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- OM-ASSE (2-0)
Dans la poche de Balotelli
Dans une soirée marquée par les choix de Rudi Garcia et un cinquième match sans défaite pour l’OM, logique vainqueur de l’ASSE (2-0), Mario Balotelli a de nouveau attrapé les regards grâce à un but et une célébration iconique.
Pourquoi lui ? « Je vais vous confier quelque chose : le caractère particulier de Mario est un des facteurs qui ont fait que Frank McCourt a pris ce dossier particulièrement à cœur, dépliait cette semaine Jacques-Henri Eyraud dans un entretien donné à France Football. Car, quand il était propriétaire des Los Angeles Dodgers, Frank avait fait venir Manny Ramirez, un joueur très controversé que beaucoup hésitaient à recruter malgré son immense talent. Et ça a été une réussite, car Ramirez a apporté un coup de fouet à la franchise. » Autre cadre, autre contexte, même volonté de transformer un homme en cravache.
Et même réussite, pour le moment : dimanche soir, face à l’AS Saint-Étienne (2-0), Mario Balotelli a une nouvelle fois joué du cuir et est devenu le premier joueur de l’OM à inscrire un but lors de ses trois premières balades au Vélodrome depuis Ibrahima Bakayoko lors de l’été 1999. Cette fois, l’Italien n’a eu besoin que d’une douzaine de minutes, a transformé la seule passe de la soirée que lui a adressé Florian Thauvin (un corner déposé dans une zone mortelle pour n’importe quel gardien de but) en merveille et s’est même payé le luxe de faire sauter les frontières numériques en célébrant son but via une story Instagram alors que la majorité des abonnés MyCanal n’arrivait même pas à accéder au match en live. Ce qui a poussé Steve Mandanda à servir en dessert un résumé parfait : « On a le meilleur de Mario, il fait peur. »
« Il nous accélère le jeu »
Balotelli, c’est pour le moment l’histoire d’un chouette mariage : celle d’un type débarqué au milieu d’un peuple en pleine dépression, pour activer la machine à fantasmes, et ce, dans un club qui a construit son histoire dans la culture des grands buteurs. Un club qui, il y a quelques semaines, faisait sérieusement flipper dans son approche psychologique des rencontres et dont le contremaître, Rudi Garcia, était un homme en danger. Dimanche soir, Garcia a une nouvelle fois sorti sa nouvelle recette gagnante : un 4-4-2, où Ocampos a eu un rôle clé dans le repli défensif, où la paire Sanson-Lopez a répondu présente alors que Luiz Gustavo et Kevin Strootman regardaient le spectacle sur le côté, où l’axe central Kamara-Ćaleta-Car a confirmé sa forme du moment, et où on a vu les Marseillais imposer un gros pressing pour dérégler, surtout en première période, les connexions offensives stéphanoises. Au bout, cela donne un cinquième match consécutif sans défaite (quatre victoires, un nul) et une confirmation : lorsque l’OM doit faire le jeu, ce système fonctionne.
Dans quatorze jours, au Parc des Princes, Gustavo devrait réapparaître dans le onze, mais Garcia a encore du temps pour y réfléchir, notamment la réception de Nice, qui retrouvera pour l’occasion un Balotelli qui n’avait pas réussi à inscrire le moindre but avec les Aiglons lors de la première partie de saison.
À Marseille, c’est une autre version du buteur italien que l’on voit : un homme qui bosse pour les autres, qui a accepté de prendre la pression d’un effectif sur les épaules et qui est, surtout, décisif. « Il nous accélère le jeu » , glissait récemment Garcia et, après une soirée comme celle-ci, impossible de ne pas aller dans le sens du coach marseillais, lui qui peut enfin compter sur un mec qui marque. En quelque 400 minutes, Mario Balotelli a déjà marqué quatre fois, ce qui fait déjà de lui le deuxième meilleur buteur du club cette saison derrière Florian Thauvin, buteur dimanche soir sur un penalty que lui a laissé son nouveau pote italien. De passage sur le plateau du CFC, Balotelli a rappelé qu’il avait toujours, en général, frappé fort et vite avant de partir sur un sourire : « Dès que je fais quelque chose, en général, ça fait le tour du monde. » Pour le moment, le voilà surtout avec un peuple dans la poche et des dents de nouveau plantées dans les parquets.
Par Maxime Brigand