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Daniel Chima, le sens du dépaysement

Par Raphael Gaftarnik
Daniel Chima, le sens du dépaysement

Après avoir goûté aux joies de la Norvège, Daniel Chima, attaquant nigérian de 24 ans, n'a pas fini de voyager. En signant en Chine, au Shanghai Shenxin, il s'offre un nouveau dépaysement. Et s'acclimate peu à peu à cet autre football.

La ligne téléphonique est souffreteuse. Au bout du fil, la petite voix de Daniel Chima peine à s’extraire de l’écouteur, même si la faute incombe sans doute à la distance. Car depuis le début de l’année 2015, Daniel Chima Chukwu a rallié Shanghai pour y offrir ses services de footballeur. Et c’est à Shenxin, moins prestigieux que son voisin du Shenhua, que l’attaquant nigérian a atterri. Par envie de découvrir, par souci financier aussi : « Je voulais essayer de nouvelles choses. J’étais à Molde depuis 5 ans, et je voulais changer d’air. Et puis Shanghai proposait plus que les autres clubs. Donc je me suis dit« Ok, je me laisse un an pour essayer ». Et au niveau du salaire, ils m’ont offert plus que ce que j’avais à Molde. » Grand voyageur au gré de ses transferts, Chima a en effet décidé, après ses 5 ans passés en Norvège, de s’offrir une nouvelle destination exotique. Du froid scandinave à la mégalopole chinoise, itinéraire d’un attaquant qui n’a pas fini de se faire tamponner le passeport.

Rencontre avec Solskjær

C’est en 2010 que Daniel Chima embarque dans son premier avion. À seulement 18 ans, il est repéré par le FK Lyn, qui se propose d’enrôler le jeune buteur. Mauvaise pioche pour Chima. Quelques semaines après son arrivée, le club est déclaré en faillite et ses joueurs abandonnés sur l’autel de la banqueroute. Pourtant, Daniel rebondit. Et pas n’importe où. Après un test à Molde, le nouvel entraîneur Ole Gunnar Solskjær s’entiche du délaissé et lui fait signer un contrat. Chima peut enfin s’installer et s’adapter : « Il faisait très chaud au Nigeria, tu ne joues pas dans le froid et sous des températures glacées. C’était le plus gros challenge que j’avais là-bas, mais je l’ai surpassé. Je m’y suis fait. » Pourtant, les premières saisons ne sont pas couronnées de succès. Peu utilisé lors de son arrivée, Chima joue les remplaçants l’année suivante. Une des particularités du système Solskjær selon lui : « Il n’aimait pas mettre le même 11 à chaque fois. Donc on tournait énormément d’une rencontre à l’autre. »

Mais le turn-over va lui être bénéfique en 2012, alors que Molde est à la lutte pour le titre. Auteur de 8 buts lors des 9 dernières rencontres de championnat, il devient même le héros du club lors du match du sacre face à Hønefoss. Non sans être armé de l’expérience de super-sub transmise par son coach : « Il m’a dit : « Petit, tu seras sur le banc aujourd’hui, mais quand nous aurons besoin de marquer, tu entreras. » Il m’a fait entrer à la mi-temps, et je marque le seul but de la partie. » Revigoré par cette réussite, Chima ne marque toutefois pas assez pour se faire un nom dans un championnat européen plus prestigieux. Et ce, malgré les conseils avisés d’un Solskjær l’ayant pris sous son aile : « Il avait le talent pour nous réunir et faire que nous vivions bien ensemble. Il m’a beaucoup appris, et étant lui-même attaquant, m’a fait progresser, m’a enseigné à être plus efficace devant les buts. » D’ailleurs, le départ de Baby face killa précipite également celui de Chima. Qui s’évade aujourd’hui en Chine, son mentor norvégien dans un coin de la tresse.

« J’adore le riz frit et leur poulet »

« Beaucoup de gens ont été surpris. À Molde, on me demandait « Mais pourquoi tu dois partir ? » Même au Nigeria, on m’a dit que partir ferait que mes chances d’être sélectionné pour l’équipe nationale allaient être très minces. Mais ma famille m’a supporté, car je leur ai dit que j’avais envie d’y aller. » Forcément, le choix de Chima, 24 années au compteur, interpelle. Pourtant, installé en périphérie de Shanghai « pour ne pas être trop tenté par les loisirs de la ville » , Chima ne regrette pas. Et ce, malgré les quelques désagréments inhérents aux longs voyages : « Le décalage horaire a été mon plus grand problème. Je ne pouvais pas dormir, je suis resté calé sur l’horaire norvégien. Souvent, les gens du club ont même été obligés de venir me réveiller, de venir dans ma chambre pour s’assurer que j’étais debout. »

Une fois sur pied, Chima profite pourtant de l’engouement autour de sa venue : chants à son nom, pied de grue des fans au pied des hôtels, autographes en pagaille. Chima est bien une attraction aux yeux des supporters, mais se doit également de jouer un rôle prépondérant pour ses coéquipiers : « En Europe, on s’attend à ce que vous travailliez comme les autres. Mais ici, je dois travailler encore plus dur parce que tous les joueurs chinois vous observent. » Une pression dont s’accommode l’attaquant depuis mars et la reprise du championnat. Le 8 mars dernier, Chima dispute alors son premier derby dans l’enceinte du rival du Shenhua. Malgré le set concédé (6-2), il marque un but, délivre une passe décisive, mais mesure surtout l’engouement grandissant pour le football en Chine : « Le stade était plein, à guichets fermés, avec une foule qui criait comme si c’était une finale. Dans les rues, c’est à peine si un supporter du Shenhua dit bonjour à celui du Shenxin. »

Pourtant, avec sa ligne de stat honorable (5 buts, 2 passes décisives), Daniel Chima n’est pas encore parvenu à porter une équipe qui ne compte que 2 victoires au compteur en 16 rencontres. Pas de quoi inquiéter le joueur, lucide sur l’opération maintien, et habitué des opérations en terrain inconnu. Et s’il ne peut encore communiquer avec ses adversaires, barrière de la langue oblige, Chima s’est depuis longtemps préparé à rejoindre l’Asie : « Déjà au Nigeria, je mangeais beaucoup de nourriture chinoise. Et en Norvège aussi ! J’adore le riz frit et leur poulet. Et puis, on m’envoie toujours de la nourriture nigérienne ici, donc je m’en fais un peu à la maison. » Une maison dont le toit n’est pas encore fixé, puisque Chima se verrait bien retourner en Europe après son expérience chinoise. Histoire que la ligne téléphonique ne grésille plus.

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Par Raphael Gaftarnik

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