- Trophée des Champions
- Monaco-PSG (1-2)
Dani Alves : profession champion
Auteur d’une prestation XXL pour sa première en match officiel avec le PSG face à Monaco, Dani Alves a montré qu’il n’était pas venu en France pour les vacances. Champion dans l’âme et Brésilien dans les pieds, l’ex-barcelonais risque de faire beaucoup de bien au onze d’Unai Emery.
Et un de plus qui fait 33. Tout sourire au micro d’Anne-Laure Bonnet, Dani Alves a officiellement plus de trophées en club que de dents (dents de sagesse comprises). Mieux, si le Paris Saint-Germain continue à faire le boulot cette saison, le Brésilien de 34 ans aura gagné, en moyenne, un titre par année depuis qu’il est né. Et si le garçon est passé par des clubs qui lui ont permis d’avoir ce palmarès qu’il n’aurait même plus la place de se faire tatouer – Bahia, Séville, Barcelone, Juventus et donc Paris – la réciproque est également vraie : ces clubs n’auraient pas autant brillé sans lui. Les Parisiens s’en sont rendus compte ce samedi soir, à l’occasion de ce qui était le tout premier match officiel du latéral droit, aligné au poste d’ailier droit par Unai Emery. Ne sachant visiblement pas ce que « temps d’adaptation » signifie, le natif de Juazeiro a montré de quel métal il était fait : celui des champions. Ceux qui sourient encore jusqu’aux oreilles quand on leur remet le prix d’homme du match d’un « vulgaire » trophée des champions. Ceux qui ne se cachent pas quand la plèbe leur demande de prouver ce qu’ils sont venus faire là. Dani Alves, voici Paris. Paris, voici Dani Alves. Visiblement, tous sont enchantés.
Au four et au moulin
Cela ne se voyait pas mais il était fâché. Contrarié par les résultats médiocres du Paris Saint-Germain lors de la tournée américaine, Dani Alves a confié à beIN Sports que ces contre-performances en matchs amicaux l’avaient contrarié. Non, Dani Alves n’aime pas perdre. C’est pourtant ce chemin, celui de la défaite, qu’a d’abord emprunté son équipe face à l’AS Monaco. Dominés lors des dix premières minutes de la rencontre, quand l’escouade de Leonardo Jardim pressait de manière organisée, les Parisiens ont su renverser la vapeur, notamment grâce à leur nouvelle recrue. Positionné devant Thomas Meunier, profession mangeur d’espaces, Dani Alves n’était pas franchement dépaysé en tant qu’ex-joueur de Max Allegri. Offensivement très sûr, il a su donner satisfaction là où son compatriote Lucas Moura peine tant depuis son arrivée dans la capitale. Plus propre, plus intelligent et surtout plus efficace, le Brésilien a montré qu’il était une possibilité supplémentaire pour Unai Emery à ce poste offensif. Un casse-tête supplémentaire pour le coach espagnol, qui risque d’éprouver les pires difficultés à trouver une place au chaud à Alves, que ce soit à la place de Meunier ou d’un offensif s’il compte le stabiliser plus haut. Une donne dont le Brésilien ne s’est pas soucié, lui qui a été de quasiment tous les bons coups.
Auteur d’un splendide coup franc – avec, certes, un mur à onze mètres -, Alves s’est ensuite fendu d’une passe décisive parfaite pour un coup de tête du même niveau d’Adrien Rabiot. Un centre parmi tant d’autres, qui n’ont bien évidemment pas tous connu la même réussite mais qui ont constamment gêné la défense monégasque. Au four et au moulin, l’ex-Catalan a botté les coups francs, les corners, enchaîné les allers-retours et a parfois, un peu plus maladroitement, tenté de conserver le ballon en phase offensive, notamment dans une position plus axiale. Et si un match ne reflète pas la vérité d’une saison, plus encore lorsqu’il s’agit du premier de l’année, Dani Alves a fait preuve d’une qualité qui ne se perd pas avec l’âge et qu’il saura insuffler à une équipe qui en a parfois manqué la saison passée : l’attitude du champion. Lui qui a tout connu n’a jamais lâché, a exulté comme si c’était son premier but et a fait le boulot jusqu’au bout. Et a dégainé ce sourire, donc, sur lequel de nombreux pensionnaires de Ligue 1 vont d’ailleurs se casser les dents toute la saison. Et contrairement au passage chez le dentiste, l’arrivée d’Alves à Paris était gratuite.
Par Swann Borsellino