- Groupe A
- France/Afrique du Sud
Dans la tête de Raymond…
Raymond Domenech l'a promis, il va aligner le onze dont il a envie. On n'est pas obligés de le croire, mais on peut toujours essayer de le deviner.
Comme la France a toujours une chance, aussi infime soit-elle de se qualifier, Domenech va aligner l’équipe la-plus-compétitive-possible. Prenant comme prétexte l’enjeu du match, pour ne pas faire de politique, de choix, de dénonciation. Il se limite alors aux deux seuls changements « imposés » par le sportif. Car, ce qui est déjà certain (et c’est d’ailleurs la seule certitude), c’est que Raymond Domenech va faire sans Anelka, ni Toulalan, suspendu. Il y a donc un nouveau six, et un nouveau neuf. Alou Diarra, et Henry, ou Cissé, ou Gignac.
Ensuite, le cas des « rebelles », enfin des supposés « rebelles ». Des frondeurs, des grévistes, des meneurs, des appelez-les comme vous voulez. On parle ici d’Evra, capitaine flamme, de la Gallas, une vraie diva, peut-être aussi d’Abidal et de Ribéry. Ces quatre joueurs, supposés en conflit ouvert avec leur entraîneur (voire d’autres, on est loin de savoir tout ce qu’il se trame au sein de la caravane bleue), Raymond est tenté de ne pas les aligner au coup d’envoi (si tant est que le pouvoir est toujours dans ses mains). Mais Ray Strange, malin, pourrait choisir au contraire de les aligner afin d’entretenir le flou artistique quant à la situation « politique » des Bleus. Les écarter reviendrait à les dénoncer, attention Raymond… Alors, histoire de calmer un peu les ardeurs, Domenech pourrait procéder à des changements poste pour poste, ce qui donnerait une équipe du genre :
Lloris – Evra, Abidal, Gallas, Sagna – Diaby, Diarra – Malouda, Ribéry, Govou – Gignac
Soit une équipe en mode « il ne s’est rien passé, keskiya ».
Mouais.
Mouais, Parce que même en faisant abstraction des derniers événements, cette équipe pue la défaite. Ribéry meneur, Govou titulaire, la charnière centrale… Sans parler de leur attitude, les piètres performances sportives des Bleus incitent tout de même au changement.
Alors Domenech, l’enjeu, la qualif tout ça tout ça, met en place une équipe plus « performante », mais attention, diplomatie football club toujours, il n’écarte pas non plus pour autant les frondeurs. Il entretient l’illusion de ne pas faire de la politique. Un truc supra malin du genre :
Lloris – Abidal, Squillaci, Gallas, Sagna – Diaby, Diarra – Malouda, Gourcuff, Ribéry – Henry
Soit une équipe en mode « t’as vu comme j’ai gardé le contrôle bébé ».
Avec Abidal décalé en arrière gauche, et donc Evra, capitaine écarté ; Squillaci en central, mais toujours Gallas ; Diarra pour la Toul : Gourcuff réintégré au poste de meneur, avec Ribéry à droite ; Henry devant pour son dernier match, et parce que bon Gignac et Cissé… Une équipe en forme de consensus, avec Ribéry et Gourcuff ensemble et Gallas toujours là, histoire de faire comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes. Une équipe en mode « tout ce qui ne tue pas rend plus fort, on sort grandis de cet épisode nous keskiya ».
Mouais.
Bon, c’est trop difficile d’essayer de deviner quelle sera la compo. Peut-être que, histoire de boucler la boucle, Raymond va revenir au 4-3-3 mis en place contre le Costa Rica. Quand tout allait encore bien chez les Bleus. Enfin pas trop mal… Depuis, il s’en est passé des choses, et au milieu du bordel ambiant, Raymond va tout de même devoir la faire, sa compo. Certainement pas la plus simple, mais certainement sa dernière… Comme un symbole.
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