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Dani Alves au Barça en 10 dates
Après huit années d’une idylle riche en émotions autant qu’en titres, Dani Alves quitte le FC Barcelone. L’occasion de revenir, à travers 10 événements, sur la trace que le Brésilien a laissé du côté du Camp Nou et des remblas.
2 juillet 2008 : La découverte du Camp Nou
Le poids du transfert ne l’étouffe pas. Tout sourire, tout heureux, Dani Alves découvre le Camp Nou à l’été 2008. Le 2 juillet, pour être exact, il est présenté avec tous les honneurs par un Joan Laporta pas feu fier d’avoir déboursé 35,5 millions d’euros pour l’enrôler – soit le quatrième plus gros transfert de l’histoire blaugrana derrière Neymar, Suárez et Ibrahimović. Courtisé par les Chelsea et autres Real Madrid, le Brésilien décide de poser ses valises dans la cité de Gaudi. Un choix qui s’avère payant : pas même un an plus tard, il décroche son premier triplé avec Pep Guardiola et entame une idylle ininterrompue jusqu’à jeudi avec Lionel Messi.
Sa présentation dans un maillot trop grand :
18 août 2009 : Dani et les grandes oreilles
Quelques semaines après avoir remporté sa première Ligue des champions et sa première Liga, Dani Alves retrouve Barcelone métamorphosé. Car d’une coupe aux grandes oreilles jusqu’au billard, il n’y a qu’une opération que le natif de Juazeiro franchit durant ses vacances. De retour aux affaires, il affiche de belles oreilles bien alignées et plus décollées. Un changement physique moins futile qu’il n’y paraît. Car grâce à cette intervention chirurgicale, Dani devient un aimant à sponsor et une star des réseaux sociaux. Pis, il partage désormais de douces journées aux côtés de la mannequin Joana Sanz, qui a craqué pour les goûts excentriques du Culé. Di María pourrait s’en inspirer.
Exemple du style causal à la Dani :
4 mai 2010 : La centième rugissante (et serviable)
Rarement un joueur n’aura été autant précoce pour atteindre la barre des cent apparitions sous le maillot blaugrana. Pour Dani, ce cap devient effectif lors d’une rencontre de Liga face à Tenerife. Un match facilement remporté par un Barça (4-1) qui peut une nouvelle fois compter sur la qualité de passes de son Brésilien, serveur de caviars pour Bojan et Messi. Alves est d’ailleurs le plus gros pourfendeur de passes décisives à destination de la Pulga – 26 durant sa carrière, loin devant les Xavi et Iniesta. Avec plus de cent passes décisives durant son étape blaugrana, il a réinventé son poste et s’est mué en premier meneur de jeu latéral. Complètement loco.
Les plus belles sucreries de Dani :
28 mai 2011 : La coupe et le dorsale pour Abi
Titulaire de sa première finale de Ligue des champions, Dani Alves rentre sur la pelouse de Wembley avec une risette enfantine. C’est que, collé à son ami Éric Abidal, lui aussi suspendu deux ans plus tôt pour le rendez-vous romain face à ces mêmes Red Devils, il mesure le chemin accompli par son homologue du flan gauche. Quelques semaines avant cela, l’ambiance diffère du tout au tout lorsque le Français annonce sa tumeur au foie : « Mon coéquipier Dani Alves avait décidé de m’offrir une partie du sien. Il était très sérieux mais je ne pouvais l’accepter » . Lors du départ d’Abidal pour Monaco, le Brésilien décide alors de troquer son dorsale pour le numéro 22, propriété de son meilleur ami du vestiaire. La classe jusqu’à la lie.
Le tube de Dani et d’Abi :
25 janvier 2012 : La lucarne de San Iker
Plus encore que ses innombrables passes décisives, Dani Alves se caractérise également par un sacré coup de pétard. Une frappe limpide et puissante qui, durant sa trajectoire sevillista, lui a permis de dépoussiérer quelques lucarnes. Tiki-taka oblige, il ne donne pas dans le contre-culturel au Barça et limite ses tentatives lointaines malgré quelques exceptions. C’est ce qu’apprend à ses dépens San Iker lors de ce quart de finale retour de Copa del Rey quand, juste avant la pause, le Brésilien lui envoie une cartouche en pleine lucarne. Un pion de la qualification qui dégage la route vers un nouveau trophée en Coupe. Au total, Dani Alves remportera 25 titres avec le Barça, soit 32 dans toute sa carrière, ce qui en fait le joueur en activité le plus titré du football.
