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Darmian brut

Par Lucas Duvernet-Coppola
Darmian brut

Peu connu hors d'Italie, Matteo Darmian a été considéré comme l'un des meilleurs Italiens lors du match contre l'Angleterre. Sans faire de bruit, le jeune défenseur du Torino s'annonce comme l'une des grandes promesses de ce Mondial. À tout juste 24 ans, et seulement deux sélections avec la Nazionale.

Bien sûr que la Juventus a refait une offre. Une offre plus belle que celle déjà formulée et plus belle que celle des prétendants. La Vieille Dame avait déjà fait part de son intérêt pour Matteo Darmian avant le début du Mondial. La Roma était dans le coup. Une titularisation et un match presque parfait contre l’Angleterre plus tard, Matteo Darmian affole toutes les rumeurs du mercato. La Juventus est la mieux placée. Sorti d’Italie, pas grand monde ne connaissait le joueur du Torino avant le début de la Coupe du monde. Le lendemain du match, les Anglais, déjà familiers du pied droit d’Andrea Pirlo, ne posaient qu’une question : « Who is Darmian ? » L’assaut de la Juventus est un premier élément de réponse, que les futurs adversaires de l’Italie devront interpréter comme tel : Matteo Darmian est un joueur dont la Juventus a fait l’une de ses priorités, il est donc un excellent joueur de football. Il faut dire que Darmian n’a jamais fait grand-chose pour faire parler de lui. Ou plutôt : il n’a jamais fait parler de lui hors du terrain. De telle sorte que ceux qui le suivent au quotidien l’assure : il est l’anti-footballeur. Pas de tatouages, pas de vagues en conférence de presse, pas de vagues en interview, pas de vagues en soirée. La seule photo qu’on connaît de lui avec sa copine vient du profil Twitter d’un de ses coéquipiers du Torino. Un observateur proche du club turinois résume : « Darmian, c’est le dernier footballeur à avoir appris à jouer sur le terrain de la paroisse de son village. »

« Un talent inné »

Comment pourrait-il en être autrement ? Matteo Darmian est un Lombard. Né à Legnano, grandi à Rescaldina. À 30 kilomètres au nord-ouest de Milan. Une petite ville de 13 000 habitants. Un de ces endroits où l’on ne rechigne pas à mettre du safran dans le risotto, ni à faire fondre du beurre pour les raviolis. Darmian tape ses premiers ballons à la Carcor, le club local. Gianni Crugnola, secrétaire du club, parle de « rapidité, d’un toucher de balle naturel, et de talent inné » . Le talent est trop grand pour s’exprimer éternellement sur le terrain qui jouxte l’église, et dans la région, les deux géants milanais lorgnent sur tous ceux qui taquinent le ballon mieux que les autres. L’homme qui le repère s’appelle Beniamo Abate. Il travaille pour l’AC Milan, habite à Rescaldina, et a un fils qui tape aussi dans le ballon : Ignazio Abate. Matteo Darmian a alors 11 ans. S’impose dans la primavera du Milan comme le maillon fort. Joue alors en défense centrale. Semble promis à un destin doré. Six ans passent avant sa première apparition avec l’équipe première, à 17 ans. Il y a bien des bouts de match ici ou là, mais il n’y pas grand-chose d’autre. Le Milan ne sait plus trop quoi en faire, et le prête. C’est l’année 2009, et c’est le début d’une longue éducation sentimentale à travers la Botte et ses îles.

Milan n’en voulait pas…

À Rescaldina, on considère ce parcours du combattant comme le moment déterminant de la carrière du jeune Darmian. « Tous ces prêts, tous ces changements, c’est ça qui l’a construit et l’a rendu si calme, car il a compris très tôt que rien n’était acquis malgré tout ce qu’on disait de lui » , juge aujourd’hui un ami d’enfance du joueur. La grande vadrouille commence par un prêt pour Padoue, en Serie B. Le second prêt a lieu en 2010-2011, à Palerme, en Serie A. Puis vient le tour du Torino, toujours en prêt, en 2011-2012, en Serie B. 33 matchs, une promotion en A. C’est à ce moment-là que les premières comparaisons avec Paolo Maldini commencent à noircir d’encre les pages des journaux locaux. Il n’y a pourtant rien à faire. De ce Darmian, le Milan ne veut pas. À l’été 2012, le club de Silvio Berlusconi cède son joueur à Palerme, pour 500 000 euros. Mais les Palermitains ne savent pas non plus quoi faire de ce type bien élevé capable de jouer en défense centrale, mais aussi sur les côtés. Darmian retourne au Torino, qui acquiert finalement le joueur en juin 2013. Sa saison est à l’avenant : à 24 ans, sur son côté gauche (malgré une plus grande aisance sur l’autre aile), le jeune Lombard fait plus que le travail. Ses notes à l’issue de ses prestations ne descendent presque jamais en dessous du 6,5. Et le voilà de nouveau comparé à Maldini. « Il est trop grand, et c’est trop tôt » , a simplement répondu l’intéressé à la fin de son match contre l’Angleterre quand on lui posait la question. Contre le Costa Rica, Darmian sera encore une fois titulaire, sur le côté gauche. Si le cœur lui en dit, il pourra faire des longues transversales vers l’aile droite. Et trouver Ignazio Abate. Le fils de celui qui lança sa carrière.

« D’ici deux ans, le gardien de l’équipe première aura un casque »

Par Lucas Duvernet-Coppola

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