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Dans l’iPod d’Arnaud Le Lan
Indochine, Manu Chao, Vieilles Charrues. Arnaud Le Lan se définit lui-même comme « en marge dans le vestiaire » en ce qui concerne les goûts musicaux. Pourtant, lorsqu’il s’agit de délaisser le ballon pour les écouteurs, le Lorientais est plus qu’à l’aise.
Commençons simple : quel est ton genre de musique ?
Je n’ai pas de genre de musique. C’est une question assez difficile quand tu y réfléchis. Je suis un touche à tout, j’écoute un peu de tout. Au fond, il faudrait plutôt me poser la question inverse. Il faudrait me demander ce que je n’écoute pas (rires).
Alors, qu’est ce que tu n’écoutes pas ?
Tout ce qui est techno, tout ce qui est dance. Bref, tout ce qu’on peut entendre dans les boites de nuit aujourd’hui. Je n’aime pas tout ce qui est électronique, j’ai beaucoup de mal avec ça. C’est une forme de musique, je comprends que ça puisse plaire, mais je préfère le son plus authentique. Et puis j’attache beaucoup d’importance aux paroles et à l’accompagnement.
Dans un monde du football où le hip-hop et l’électro prédominent, tu dois te sentir un peu en marge…
Ouais, je suis en marge. Très clairement. Dans les vestiaires, je retrouve quelques joueurs qui partagent mes gouts, mais on va dire que ce sont des gens qui sont de la même génération que moi, des gens qui ont trente ans. Sinon, il faut que je traine dans les bureaux et chez les dirigeants pour trouver des gens qui aiment la même musique que moi. Maintenant que tu me le dis, c’est vrai que dans le vestiaire, je suis un peu en marge…
Donc les goûts musicaux évoluent forcément selon les générations ?
Je pense que c’est inévitablement une question de génération. Moi j’ai grandi avec les années 80 et je suis resté un grand amateur de cette période. Eux, ils ont grandi avec le hip-hop et le rap américain. Deux styles de musique qui, au fond, collent pas mal au côté bling-bling du football d’aujourd’hui. Moi je n’ai été élevé là-dedans. Eux, contrairement à moi, ils viennent de grandes villes, ça fait partie de leur culture. Moi, je suis de la campagne, je suis un rural, la culture n’est pas la même.
Les années 80, c’est vaste. Ca représente quoi pour toi musicalement ?
Ah, les années 80 pour moi, ce sont les groupes comme Indochine, que j’ai découvert pendant cette période. J’aime cette sorte de rock français, assez inspiré. Ce sont des groupes que je suis. J’écoute ça d’une oreille attentive.
Ton emploi du temps de footballeur est assez chargé. Tu trouves le temps d’aller à des concerts ou à des festivals ?
Ecoute, c’est assez complexe. La plupart des artistes, pour toucher un maximum de personnes, font leurs concerts le samedi soir, du coup, c’est assez compliqué. Maintenant, on essaye de s’y rendre avec ma femme, dès que possible. Les festivals, c’est encore plus compliqué parce que ça dure plusieurs jours. Mais j’ai gardé un excellent souvenir des dix ans des Vieilles Charrues. C’était il y a dix ans d’ailleurs, c’était extraordinaire. C’est vraiment quelque chose que je referai une fois les crampons raccrochés. C’est un environnement dans lequel je me plais réellement. C’est très grand, même démesuré. Mais être tout seul, au milieu d’une foule, à écouter de la musique, dans l’anonymat le plus total, c’est le pied. Ca m’avait vraiment marqué. Quand j’y suis allé, il y avait Manu Chao, Noir Désir, j’avais vraiment passé un super moment. Je veux y retourner. A la fin de ma carrière, c’est quelque chose que je ferai, avec mes enfants.
Et toi personnellement, tu joues de la musique ?
Ecoute, tu tombes très bien, car je me suis mis au piano il y a peu. Ca faisait des années que je voulais en faire, mais on n’avait pas la chance d’avoir un piano à la maison. Finalement, nous avons eu de la chance puisqu’on en a trouvé un dans la famille de ma femme. Il est arrivé en fin d’année dernière et du coup, je prends des cours depuis le mois de janvier.
Pourquoi le piano ?
C’est un instrument qui m’a toujours plu. Que ce soit en accompagnement ou seul, je trouve ça vraiment mélodieux. Ca me plait, vraiment. Tout ce qui est assez simple, acoustique, j’adore ça. La guitare sèche par exemple, me passionne également. Mais une seule chose à la fois, hein (rires).
Jeune, le football prend énormément de temps. Tu regrettes de ne pas avoir pu consacrer plus de temps à la musique ?
Ce n’est pas un regret, mais si j’avais su, j’aurais commencé la musique avant. Quand j’étais petit, ça ne m’intéressait absolument pas. Je m’aperçois qu’aujourd’hui ça m’embête, alors je pousse mes enfants à en faire. C’est vrai qu’ils trainent un peu des pieds pour y aller, mais au moins, ils n’auront pas les regrets que nous pouvons avoir.
Tu écoutes quoi en ce moment ?
Ca peut paraître bizarre, mais je suis très radio. J’ai horreur d’écouter systématiquement les mêmes chansons, alors la radio, c’est bien. Ca me permet de découvrir des choses. Un disque ne reste jamais trop longtemps dans le lecteur chez moi. Mais si tu veux tout savoir, juste à côté de chez nous, il y a une petite salle et quelques groupes viennent. Prochainement, nous allons voir les Têtes Raides.
Tu es né à Pontivy, quel rapport as-tu avec la musique bretonne ?
J’adore ! J’ai été bercé dedans. Je trouve ça hyper entraînant. Je comprends que ça ne plaise pas, mais c’est mon cheval de bataille dans le vestiaire, surtout pendant les périodes de festival inter-celtique. J’essaye de les forcer à faire le tour du festival, parce qu’il y a des groupes vraiment sympas dans les pubs et dans les bars. Moi je trouve ça très festif, très entraînant. On nous dit souvent, à nous les Bretons, que nous sommes froids, pas très marrants. La musique bretonne, c’est tout le contraire, c’est très entraînant, très convivial.
Tu as écouté l’album de Christophe Hondelatte ?
Non. Mais j’étais au courant qu’il avait sorti quelque chose, parce que je l’ai vu se barrer du plateau de Laurent Ruquier. Mais maintenant que tu me dis ça, je vais aller le voir. Il est gratuit sur internet ? J’irai jeter un œil alors !
Propos recueillis par Swann Borsellino