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Danemark, un amour d’été
Après une entame d’Euro terrifiante marquée par le malaise de Christian Eriksen et deux défaites contre la Finlande puis la Belgique, imaginer le Danemark en demi-finales de la compétition relevait plus de l’utopie que d’un objectif crédible. Mais ce collectif chatoyant, animé par une force inébranlable et un capital sympathie exceptionnel, a soulevé les foules pour devenir la love story de cet été 2021, renforcée par cette image de perdant magnifique. Un coup de cœur estival que l'on espère retrouver dès la Coupe du monde 2022.
12 juin 2021, aux alentours de 21h30. Sur la pelouse du Parken de Copenhague, Anthony Taylor vient de siffler la fin de la rencontre entre le Danemark et la Finlande, 3h30 après en avoir donné le coup d’envoi. Le hold-up des Huuhkajat (0-1), froids de réalisme malgré une nette domination des Danois, passe cependant au second plan après l’horreur vécue par le monde du football lorsque Christian Eriksen s’est effondré au sol, victime d’un malaise cardiaque en fin de première période. Courageux, mais aussi légèrement contraints et forcés par l’UEFA, ses coéquipiers décident de revenir sur la pelouse, après avoir été rassurés sur l’état de santé du joueur de l’Inter, afin de terminer leur premier match dans cet Euro avec l’envie de gagner pour leur copain. Un sentiment de compassion et de sympathie envers les Rød-Hvide se dégage alors chez tous les amoureux du ballon rond, conscients de l’épreuve mentale dantesque que subissent les hommes de Kasper Hjulmand. Pourtant, cette défaite ne peut être totalement occultée car elle représente finalement un départ manqué pour une équipe annoncée parmi les petits outsiders du championnat d’Europe et à laquelle on promettait désormais l’enfer, ou presque. Mais 25 jours plus tard, après une nouvelle défaite en poules contre la Belgique (1-2), suivis de deux cartons contre la Russie (1-4), puis le pays de Galles en huitièmes de finale (0-4), avant un succès arraché face à la Tchéquie en quarts (1-2), le Danemark était encore debout pour affronter en demi-finales l’hôte du dernier carré de la compétition : l’Angleterre, qui aura eu toutes les peines du monde pour sortir la bande à Kasper Schmeichel (2-1 AP), ce mercredi à Wembley. Un parcours héroïque mené par des guerriers héroïques.
Un pour tous, tous pour Eriksen
Nul ne sait si l’aventure du Danemark dans cet Euro aurait pu être plus belle encore, ou au contraire plus courte avec la présence de Christian Eriksen. Mais à quelque chose malheur est bon, et l’arrêt précipité du leader technique des Scandinaves a permis d’avoir un regard plus attentif sur une sélection où tous les joueurs se sont révélés à un moment ou un autre. De Kasper Schmeichel, l’ange gardien si difficile à franchir, à Simon Kjær, le capitaine prêt à se sacrifier pour chacun de ses coéquipiers, en passant par le chef-d’œuvre continu de la paire Thomas Delaney-Pierre-Emile Højbjerg au milieu de terrain, tous les Danois ont été au rendez-vous pour que l’absence d’Eriksen soit presque oubliée. Un constat valable également pour des joueurs plus jeunes et ô combien talentueux comme Joakim Mæhle (24 ans, Atalanta) et Mikkel Damsgaard (21 ans, Sampdoria), ce dernier ayant explosé aux yeux de tous avec son aisance technique et ses deux boulets de canon contre la Russie et l’Angleterre.
Avec 12 pions inscrits (deuxième meilleure attaque de l’Euro actuellement avec l’Italie et un but derrière l’Espagne), 96 frappes tentées (troisième meilleur total, loin devant la Suisse, quatrième avec 69 tentatives), 103 dribbles réussis (actuellement premier devant l’Italie à 99), la Danish Dynamite a pratiqué un football offensif durant la majeure partie de son tournoi. Une recette plaisante et surtout efficace préparée par Kasper Hjulmand et exécutée à merveille par ses joueurs. Et lorsqu’il fallait resserrer le jeu et adopter une posture plus défensive comme contre l’Angleterre, Kjæer et ses coéquipiers ont également su se montrer performants (265 ballons récupérés – seule l’Espagne a fait mieux – et 18 parades de Schmeichel – loin devant Donnarumma (9), Simón (9) et Pickford (11), les quatre autres gardiens présents dans le dernier carré de la compétition).
Certes, le Danemark n’a finalement pas réussi à aller jusqu’au bout de cette incroyable aventure, laissant une légère pointe amère de déception pour tous ceux qui rêvaient d’un scénario similaire à l’Euro 1992, lorsque Peter Schmeichel et ses coéquipiers avaient atteint le sommet de l’Europe. Mais cette défaite cruelle si proche de la finale ne doit pas éclipser cette histoire fantastique et intense où le plaisir et la joie des succès se sont mélangés avec la tristesse d’un échec que personne ne souhaitait et ne voulait imaginer. Les Rød-Hvide ne soulèveront donc pas la coupe Henri-Delaunay cet été, mais il ont conquis des cœurs par milliers.
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