L’araignée n’est plus :
14 mars 2014 : City à terre, deux fois
Depuis son arrivée au Barça, Dani Alves a cohabité avec des trios comme la MSN, le MVP ou celui made in Masia Busquets-Xavi-Iniesta. Un statut dans l’ombre des stars qui ne l’empêche pas de briller comme le soliste magnifique qu’il est. Preuve en est donné face à Manchester City. Adversaire des Blaugrana en huitièmes de finale de la Ligue des champions, les Mancuniens espèrent profiter des tracas barcelonais engendrés par l’état de santé dramatique de Tito Vilanova et l’intégration du Tata Martino. Une chimère, puisqu’à l’aller comme au retour, les Catalans roulent sur les Citizens. Annoncé dans le creux de la vague, le Brésilien sort deux partitions de haut vol et plante à l’aller comme au retour. Dani the dog.
Le petit pont sur Hart :
27 avril 2014 : Dani a toujours la banane
Les stades espagnols et le respect, c’est une histoire compliquée. A contrario d’un Eto’o qui, un soir de déplacement à Saragosse en 2006, avait souhaité quitter la rencontre, Dani Alves décide, lui, de challenger le racisme. En recevant d’un spectateur du Madrigal une banane à ses pieds, il décide de la ramasser, de l’ouvrir puis de la gober. Un instantané qui tourne au buzz et qui place le Brésilien en première ligne médiatique du combat contre le racisme. « Cela fait 11 ans que je suis en Espagne, ça a toujours été la même chose. Il faut le prendre comme ça et rire de ce que font ces retardés » , livre-t-il en guise d’explication. Car oui, Dani ne perd jamais son sourire.
L’action riche en nutriment :
9 juin 2015 : La prolongation de Lucho
Tout frais vainqueur de son second triplé avec le Barça, Dani Alves fond en larme lors des célébrations de fin de saison et laisse penser à un départ prochain. Quelques jours plus tard, tout sourire, il officialise sa prolongation de contrat jusqu’en 2017 avec une année optionnelle. C’est qu’entre-temps, Luis Enrique a fait le forcing auprès de sa direction pour conserver son Brésilien qui, bien que vieillissant, reste un rouage essentiel des succès azulgranas. Une redite dans la carrière barcelonaise d’Alves : de Guardiola à Luis Enrique, en passant par Tito Vilanova et Tata Martino, il a toujours été un indéboulonnable du onze catalan à l’égal des Messi, Iniesta et Piqué, seuls survivants dans le vestiaire depuis son arrivée.
23 novembre 2015 : La presse n’a pas bonne presse
La langue de bois, très peu pour lui. Les journalistes de Marca et de As, les deux portes-voix merengues, couvrant l’actualité du FCB, l’ont appris à leurs dépens en cette veille de Ligue des champions : « NiMarca, niAS. Ne perdez pas votre temps à me poser des questions. Comme Mourinho, je ne parle qu’à vos chefs. » Cette défiance vis-à-vis du Madridismo, qu’il qualifiera de « poubelle » , a toujours jalonné le parcours blaugrana du Brésilien. À l’instar de son coéquipier Piqué, il ne rate pas une occasion de renvoyer le Real dans ses vingt-deux. Détesté à chacun de ses déplacements en Castille, il n’en est que plus adulé par les socios barcelonais.
Le recadrage en question :
4 avril 2016 : Cruyff et le poids de l’histoire
La défaite lors du Clásico à peine officialisée, Dani Alves fonce tête baissée en zone mixte pour y affronter cette même presse. Entre des félicitions envers le vainqueur merengue et une confiance renouvelée en son vestiaire, il envoie un uppercut frontal à sa direction : « Je pense que pour rendre hommage à une si grande personne comme Cruyff, il ne faut pas attendre qu’il meurt pour le faire. C’est quelqu’un qui a révolutionné le Barça parce que Cruyff a beaucoup apporté à ce club. L’hommage du Camp Nou est minime comparé à tout ce qu’il a fait pour ce club. » Alves est ainsi fait, entier et sans concession. Un caractère atypique qui ne l’a pas empêché de rentrer dans l’histoire blaugrana : avec pas moins de 391 matchs avec le Barça, il est le second joueur étranger le plus capé derrière un certain Messi. Ciao l’artiste.
Par Robin Delorme