maison à Madrid. Quand je suis avec lui, je ne me comporte pas comme un fan. On discute tranquillement. C’est un mec super agréable. Je ne comprends pas trop les critiques. Quand tu as du succès, tu vas forcément être critiqué. On va dire que tu es arrogant. Il faut l’accepter. Il a le droit de revendiquer d’être le meilleur joueur du monde. Il vient de remporter un troisième Ballon d’or, il bosse tous les jours pour progresser. Il montre à tout le monde que sans travail, tu n’as rien.
Tu as grandi en région parisienne, tu n’aimerais pas le voir évoluer au PSG ?
Franchement… Non. Je trouve qu’il mérite de finir sa carrière au Real Madrid, dans un très grand club avec une histoire. Je ne vois pas pourquoi il irait finir au PSG.
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