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Dante, la descente aux enfers

Par Sophie Serbini
Dante, la descente aux enfers

Le défenseur brésilien, l'un des hommes de base du triplé du Bayern en 2013, n'est plus que l'ombre de lui-même cette saison. Entre mauvaises prestations et passes d'armes avec Pep Guardiola, Dante Bonfim Costa Santos paye surtout le fait d'être rentré en Bavière l'été dernier après avoir pris 7-1 au pays par ses coéquipiers de club. C'est du moins son avis, et il a du mal à s'en remettre.

Samedi 7 mars 2015. 32e minute de match entre Hanovre 96 et le Bayern Munich. Mini-surprise au tableau d’affichage puisqu’il indique 1-1 entre les deux formations. Nouvelle mini-surprise, Pep Guardiola effectue son premier changement. Dante, fautif sur le but de Kiyotake, cède sa place à Robert Lewandowski. Le Brésilien grimace, son entraîneur ne lui serre même pas la main. Fin du match. Pep Guardiola invoque, en conférence de presse, des raisons purement tactiques pour justifier sa décision. « Je n’ai pas aimé ce que j’ai vu en première période de la part de toute l’équipe. J’ai donc procédé à un changement » , a-t-il tenté d’expliquer. Mais personne n’est dupe et surtout pas Dante. Ce n’était pas l’équipe qui était visée par ce remplacement, mais bien lui. Et pour cause, depuis des mois le défenseur central n’est plus que l’ombre de celui qu’il était il y a encore un an. Sa prestation contre Hanovre, où il a perdu 6 duels sur 11, n’en est que le dernier et plus triste exemple. Avant ça, il y a eu bon nombre d’autres mauvais matchs, notamment celui contre Wolfbsurg où, complètement incapable de contenir Kevin De Bruyne, ce dernier avait eu le champ libre pour dynamiter le Bayern. Et si son temps de jeu était resté très correct jusqu’il y a quelque temps – du moins en championnat où il a joué 13 matchs en entier – la lune de miel semble bel et bien terminée entre le Rekordmesiter et le Brésilien, maillon faible d’une défense qui n’a pourtant encaissé que 11 buts en Bundesliga.

Descente rapide du piédestal

Pendant très longtemps, Dante semblait être une des meilleures affaires jamais réalisées par le Bayern. Arrivé à l’été 2012 pour un peu moins de 5 millions d’euros en provenance du Borussia Mönchengladbach, le chevelu avait su profiter des absences de Holger Badstuber (a fortiori de Javi Martínez) pour s’imposer et former une robuste charnière centrale en compagnie de Jérôme Boateng. Après une première partie de carrière chaotique, le Brésilien semblait enfin avoir trouvé une certaine plénitude. Avec l’arrivée de Guardiola, les choses n’ont pas vraiment changé, du moins au départ. Si l’entraîneur catalan n’a pas hésité à crier sur tous les toits son amour pour Badstuber, qui selon ses dires est le meilleur défenseur avec lequel il n’a jamais travaillé, il n’a pas pu utiliser l’Allemand bien longtemps lors de se première année, celui-ci se blessant de nouveau très rapidement au genou. Dante reste donc titulaire. Et comme la saison passée, il fait le boulot. Mais en fin de saison, quelques signes commencent à pointer en sa défaveur. Il y a d’abord ce match (qui certes compte pour du beurre, puisque le Bayern est déjà champion) contre le Borussia Dortmund. Un match perdu 3-0 et durant lequel il n’a jamais semblé dans le coup. Et puis évidemment, comment ne pas se souvenir des deux matchs contre le Real Madrid en demi-finale de C1 ? Si la faillite fut collective, Dante n’en demeure pas moins un des grands « artisans » , sa fébrilité et sa passivité sur les corners des Merengues ayant bien aidé Ronaldo and co à se qualifier pour la finale. Mais le pire n’est pas encore arrivé puisque la Coupe du monde pointe alors le bout de son nez.

Allemagne – Brésil, l’onde sismique

Dante débarque au Brésil en qualité de remplaçant de luxe. Thiago Silva et David Luiz forment la charnière centrale pendant que lui ambiance le banc avec sa bonne humeur légendaire. Oui mais voilà, Thiago Silva se fait suspendre pour la demi-finale, et Dante, qui n’a pas joué une minute de la compétition, se retrouve titulaire au moment d’affronter ses meilleurs amis allemands. En face, il retrouve six mecs du Bayern. Et malheureusement, l’affrontement ne tourne pas vraiment en sa faveur. Atomisé 7-1, le Brésil sort avec honte de sa Coupe du monde. Dante, pas vraiment fautif sur ce match (il fut probablement le meilleur défenseur de la Seleção ce soir-là, si défense il y a eu), se voit alors bombardé de questions par la presse allemande. Pire, ce match sert pour lui de nouvelle référence. Il n’est plus le Dante du Bayern, mais le Dante du mauvais Brésil. Un peu comme David Luiz en France. Et ça, ça ne passe pas. « Depuis la défaite 7-1 contre l’Allemagne, les gens ont une mauvaise opinion de moi. Ils me respectent moins. […] J’entends des choses du genre :« Il n’a coûté que 4,5 millions, il vient du petit club de Gladbach. Il a pris sept buts en Coupe du monde » » , a-t-il expliqué, un brin agacé, à Sport Bild en février dernier.

Dante vs Guardiola

Depuis cette humiliation en mondovision, Dante traîne son spleen sur tous les terrains d’Allemagne. Et si Guardiola ne pouvait pas se passer de lui jusque-là (malgré un niveau de jeu de plus en plus abyssal), le retour de Badstuber risque de changer la donne, et ce, qu’importe le système défensif mis en place. Mais au-delà de ses errances sur le terrain, c’est son comportement en dehors qui risque de signer son « arrêt de mort » en Bavière. Lors de sa dernière interview, il a jugé les critiques à son encontre trop sévères : « Je suis très, très, très, très, très, très, très déçu. Quand je joue mal, critiquez-moi ! Quand je fais une erreur, insultez-moi ! Quand j’ai été nul, je dis que j’ai été nul. Insultez-moi, n’importe quand ! Mais seulement si c’est justifié. » Or, dans ses propos, Dante ne vise pas que les observateurs et les consultants, il vise aussi son entraîneur. Et s’il y a bien quelque chose que Guardiola n’aime pas, c’est qu’on lave son linge sale en public.

L’an passé, il n’avait pas manqué de faire payer très cher à Mario Mandžukić ses remarques sur la future venue de Robert Lewandowski. Au Barça, ses relations avec Eto’o et Ibra s’étaient envenimées lorsque ces deux derniers l’avaient ouvertement critiqué. Si l’on se fie à l’histoire, l’avenir de Dante au Bayern est déjà scellé. « Si [un entraîneur est obligé de vous sortir] au bout de 30 minutes, c’est que le chapitre Dante au Bayern Munich est en train de s’achever » , a déclaré Stefan Effenberg sur la Sky. Mais si son histoire avec le Bayern paraît se terminer, sa carrière, elle, ne l’est pas encore. Le Borussia Mönchengladbach, par l’intermédiaire de son directeur sportif Max Eberl, s’est déjà dit intéressé par un possible retour de l’ancien Poulain. Pour celui qui a déjà connu cinq clubs en Europe en une décennie, poser ses valises dans un endroit qui lui est familier et où il est aimé pourrait peut-être redonner un certain élan à la fin de sa carrière.

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Par Sophie Serbini

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