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God Save the Tuchel

Par Célien Vauthier
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L’Angleterre s’apprête à affronter l’Albanie (ce vendredi à 20h45), sa première rencontre officielle sous la houlette de Thomas Tuchel. Et l’issue de ce match pourrait déjà offrir un premier indicateur de la manière dont l’Allemand gère ses débuts avec la sélection anglaise.

God Save the Tuchel

L’arrivée de Thomas Tuchel à la tête de la sélection anglaise a fait l’effet d’une petite bombe dans le monde du football anglais. Peu attendu, voire mal accueilli par certains médias et observateurs du football anglais, l’Allemand entame son aventure avec les Three Lions sous un regard attentif et, parfois, méfiant. Celui qui sera le quatrième étranger (après Sven-Göran Eriksson, Fabio Capello et Lee Carsley) à conduire le carrosse de la Couronne se retrouve déjà confronté à la pression des résultats immédiats, réaction assez naturelle pour une nation en quête de son premier trophée majeur depuis 1966. Mais, au-delà de la politique des résultats, c’est surtout la manière avec laquelle il aborde son rôle et les relations qu’il instaure avec ses joueurs qui pourraient bien définir son succès ou son échec.

Un démarrage dans la tempête médiatique

Il suffit de jeter un œil à la presse pour prendre la mesure de ce qu’il l’attend. Dès sa nomination en octobre, le Daily Mail annonçait « Un jour sombre pour l’Angleterre » alors que des voix plus patriotiques exprimaient leur préférence pour un sélectionneur anglais. Pourtant, si l’Angleterre n’a pas su trouver un entraîneur du cru capable de mener cette équipe vers la gloire, certains journalistes, comme Henry Winter, journaliste réputé et ancien chef de la rubrique football du Times, se disent convaincus que, « si un étranger doit prendre les rênes, c’est Thomas Tuchel qui est le meilleur ». L’entraîneur allemand arrive donc avec une double mission de redresser une équipe qui, bien que talentueuse, n’a pas su franchir la dernière étape lors des compétitions majeures, et surtout conquérir un public anglais profondément attaché à son identité et ses traditions.

Sa première liste a été également scrutée. Et a drainé avec elle son flot de critiques. Si Myles Lewis-Skelly connaîtra ses premiers émois dans le national squad, les convocations des expérimentés et expatriés Jordan Henderson et Kyle Walker, 34 ans tous les deux, mais aussi le retour de Marcus Rashford, absent depuis un an, ont été perçus comme un message négatif envoyé aux jeunes talents.

Toutefois, Tuchel a su répondre à ses détracteurs avec calme et assurance. Exemple sur le cas Henderson : « Nous avons rappelé Hendo parce que je pense que sa carrière et la façon dont il joue maintenant et s’impose à l’Ajax sont tellement impressionnantes. Il s’appuie sur son caractère et sa personnalité, ainsi que sur l’énergie qu’il apporte à l’équipe. Pour moi, Jordan ressemble à Dan Burn. Ils portent ces valeurs sur leurs épaules. Ils portent leur équipe. Ils sont absolument fiables dans ce qu’ils apportent en matière d’énergie. C’est également sur ce point que nous nous concentrons, afin de mettre en place le plus rapidement possible une équipe soudée. Jordan est une pièce maîtresse de ce puzzle. » Le mot le plus important dans cette tirade est « rapidement ». Il a justifié ses choix, soulignant qu’il ne voulait pas céder à la pression des médias, mais construire une équipe compétitive et cohérente pour la Coupe du monde 2026, date de la fin de son contrat. « Une mission à court terme » comme il l’a décrit. Et pour ça, il lui faut les meilleurs tout de suite avant de penser à construire sur le long terme.

Un entraîneur tacticien, mais aussi psychologue

En interne, la situation semble différente. Le staff et les joueurs, bien que conscients de l’importance du contexte, semblent avoir accueilli Tuchel avec plus de bienveillance. Notamment Morgan Rogers, qui a déjà évolué avec Guardiola, Emery et Southgate et qui voit déjà une différence et une aura. « Sa présence est différente », confie-t-il au Standard. L’un des premiers chantiers de Tuchel est de changer la mentalité de l’équipe et de chasser ce trac qui empêche les Three Lions de triompher. « Nous voulons jouer avec le désir et la joie de gagner, et non avec la peur de perdre », a-t-il martelé en conférence de presse, se basant sur ce qu’il avait vu à la télé. Ce discours a résonné comme un appel à la rédemption après une longue série de déceptions comme celui de l’Euro 2024. Le technicien allemand sait que, pour aller chercher la victoire, il doit transformer cette équipe bourrée de talents en un collectif débridé, capable d’imposer son jeu avec intensité et fluidité, mais aussi avec ses méthodes bien à lui pour souder son groupe.

Tactiquement, Tuchel a annoncé vouloir proposer un football physique, rythmé et très porté sur l’attaque. Une philosophie qui a pour but de libérer les talents offensifs de l’Angleterre et embarquer l’opinion publique. Défensivement, son système à trois têtes, qui avait marqué son passage à Chelsea, pourrait être adopté, pouvant convenir à des profils comme John Stones ou Harry Maguire. Cependant, les blessures de ces deux joueurs pour ce premier rassemblement laissent planer une incertitude sur l’implantation immédiate de ce système, bien que l’ancien coach du PSG ait inclus 9 défenseurs dans sa première liste. Autre chantier : le gardien. Tuchel serait plutôt adepte d’un gardien-libéro, mais Pickford, qui est le gardien numéro un, n’est pas vraiment le plus à l’aise avec le jeu aux pieds. Les premières sorties à Wembley contre l’Albanie ce vendredi, puis la Lettonie lundi apporteront un petit aperçu, alors que le reste du groupe est composé de la Serbie, Andorre et le Pays de Galles. Cependant, l’Angleterre a l’habitude de rouler sur ses qualifications, et c’est au moment où la route s’élèvera que Tuchel sera définitivement jugé. Comme tous les sélectionneurs de l’Angleterre depuis Alf Ramsey, en somme.

Tuchel bouge Rashford et Foden après Angleterre-Albanie

Par Célien Vauthier

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